Par François Jarraud
23/09 : L’Éditorial de François Jarraud
Qui fait quoi contre la pandémie ?
Alors que chaque jour apporte son nombre d’établissements fermés du fait de la grippe H1N1, bien peu d’initiatives concrètes sont prises en faveur de la continuité pédagogique. D’une certaine façon, les fermetures d’établissements qui ont eu lieu jusque là, les discours officiels sur les ressources, ont contribué à cette situation.
A quoi bon se donner le mal d’assurer un suivi des élèves si le trouble grippal ne dure qu’une semaine, se demandent bien des chefs d’établissement. Faute d’une clarification, ils confondent les fermetures préventives que l’on utilise aujourd’hui pour tenter de lisser les pics de pandémie avec la situation qui prévaudra dans les établissements durant le pic de pandémie. Pour l’Ecole, le risque réel de H1N1 c’est celui de la désorganisation résultant des absences étalées et imprévisibles des enseignants et des élèves sur plusieurs mois. Cette situation pourrait s’avérer particulièrement grave pour les classes d’examen.
Une autre erreur provient des discours officiels sur les ressources mises à disposition des élèves. A quoi bon me soucier de m’organiser si l’Etat met en ligne des cours ? En fait ces cours font double emploi avec de nombreuses ressources existant sur le net. Ils entretiennent une confusion sur la continuité pédagogique : le problème ne sera pas de trouver des cours de maths de terminale. Après tout ils sont déjà dans le manuel scolaire ! Le problème ce sera de savoir comment on fait communiquer élèves et profs durant quelques semaines de façon à ce que les absents ne perdent pas leur temps. Poser cette question c’est prendre conscience que cela ne peut pas ‘improviser au milieu d’une pandémie. Il faut qu’avant les profs aient été formés à utiliser la plateforme d’édition en ligne. Il faut que les élèves sachent qu’elle existe et qu’ils soient convaincus que c’est de leur intérêt que de la visiter. Il faut aussi que l’établissement soit capable de contacter les élèves et leur famille dans tous les cas de figure.
Or bien peu d’académies se sont engagées sur ce chemin. Mais certaines l’ont fait, comme, par exemple l’académie de Versailles. Elle met dès maintenant à la disposition des profs et des élèves une plate-forme de création de blog basée sur Dotclear. Chacun peut ouvrir un blog pour une classe, ou pour un projet. Chacun peut le rendre « invisible » aux autres, en bloquant l’accès par un mot de passe, contrôler ou ouvrir les commentaires, gérer seul ou à plusieurs le site. Comme cet outil fonctionne depuis deux ans dans l’académie il y a peu de travail de formation à prévoir pour l’utilisation du blog. Voilà une mesure qui peut permettre, si les adresses électroniques sont relevées systématiquement, d’accompagner les élèves tout au long de la période difficile.
22 septembre : Quand faut-il fermer les écoles ?
« Il est extrêmement important de fermer les établissements scolaires au bon moment » écrit l’Organisation Mondiale de la Santé dans une nouvelle recommandation. « Les études fondées sur une modélisation semblent indiquer qu’il est préférable de fermer l’établissement tout au début de la flambée, idéalement avant que 1% de la population ne tombe malade ». Selon l’OMS la fermeture préventive permet de ralentir la propagation du virus. « C’est particulièrement important lorsqu’au pic de l’épidémie, le nombre de personnes dont l’état nécessite des soins médicaux menace de saturer les services de santé ou de dépasser leurs capacités ». Selon l’OMS on peut ainsi réduire de 50% la demande de soins au moment du pic.
Mais la mesure a un coût. « Le principal coût économique de la fermeture des écoles découle de l’absentéisme des parents ou des tuteurs qui doivent rester chez eux pour s’occuper de leurs enfants. Selon certaines études, la fermeture des établissements scolaires pourrait entraîner l’absence de 16% des employés à leur poste de travail, qui viendrait s’ajouter à l’absentéisme habituel et à l’absentéisme pour maladie. Cependant, ces estimations varient considérablement selon les pays ».
Des millions de morts ? L’OMS craint une mortalité élevée dans les pays peu développés. « Il faudra surveiller attentivement l’évolution de la situation dans les pays en développement. Le même virus qui entraîne des perturbations gérables dans un pays riche pourra avoir des effets dévastateurs dans de nombreuses régions en développement ».
17 septembre : Comment maintenir la continuité pédagogique ?
Les TIC vont-elles sauver la continuité pédagogique menacée par la pandémie grippale ? Ou la grippe va-t-elle (enfin !) sauver les TICE ? Autour de cette alternative, une cinquantaine de représentants d’entreprises, d’éditeurs, de communautés enseignantes participaient le 16 septembre à Paris à un « barcamp » à l’appel de Silicon Sentier, en partenariat avec le pôle de compétitivité Cap Digital, la FING, le CRI, Paris Montagne, les Clionautes, Education & Territoires et le Café Pédagogique, avec le soutien de la Région Ile-de-France et sous le haut patronage du Secrétariat d’Etat chargé de la Prospective et du Développement de l’Economie numérique.
Une journée d’échanges pour travailler sur les outils qui permettraient de nourrir la relation profs – élèves rompue par le virus grippal, envisager les contenus et surtout montrer et partager les savoir faire.
15 septembre : La chronique des fermetures
Lundi 14 septembre, trois établissements ont été fermés. C’est le cas des collèges Mendes France de Parthenay (Deux Sèvres) et du collège de Montrejeau (Haute-Garonne) ainsi que de l’école maternelle de Castelnau d’Estretefonds dans le même département. Une classe du collège de Stael à Paris est également fermée.
14 septembre : Les TICE sont nécessaires face à la pandémie
« Il y a quelques années encore, on aurait jamais pu avoir des discussions autour des Tice ». Jean-Michel Fourgous, chargé par F Fillon de promouvoir les TICE, conclue par cette phrase un entretien publié par Libération. Il y demande un milliard d’euros pour que l’Ecole française rattrape son retard en la matière. De l’étude des Landes au plan Fourgous, effectivement les Tice ont investi le débat français sur l’Ecole comme elles ne l’avaient pas fait depuis les années 1980. Or la pandémie grippale devrait accélérer ce phénomène et mettre en évidence aux yeux des enseignants comme des parents l’urgence à les intégrer vraiment dans la vue des établissements.
Sur ce point, l’expérience américaine est éclairante. Alors que nous sommes confrontés au développement de la pandémie, les Etats-Unis ont eu la chance relative d’avoir été frappés par une première vague au printemps dernier avant de voir venir en septembre la seconde. Il faut lire dans Education Week le souvenir qu’en ont gardé les chefs d’établissement et les décisions qu’ils ont prises pour faire face à cette rentrée.
L’urgence a permis d’ouvrir bien des barrières et on trouve dans les recommandations fédérales diffusées fin août des conseils impensables quelques mois plus tôt. Ce que disent les proviseurs américains c’est que seules les Tice peuvent permettre à un établissement de continuer à fonctionner en temps de pandémie. A condition que l’établissement s’y soit préparé. Ainsi les établissements ont appris à demander aux élèves leurs adresses électroniques et celles des parents. Ils ont appris à l’avance au personnel et aux élèves à utiliser les outils de communication électronique. Ils se sont assurés disposer de ces outils de mise en ligne des leçons et de diffusion et ramassage des travaux. Certains ont même stocké 5 jours de leçons prêts à être mis en ligne.
Comment tout cela a-t-il été mis en route ? Alors même que le pays traverse une crise économique qui frappe de nombreux districts scolaires, la solution a été trouvée par l’Etat fédéral en partenariat avec des entreprises privées comme Apple, Microsoft, Google, Pearson etc. Elles ont accepté de prêter des solutions logicielles de travail collaboratif. C’ets le cas par exemple de Curriki, un site communautaire qui a invité ses membres à partager leurs ressources éducatives. Au final, quand la grippe disparaîtra, resteront des répertoires de ressources, des outils logiciels et, mieux encore, une population d’enseignants et d’élèves habitués à les utiliser.
Alors qu’en France on semble prêts à l’intégration des Tice, il y a avec la grippe une sorte d’urgence qui exige plus rapidement encore des initiatives.
Sept établissements fermés ce week-end
Plus de 3 000 familles doivent faire face à la fermeture de l’école de leur enfant ce week-end. Samedi on apprenait la fermeture pour une semaine de deux lycées de plus de 1 000 élèves : Maïmonide Ramabam à Boulogne Billancourt (92) et PM Curie à Menton (06). Tous deux improvisent des cours en ligne, à travers l’ENT pour le lycée de Menton. Deux écoles maternelles à Brou / CHantereine (77) et La Brède (33), une école élémentaire à Saint-Rom du Tarn (Aveyron) et une classe de CM1 à l’école privée Fénelon de Paris (8ème), enfin un internat à Paris 14ème , ont été également fermés.
11 septembre : La liste officielle des personnes à risque pose à nouveau la question du maintien en poste des femmes enceintes
Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a défini le 10 septembre les priorités pour la vaccination contre le virus H1N1. Les femmes enceintes sont la catégorie la plus à risque. Ce n’est pas le cas des scolaires. Il relève que « la maladie affecte principalement les sujets âgés de 5 à 50 ans », les personnes agées de plus de 65 ans sont moins touchées : leur mémoire immunitaire garderait trace d’un virus antérieur proche de H1N1. « La létalité de la grippe H1N1 apparaît actuellement modérée, proche de celle de la grippe saisonnière » souligne le HCSP. Mais « les femmes enceintes constituent un groupe particulièrement à risque ».
Le HCSP demande donc que les vaccins soient administrés, après le personnel médical, dans l’ordre de priorité, aux femmes enceintes à partir du début du 2d trimestre, à l’entourage des nourrissons (pour réduire la transmission aux nourrissons), aux nourrissons âgés de 6 à 23 mois avec facteurs de risque, aux personnés de 2 à 64 ans avec facteur de risque, aux nourrissons de 6 à 23 mois sans facteur de risque, aux personnes de plus de 65 ans avec facteur de risque, aux sujets de 2 à 18 ans sans facteur de risque (pour réduire la transmission), et enfin aux sujets âgés de 19 ans et plus sans facteur de risque.
Les pathologies à risque sont les affections broncho-pulmonaires chroniques, les cardiopathies congénitales, insuffisances cardiaques graves, les néphropathies, les accidents vasculaires cérébral invalidants, myopathie, épilepsie, les drépanocytoses, le diabète non équilibré, les personnes en immunodépression.
Plus que d’autres catégories de la population, les enseignants seront au contact du virus durant la pandémie. La question de la protection des enseignants « à risque » , et particulièrement des enseignantes enceintes, va se poser. Certains pays ont commencé à les retirer provisoirement des classes. C’ets le cas par exemple, au cas par cas, au Québec. En France le ministère invite les enseignants des catégories menacées à se faire connaître. Au risque de se trouver dans les semaines à venir devant des drames humains.
Pas de retrait préventif des femmes enceintes
Didier Jourdan : « La grippe A est une opportunité éducative »
Est-il encore temps ? Le 26 août, le Café estimait qu’à l’occasion de la pandémie, l’Ecole avait manqué deux rendez-vous : celui de l’éducation à la santé et, à travers la continuité éducative, celui de s’inscrire dans sa communauté. Pour Didier Jourdan, spécialiste de l’éducation à la santé, il est encore temps. « L’enjeu clé n’est pas technique, il est citoyen : faire preuve de solidarité et de responsabilité. »
La grippe A est un objet partagé par tous » estime-t-il. « Cet événement qui touche toute la communauté nationale est un support permettant d’approfondir la question du « vivre ensemble », de travailler les liens sociaux et tout spécifiquement ceux avec les plus vulnérables ». Et pour cela, pour D Jourdan, les Tice peuvent être un vrai appui. « Les TICE ne permettent pas seulement une transmission verticale d’une information mais également la création de liens horizontaux ».
Lire l’entretien avec D. Jourdan
De nouveaux établissements scolaires fermés
Un collège, une école maternelle, deux classes de LP, une de collège : devant la pandémie, les fermetures se multiplient. Le collège de Castries (Hérault) est totalement fermé, tout comme l’école maternelle de Labergement-les-Seurre en Côte d’Or. C’est aussi le cas de deux classes d’un LP du Gard et du collège Franklin à Lille.
10 septembre : Faut-il des mesures préventives pour les enseignants à risque ?
Oui répond la FAE, un syndicat québécois réunissant un tiers des enseignants de la province. Il demande le retrait préventif immédiat des enseignants à risque. En France, selon le Quotidien du médecin, ces personnes seraient vaccinées en priorité. Ce serait le cas aussi des collégiens.
Nouvelles fermetures de classes
Deux classes du LP Marie Durie de Saint-Jean-du-Gard ont été fermées pour une semaine en raison du risque pandémique. C’est le cas aussi d’une classe de CM2 d’une école du 18ème à Paris.
08 septembre : Six nouvelles classes fermées
A l’école de Castelnau-Montratier (Lot) 11 élèves (soit un sur dix) est grippé. Le préfet a pris la décision de fermer les 5 classes de l’école pour une semaine. A Saverdun (Ariège) c’est une classe de 3ème qui est fermée suite à l’apparition de 5 cas de grippe.
07 septembre : H1N1 fait sa rentrée
Quelques jours après la rentrée, une première classe est fermée. Une classe de première ES du lycée d’Arsonval,à Saint-Maur (94) a été fermée pour 7 jours par le préfet « afin de réduire les risques de propagation du virus dans l’établissement ». 8 élèves présentent des symptômes grippaux. Par ailleurs trois agents de l’enseignement agricole sont malades en Franche Comté.
La Réunion compte 21 000 nouveaux cas de grippe sur la semiane 35 (24 au 30 août), ce qui porte à 50 000 le nombre de personnes infectées du 5 juillet au 30 août (sur 760 000 habitants). La progression de la pandémie est rapide. Près de 9 000 élèves et 500 enseignants seraient absents pour maladie.
04 septembre : H1N1 : Pas de retrait préventif des enseignants à risque
La circulaire ministérielle sur la sécurité au travail dans le cadre de H1N1 ne propose pas de mesures préventives claires pour les personnels à risque. Que doivent faire les enseignantes enceintes ou souffrant de troubles respiratoires devant la pandémie ? Considérées comme des personnes à risque, la circulaire ministérielle publiée le 3 septembre ne prévoit pourtant pas leur reclassement provisoire systématique.
Une rédaction qui n’oblige pas. « Outre la consultation de leur médecin traitant », écrit le B.O., « les personnes souffrant de pathologies à risque dans un contexte de grippe saisonnière, ainsi que les femmes enceintes, sont invitées à se signaler aux services de médecine de prévention. Ceux-ci pourront dispenser les conseils et les recommandations utiles aux personnes concernées. Ils pourront également suggérer, à l’autorité compétente, un aménagement de leurs conditions d’exercice. Leur situation sera prise en considération avec la plus grande attention dans le souci d’une meilleure protection contre le risque de contamination ». Le verbe « suggérer », la promesse de « la plus grande attention » n’engagent en rien l’administration à retirer pour quelques jours de la classe une enseignante « à risque » dont les élèves sont malades.
Une mesure demandée. Jean-Marie Le Guen député PS et patron de l’Assistance publique, avait demandé le 26 août que l’Etat prenne des mesures. « Les femmes enceintes étant particulièrement vulnérables face au virus de la grippe H1N1, il faut mettre en place, dès la rentrée, des mesures spécifiques pour les protéger » a-t-il déclaré au Point. Il demandait « la mise en place d’un droit de retrait pour les femmes enceintes exerçant des professions qui les exposent à de nombreux contact avec le public (enseignantes, professionnelles de santé) et l’étude de conditions particulières pour que ces femmes arrivées au troisième trimestre de leur grossesse puissent bénéficier d’un congé maternité précoce et prolongé ».
Et obtenue ailleurs. Pourtant ce droit a été obtenu au Québec. Le 2 septembre, le directeur de la santé annonçaient que les femmes « pourront l’obtenir pas systématiquement en disant « je suis une femme, prof et enceinte » mais après une demande et une procédure d’analyse, au cas par cas en discutant avec leur médecin ». De fait plusieurs commissions scolaires, les autorités locales responsables de l’éducation, ont reclassé des enseignantes enceintes sur d’autres postes.
Les enseignantes pourront-elles utiliser le droit de retrait si elles se pensent en danger ? Rappelons qu’il a été introduit dans le droit de la fonction publique par le décret n° 95-680 du 9 mai 1995. Il prévoit « qu’aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peut être prise à l’encontre de l’agent ou du groupe d’agents qui se sont retirés d’une situation de travail dont ils avaient un motif raisonnable de penser qu’elle présentait un danger grave et imminent pour la vie ou la santé de chacun d’eux ». Mais pour le site gouvernemental sur la pandémie, « le droit individuel de retrait ne peut en principe trouver à s’exercer » pour peu que l’employeur ait appliqué les mesures légales de prévention Une opinion qui n’est pas partagée par des avocats qui pensent que ce droit s’exerce. Entre ces deux avis quelques milliers d’enseignantes qui attendent sans doute des consignes plus claires.
Avis du site officiel Pandémie grippale
Une circulaire définit la continuité pédagogique en cas de pandémie
La circulaire précise l’organisation de la continuité pédagogique en cas de fermeture locale ou générale de classes. Le texte définit trois situations en cas de pandémies. La première concerne les élèves vulnérables qui seront suivis par leur enseignant référent.
Le deuxième cas concerne les fermetures locales de classes ou d’établissement. Dans ce cas, « il appartient à chaque enseignant, dans le cadre de la liberté pédagogique et parce qu’il est le mieux à même de juger des besoins de ses élèves, de proposer les contenus appropriés, en fonction des moyens disponibles et des dispositifs décrits précédemment » et à assurer els rattrapages nécessaires au retour de l’élève. Pour les écoliers « un ensemble de travaux à faire à la maison doit être prévu pour tous les élèves concernés et leur être remis le plus rapidement possible dès connaissance de l’avis de fermeture de la classe ou de l’école. Il peut s’agir de recherches à effectuer à la maison, de lectures, d’exercices d’entraînement, principalement en français et en mathématiques, en prenant notamment appui sur les manuels disponibles dans l’école et sur les banques d’exercices disponibles ». Pour les collégiens et lycéens, « il appartient à chaque professeur d’assurer la continuité pédagogique des cours de sa discipline ». Il pourra s’appuyer sur l’ENT local, le site de l’établissement et les manuels scolaires ou encore « si le site de l’établissement est indisponible, et pour les élèves ne disposant pas d’accès à internet » de travaux à faire à la maison.
Dans le cas de fermetures globales, « le directeur et les maîtres assurent le lien avec les parents ». Dans le secondaire, des enseignants référents assurent des permanences dans l’établissement. « Dans cette hypothèse, des enseignants « référents », dans les établissements du second degré, assureront des permanences dans chaque établissement. Ils serviront d’intermédiaires entre les élèves et leurs enseignants, en utilisant internet ou le téléphone, afin d’assurer un suivi du travail demandé ».
02 septembre : Le Se-Unsa propose une « fiche pratique »
« Comme les collègues, dès la prérentrée, vont être confrontés à l’organisation des mesures prévues et devront faire face aux questions des familles, le SE-UNSA a décidé de leur transmettre une fiche pratique pour les aider ». Le document récapitule les mesures du plan gouvernemental et invite les enseignants « à risque » à visiter leur médecin.
Paris « fin prêt »
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a vérifié l’équipement sanitaire des écoles le 1er septembre. « On est prêts. Depuis juin, nous avons équipé tous les établissements scolaires de savon liquide et de serviettes en papier ».
On sait que les municipalités ont été très critiquées sur l’état des sanitaires scolaires. En 2008, L’ONS a osé lancer une enquête sur les toilettes dans les écoles élémentaires. Il en résulte que trois écoliers sur quatre les jugent nauséabondes, une majorité (57%) sales et peu accueillantes, un grand nombre sont dépourvues de papier. Résultats : un écolier sur sept a eu peur d’y aller, seulement 43% les utilisent régulièrement. Ainsi la pandémie a déjà comme conséquences d’attirer l’attention sur un des problèmes de l’école.
L’hygiène et la santé dans les écoles primaires
28 août : Les instructions officielles au B.O.
Le B.O. du 27 août publie trois circulaires définissant le rôle des enseignants, l’organisation des établissements et le rôle des personnels de santé.
Les enseignants sont invités à présenter les « gestes barrières » (se laver les mains, utiliser un mouchoir jetable) aux élèves « dans les tout premiers jours de la rentrée scolaire ». Les chefs d’établissement organisent ces présentations. « Il est essentiel que les élèves et les personnels des établissements aient accès à des installations sanitaires propres et pourvues en produits hygiéniques adaptés : savon liquide, essuie-mains jetables ou souffleries », des conditions rarement réalisées jusque là, mais qui ne dépendent pas de l’Etat.
Une circulaire indique la conduite à tenir dans les établissements. Le texte insiste sur la nécessité de « sensibiliser les élèves, leurs parents et les membres du personnel à la responsabilité individuelle de chacun en matière de limitation de propagation du virus ». Il s’agit d’apprendre les mesures de protection : éviter les contacts rapprochés, se laver fréquemment les mains avec du savon ou une solution hydro-alcoolique, s’essuyer les mains avec du papier jetable, tousser dans le pli du coude et non dans sa main, utiliser des mouchoirs en papier jetables, nettoyer avec soin les poignées de porte et les rampes d’escalier. » Des sessions d’information des élèves devront être aménagées au sein de l’emploi du temps de la première semaine de rentrée » demande la circulaire. L’établissement invitera aussi les parents d’élèves « à envisager des modes de garde adaptés » c’est-à-dire sans garde collective : celle-ci pourrait renforcer l’épidémie.
Enseignants et élèves malades. Les élèves ou personnels malades « doivent être immédiatement isolés du reste de la communauté scolaire » tout en restant sous la surveillance d’un adulte ;
– l’école ou l’établissement à la responsabilité de contacter les parents pour organiser la prise en charge médicale de l’élève par le médecin traitant (le recours au centre 15 étant réservé aux urgences médicales) et le retour à domicile dans les plus brefs délais ;
– dans l’attente du retour à domicile, les élèves ou membres du personnel malades doivent être isolés du reste de la communauté scolaire, dans toute la mesure du possible dans un local, idéalement l’infirmerie de l’établissement pour les établissements du second degré, tout en restant sous la surveillance permanente d’un adulte. « Il peut être utile, dans ce contexte particulier, de munir les élèves malades d’un masque anti-projection (dit masque chirurgical) jusqu’au retour à domicile ». L’établissement a la charge de signaler le cas à l’IEN (pour le primaire) ou à l’Inspection académique (secondaire). « Le chef d’établissement informe de son signalement le conseil général dans le cas d’un collège ou le conseil régional dans le cas d’un lycée ». Il doit aussi informer les établissements voisins.
Dans les cas groupés. Quand il y a au moins 3 cas en même temps dans une même classe ou dans des classes différentes avec des activités partagées, le directeur d’école ou le chef d’établissement doit procéder à un nouveau signalement et informer les familles des élèves et les personnels « afin, en particulier, de conseiller aux personnes avec des facteurs de risque d’aller consulter un médecin dans les délais les plus brefs ».
Fermeture des écoles et des établissements. Elle ne peut être envisagée que localement par le préfet. La réouverture ne peut avoir lieu qu’après 6 jours et un nettoyage des locaux. « Les élèves et les adultes qui ne présentent aucun symptôme ou qui, ayant été atteints par la maladie, sont à la fin de la période de contagiosité, soit sept jours après l’apparition des premiers symptômes, peuvent réintégrer l’établissement scolaire » (Il est rappelé que cette réintégration n’est pas soumise à la production d’un certificat médical).
La publication de ces textes se fait deux semaines après la rentrée à la Réunion, où près de 7 000 cas sont recensés, alors que le ministre reçoit , le 28 août;, les syndicats à ce sujet.
Des instructions à compléter
Publiées tardivement, les instructions relatives à la pandémie grippale répondent à de nombreuses questions des personnels. Mais elles laissent de côté une question qui devient maintenant centrale : la protection du personnel.
Les dernières circulaires publiées au B.O. répondent aux questions que les enseignants, les chefs d’établissement et les élus locaux se posent. Aux enseignants, elles leur rappellent leur rôle d’informateur des élèves. Elles donnent la marche à suivre aux chefs d’établissement quand ils seront confrontés aux premiers cas grippaux. Aux élus locaux, elles donnent enfin des indications sur les dispositifs à mettre en œuvre, s’il en est encore temps…
Mais un point nous semble tout à fait sous évalué. La grippe a pu apparaître comme anodine sur le plan médical. Les derniers décès à la Réunion, les récents chiffres de l’OMS sont en train de faire évoluer cette représentation. Dans Le Monde, Antoine Flahault revoit à la hausse la mortalité. « On serait en face d’une maladie dont la mortalité directe – un cas pour 10 000 infections – serait certes très rare mais malgré tout 100 fois supérieure à celle de la grippe saisonnière » écrit-il. Rappelons que celle-ci génère 5 à 6 décès directs et une surmortalité de 5 à 6 000 personnes en année normale…
Du coup la question de la protection des personnels se pose de façon urgente. Si « la seule stratégie qui aujourd’hui bénéficie d’une solide expérience dans le domaine de la grippe est celle de la protection des personnes à risque », il convient alors que le ministre indique quelles sont les catégories à risque et comment elles vont être protégées.
Si en France on n’a pas encore défini les personnes à risque, de Suisse nous provient cette définition. « D’après les dernières données, un risque accru de complications existe pour les personnes souffrant de maladies chroniques (p. ex., affections respiratoires ou rénales, maladies cardio-vasculaires ou métaboliques, ou les personnes atteintes d’une immunodéficience congénitale ou acquise), les femmes enceintes, les enfants en bas âge, les personnes de plus de 65 ans ». Pour ces catégories il est urgent de définir la politique à suivre. Doivent-elles rester devant les élèves jusqu’à ce qu’elles attrapent la grippe ? Doivent-elles anticiper un départ ? Doit-on leur donner à titre préventif du Tamiflu, un traitement que recommande A Flahault et que le site gouvernemental suisse juge aussi efficace ?
Pour éviter la panique, peut-être aussi pour masquer leur impréparation, en avril 1986, les pouvoirs publics avaient choisi de nier le passage des nuages de Tchernobyl, exposant ainsi des milliers de concitoyens aux radiations. La tentation pourrait revenir, d’autant que l’état navrant de la médecine du travail dans l’éducation nationale pourrait donner à penser que, malgré le vieillissement et la féminisation, peu de personnes font partie des personnes à risque. Les personnels de l’éducation nationale ne doivent pas devenir de nouveaux otages des hésitations administratives.
Vaccinations dans les écoles à compter du 28 septembre
Les ministres de l’intérieur et de la santé ont présenté le 27 août la campagne de vaccination contre la grippe H1N1. Les vaccinations pourraient débuter le 28 septembre. Il s’agit de vacciner l’ensemble de la population, à raison de deux injections par personne. Les vaccinations auront lieu dans des centres définis par les préfets (gymnase, salles disponibles hors locaux médicaux). Elles visent à réduire la mortalité, contenir la circulation du virus et limiter l’impact économique de la pandémie.
Pour les scolaires, des équipes mobiles se rendront dans les établissements. Mais la circulaire ministérielle précise que « la question de l’inclusion des enfants et des adolescents de moins de 18 ans reste ouverte ». De même, les personnes prioritaires ne sont pas encore désignées.
26 août : Pandémie en vue
Selon l’OMS la pandémie grippale « s’étend rapidement » mais les symptômes sont généralement « bénins » et la guérison arrive généralement sans intervention médicale. L’Organisation Mondiale de la Santé avait recensé 182 000 cas dans le monde au 13 août, générant 1 799 décès. Mais on s’attend à une progression très rapide de la maladie. Le gouvernement britannique estime que 25 à 50% de la population sera malade. La grippe devrait faire 50 à 700 000 décès supplémentaires.
En France, tout le monde a les yeux braqués sur la Réunion. L’île est dans sa deuxième semaine de classe et déjà le nombre de cas explose. En une semaine le nombre de consultations médicales liées à la grippe a été multiplié par plus de trois. Selon Clicanoo, 5 200 élèves seraient déjà malades, soit 2% de la population scolaire. « Dans mon collège », nous écrit un enseignant, « on semble un peu dépassé, j’ai beaucoup de collègues en arrêt et beaucoup d’élèves absents. Aujourd’hui 5 dans une classe, 4 dans l’autre, 6 dans celle où je suis professeur principal ». Malgré les déclarations de Luc Chatel, les établissements restent ouverts.
26 août, la tribune d’Alain Bouvier : Le H1N1 va-t-il moderniser l’Ecole ?
H1N1 va-t-il permettre à l’école du XXIème siècle d’apparaître ? C’est le scénario que dresse Alain Bouvier, ancien recteur et membre du Haut Conseil de l’Education. Pour lui, la pandémie grippale aboutira à un phénomène « sans précédent dans l’histoire de l’Education nationale ». Les fermetures massives et longues d’établissements amèneront les familles à prendre en charge l’éducation des enfants directement. Cette décentralisation intégrale laissera des traces durables. Une nouvelle Ecole en sortirait.
Lire la tribune d’Alain Bouvier
Le plan gouvernemental
Luc Chatel a présenté le 18 août le plan gouvernemental de lutte contre la pandémie grippale. Au plan officiel publié au B.O. spécial du 18 décembre 2008 s’ajoutent deux circulaires envoyées aux recteurs le 30 juillet et aux chefs d’établissement le 19 août. Elles établissent un calendrier d’actions.
Dès la rentrée, des brochures seront distribuées aux familles pour expliquer les raisons d’une éventuelle fermeture d’établissement et présenter les gestes pour se protéger. Les élèves, de la maternelle à la terminale, seront informés de ces gestes, comme se laver les mains plusieurs fois par jour pendant 30 secondes. « Les responsables des écoles et des établissements scolaires se sont préparés à gérer les cas groupés » affirme le ministère. La circulaire qui leur est adressée se limite à demander la présentation des « gestes barrières ». Si le chef d’établissement constate chez plusieurs élèves des symptômes grippaux, « le directeur d’école ou le chef d’établissement en informe les autorités sanitaires locales. En attendant leur prise en charge médicale, il fait placer les élèves concernés dans un lieu écarté des activités collectives et prévient leurs parents. Il avertit également l’ensemble de la communauté éducative (parents, élèves, personnels) de la situation et des mesures mises en œuvre pour éviter la propagation du virus ».
« Lorsque trois cas de grippe A seront signalés dans une même classe en moins d’une semaine« , l’établissement sera fermé a annoncé Luc CHatel le 16 août. Mais le dossier de presse précise que la fermeture est décidée par le préfet « au cas par cas ». Dans ce cas, « la continuité pédagogique sera maintenue ». Le ministère a prévu la diffusion sur France Culture de 288 heures d’émission éducatives et sur France 5 de 264 heures. Cela représente 5h30 par jour, 4 jours par semaine durant 12 semaines. « Pour les collèges et les lycées, des enseignants référents assureront des permanences dans l’établissement ». Ils seront en contact avec les élèves et assureront le relais avec les enseignants. Enfin « l’académie en ligne » proposera des cours pour tous les niveaux sur Internet.
Faut-il fermer ou non les établissements ? Les opinions sont partagées. Le ministère estime que la fermeture peut ralentir la pandémie, les jeunes n’étant plus confinés ensemble. Ainsi chaque année les vacances d’hiver limiteraient la transmission des maladies. L’Europe préconise de laisser les écoles ouvertes. Elle estime que les gardes improvisées faciliteront la transmission du virus. Mais elle craint surtout les conséquences économiques des fermetures d’école. Obligés de garder leur enfant, les parents s’arrêtent de travailler.
A l’automne, une campagne de vaccination aura lieu.
Ressources pour les enseignants
Ressources pour les enseignants
Les syndicats demandent des informations
Réservés sur la « continuité pédagogique », les syndicats demandent au ministre des informations pour les enseignants. Ainsi le Snuipp estime que « il est indispensable que les enseignants des écoles bénéficient d’une information de qualité sur le virus et ses manifestations ainsi que sur les conduites à tenir ». Le syndicat souligne aussi l’inefficacité concrète de certaines recommandations. Pour le Se-Unsa, « de nombreuses questions restent en suspens : les conditions de prise en charge des élèves présentant des symptômes grippaux ; le matériel de protection mis à disposition des enseignants et des élèves (masques…) ; les procédures de vaccination éventuelle ; les conditions de l’organisation de la continuité administrative (permanences, ligne téléphonique …) ; les conditions de l’organisation de la continuité pédagogique (modalités et contenu des programmes diffusés, enseignants référents, liens avec les élèves et leurs familles….).
Le Snes souligne le fait que « nombre de mesures n’ont de véritable efficacité que dans le premier degré. La fermeture éventuelle de « classes » ne correspond pas à la réalité du fonctionnement des établissements du second degré dans lesquels s’effectuent des changements de salle, l’éclatement des classes en groupe pour certains apprentissages (cours de langue, options, EPS…), sans parler du fonctionnement des « maisons des lycéens », de l’existence des internats et d’une façon générale de tout ce qui relève de la « vie scolaire »… Ces spécificités du second degré doivent conduire à penser les choses de façon différente et en particulier la question d’une éventuelle fermeture ne semble y avoir de sens et d’efficacité qu’au niveau de l’établissement. Le rôle d’un « enseignant référent » reste particulièrement flou ».
29 juin : La pandémie courra-t-elle plus vite que les vacances ?
De nouveaux établissements scolaires ont été touchés par la grippe H1N1 et particulièrement des écoles maternelles. A Hennebont (Morbihan) une fillette de 5 ans a été hospitalisée. Les écoles maternelle et primaire St Felix Kerlois sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Mais c’est dans les Hauts-de-Seine que les cas se multiplient. Vendredi matin nous annoncions la fermeture des écoles élémentaire et maternelle André Marsault de La Garenne Colombes (92) où plusieurs enfants présentent les symptômes de la grippe H1N1. A Asnières, plusieurs enfants de l’école maternelle Pierre Boudiou présentent les symptomes grippaux. L’école est fermée. Enfin dans l’Essonne, à Viry-Chatillon, 3 élèves d’une même classe sont porteurs du virus. L’école primaire Notre Dame est fermée. Par contre les écoles Cardinal Amette et Dupleix de Paris 15ème, fermées la semaine dernière rouvrent.
Avis de fermeture La Garennes Colombes
26 juin : Un nouvel établissement touché par la grippe H1N1
Selon l’AFP, un élève du collège Eluard de Chatillon (92) est revenu du Canada avec la grippe. C’est le sixième établissement touché après un collège toulousain, 3 écoles primaires parisiennes et une école du Val-de-Marne. A Créteil, 319 personnes en lien avec l’école du Jeu de Paume ont été mises sous Tamiflu. A Paris, le virus touche 30 enfants et les 3 écoles du 15ème arrondissement restent fermées jusqu’à lundi.
25 juin : Une nouvelle école frappée par la grippe
Trois élèves de l’école élémentaire du Jeu de Paume à Créteil ont été reconnus porteurs du virus H1N1. L’école est fermée à partir du 25 juin. A Paris ce sont maintenant 30 enfants qui sont reconnus porteurs du virus. Trois écoles du 15ème arrondissement voient leur fermeture prolongée jusqu’à lundi.
23 juin : La grippe touche 24 écoliers et 3 écoles à Paris
Selon l’AFP, ce sont finalement 24 cas de grippe H1N1 qui ont été détectés dans les écoliers du 15ème arrondissement. 21 enfants fréquentent plusieurs classes de l’école élémentaire Cardinal Amette, là où a été détecté le premier cas. 2 autres appartiennent à l’école maternelle mitoyenne. Le 24ème cas concerne un élève d’une autre école du 15ème.
22 juin : Paris connaît ses premiers cas
Après Toulouse, c’est une école parisienne qui est touchée par la pandémie grippale. Le 19 juin, sept enfants de l’école élémentaire Cardinal Amette ont été reconnus porteur du virus H1N1. L’école élémentaire et l’école maternelle voisine sont fermées jusqu’au 25 juin. L’arrivée des vacances devrait stopper net la pandémie scolaire.
17 juin : Le dispositif évolue pour couvrir la Haute-Garonne
Quatre nouveaux cas de grippe H1N1 ont été confirmés au sein de la classe de 6ème 3 du collège de Quint-Fonsegrives, ce qui porte le total des cas confirmés à 14. 12 élèves n’ont pas été contaminés. On attend encore les résultats de 4 élèves de cette classe et de 2 professeurs (les 7 autres professeurs sont négatifs). En 6ème 2 les résultats ne sont toujours pas connus. Le collège est fermé jusqu’à jeudi.
Parallèlement, le dispositif médical évolue. « Seuls les patients avec des facteurs de gravité laissés à l’appréciation du médecin devront faire l’objet d’une hospitalisation » annonce la préfecture. Le CHU de Toulouse a ouvert une tente pour accueillir les personnes déclarant la maladie. Trois autres centres de consultations dédiés devraient mis en place sur le département de la Haute-Garonne. Comme si l’on s’attendait à de nouveaux cas.
16 juin : De nouveaux cas grippaux au collège de Quint-Fonsegrives
Selon la préfecture de Haute-Garonne, deux élèves d’une autre classe de 6ème du collège de Quint-Fonsegrives (la 6ème 2) ont probablement attrapé la grippe H1N1. 15 élèves d’une première classe (6ème 3) sont hospitalisés. 10 cas grippaux sont confirmés dans la classe. Le collège reste fermé jusqu’au 17 juin inclus.
15 juin : Un premier établissement scolaire français touché par la grippe H1N1
« 15 enfants ont fait l’objet de prélèvements à cette heure-ci. Les deux premiers positifs sont suivis de 5 autres cas avérés. Pour 17 autres enfants, les prélèvements sont en cours au Collège » annonce la préfecture de Haute-Garonne. Ces élèves du collège de Quint-Fonsegrives, une commune de la banlieue est de Toulouse, « sont dans un état de santé satisfaisant ».
Pour « interrompre la chaîne de transmission du virus », le collège sera fermé de lundi à jeudi. Une garderie sera assurée lundi. Tous les parents du collège sont invités à une réunion lundi où ils recevront les conseils de médecins. Un n° vert (mais payant) est activé dès demain lundi par le Rectorat au 0811.000.631 à partir de 8h30.
Ce collège est le premier établissement scolaire français frappé par la grippe H1N1. L’OMS vient de faire passer son taux dévaluation de la pandémie au niveau 6.
05 mai : Le ministère informe avec prudence
« Ne pas dramatiser ». C’est le mot d’ordre de la rue de Grenelle face à la pandémie. Le ministère entend s’associer à la campagne nationale d’information du public qui débute le 5 mai. Une note a été envoyée aux recteurs en fin de semaine dernière pour les inviter, dans le cadre du plan national de lutte contre la pandémie, à informer les élèves et les personnels des gestes élémentaires de précaution à prendre contre le risque de contagion. Il s’agit de rappeler qu’il faut se laver les mains, utiliser des mouchoirs en papier etc.
Interrogé par le Café, le ministère précise qu’aucun nouveau support d’information n’a été réalisé. L’initiative sur les modalités de l’information revient aux recteurs mais, par exemple, ils n’ont pas l’obligation de faire apposer les affiches décrites dans le plan ministériel. Bien que le niveau d’alerte officiel du pays soit élevé (niveau 5), le ministère semble surtout soucieux de ne pas affoler.
Le dossier grippe
Les conseils d’hygiène (animations pour enfants)
Situation au 1er mai : la France au niveau 5A, le ministère prépare des décisions
La décision gouvernementale de passer au niveau 5A du plan d’urgence aura des répercussions sur l’éducation nationale. Elle intervient alors qu’une élève d’une école parisienne, dans le XVIIIème arrondissement, est hospitalisée pour une probable grippe H1N1 et que 35 autres cas suspects sont examinés en France. Dans la journée du 30, le ministère nous avait précisé qu’il communiquerait lundi 4 mai sur le risque de pandémie. Après la réunion du gouvernement de jeudi soir, il est possible que des décisions soient annoncées avant en application du plan national.
Que prévoit le plan de lutte « pandémie grippe » ? Publié au B.O. spécial du 18 décembre 2008, le plan ministériel de prévention et de lutte «pandémie grippale» prévoit d’abord une information des personnels et des élèves. « Les affichettes et les autocollants de couleur verte, relatifs aux gestes d’hygiène «barrière» destinés à limiter la propagation des infections respiratoires hivernales, doivent être apposés dans tous les établissements d’enseignement primaire et secondaire, dans les universités et tous les établissements d’enseignement supérieur, dans les services déconcentrés et en administration centrale… Il convient de créer les circonstances qui permettront de fournir aux personnels des établissements d’enseignement du MEN et du M.E.S.R. et aux autres membres de la communauté éducative les connaissances essentielles permettant de prévenir et de gérer une pandémie grippale (prévention des contaminations, moyens de protection et utilisation, conduites à tenir en cas de fermeture de son établissement d’exercice, etc.) ».
Le ministre devrait demander aux établissements d’élaborer leur plan de continuité. Cette mesure est appliquée en Angleterre depuis plusieurs jours. Le plan doit prévoir l’accessibilité et la sécurité des locaux, les horaires d’ouverture, les conditions de protection de la santé du personnel, la distribution des masques, les moyens de communication avec les familles (avec un registre des coordonnées téléphoniques et électroniques des élèves) ainsi que la mise en place d’une cellule de crise locale. « Ces cellules doivent s’attacher à rechercher les solutions les plus propres à préserver les personnels et les usagers des risques d’infection respiratoire. Elles communiquent…les informations utiles aux autorités compétentes ».
L’essentiel du plan de continuité c’est le maintien du lien pédagogique en cas de fermeture de l’établissement grâce au téléphone ou à Internet. « Dans les collèges et lycées, après concertation avec les personnels, des enseignants référents (un ou deux) doivent être désignés afin d’assurer, du lundi au vendredi, des permanences dans l’établissement. Ils assureront un lien entre les élèves et leurs enseignants pour le suivi et l’aide aux devoirs. Cette désignation doit s’efforcer de tenir compte de la pluralité de la représentation disciplinaire… Dans les écoles, la continuité pédagogique est définie par le directeur d’école en liaison respectivement avec l’I.E.N. et avec le maire de la commune et après concertation avec les personnels… Le mercredi, jour au cours duquel il n’y aura aucune diffusion télévisuelle ou radiophonique, il conviendra que les établissements organisent des permanences pédagogiques renforcées. Ce jour là, comme les autres jours de la semaine, la communication avec les élèves se fera par téléphone ou par internet, notamment en utilisant les espaces numériques de travail, lorsqu’ils existent. On veillera à ce que les élèves puissent échanger avec un professeur de chaque discipline afin d’obtenir, s’il en exprime le besoin, des éclaircissements sur les émissions diffusées, des conseils pour mener des travaux personnels complémentaires, des recommandations pour l’audition des émissions à venir… Le maintien de ce lien entre élèves et enseignants d’un même établissement est indispensable à l’efficacité du plan local de continuité ».
Par ailleurs la diffusion d’émissions de télévision (264 heures sur France 5) et de radio (288 heures sur Radio France) est prévue. Elles ne couvriront évidemment pas tous les niveaux et toutes les disciplines.
Un premier document à destination des écoliers est disponible. Il a été réalisé par une enseignante, Marinette Cosson, en s’inspirant de notre dossier et du site officiel. Il donne des consignes d’hygiène et de comportement précises et compréhensibles par les élèves. Vous pouvez déjà en faire bénéficier les vôtres.
Le gouvernement a interdit les voyages scolaires à destination du Mexique ou les échanges en provenance de ce pays.
Instruction sur les voyages au Mexique
Situation au 29 avril
L’école française est-elle préparée au risque d’une pandémie grippale ? Alors que l’Organisation mondiale de la santé vient de réévaluer, le 29 avril, le risque pandémique en passant au stade 5, celui précisément de la pandémie, la probabilité d’une pandémie mondiale de la grippe porcine ne peut pas être écartée. Dans cette perspective quelles mesures sont prévues par le ministère ? Quels conseils donner aux enseignants ?
Situation au 29 avril
Point de vue des autorités
Selon le Premier Ministre, la France est « l’un des pays les mieux armés au monde » pour lutter contre une éventuelle pandémie.
http://www.premier-ministre.gouv.fr/chantiers/sante_1113/grip[…]
Le Ministère de la santé et des sports informe sur « l’épidémie d’infections respiratoires sévères au Mexique » Les informations, très complètes, comprennent des conseils aux voyageurs.
www.sante-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/communi[…]
Le Ministère des affaires étrangères prodigue aussi ses conseils aux voyageurs
www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_1[…]
Plan national
Le plan national de prévention et de lutte « Pandémie grippale », mis au point lors de l’alerte liée à la grippe aviaire, est aujourd’hui réactivé.
http://www.grippeaviaire.gouv.fr/article.php3?id_article=549
Pandémie Grippale : Guide pratique de la vie quotidienne
http://www.grippeaviaire.gouv.fr/monquotidienenpandemie/index.php
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