« La satisfaction personnelle des enseignants influe sur la performance des élèves ». On aurait pu l’écrire mais c’est l’OCDE qui l’assure, preuves à l’appui, dans un nouveau numéro de « L’enseignement à la loupe ». L’organisation donne d’autres pistes pour stimuler les élèves…
Améliorer les condition de travail…
« Plus les enseignants sont satisfaits de leur environnement de travail, plus les élèves tendent à obtenir de bons résultats scolaires », écrit l’OCDE dans un nouveau numéro de « L’enseignement à la loupe » (n°38). L’organisation se base sur les résultats de ses deux enquêtes TALIS et PISA. Et elle publie un graphique montrant la corrélation entre la performance des élèves et la satisfaction professionnelle à l’égard de l’environnement de travail.
» Les chefs d’établissement et les autorités en charge de l’éducation pourraient travailler en collaboration avec les enseignants afin d’identifier les conditions de travail qui nécessitent d’être améliorées. À titre d’exemple, les établissements et les autorités en charge de l’éducation devraient veiller à ce que les enseignants disposent des infrastructures et du matériel nécessaires pour dispenser leurs cours, en particulier dans les établissements les plus défavorisés. Cependant, la satisfaction des enseignants à l’égard de leur environnement de travail ne se limite pas aux ressources matérielles. Les chefs d’établissement peuvent favoriser un climat scolaire propice à la collaboration, faire en sorte que les enseignants jouissent d’une plus grande autonomie dans des aspects essentiels de leur travail et les impliquer dans les décisions concernant leur établissement », écrit l’OCDE.
Et les salaires ?
Et les salaires ? L’OCDE semble hésitante. Dans Pisa 2012, le lien entre salaires et réussite des élèves est attesté pour les maths et les pays développés. Plus le niveau de rémunération est élevé (par rapport au PIB par habitant) meilleurs sont les résultats. Ainsi le haut niveau des salaires des enseignants à Hong Kong, en Allemagne, aux Pays Bas accompagne de meilleurs résultats pour les élèves de ces pays par rapport, par exemple à la France. Pisa 2018 compare les résultats en lecture et les salaires enseignants et est moins affirmatif. L’OCDE craint même que là où les salaires enseignants sont élevés on ne puisse pas en payer suffisamment. C’est qu’entre ces deux dates on observe une importante réduction des salaires enseignants par rapport au PIB. Du coup tous les pays se trouvent rapprochés dans le même marais salarial.
Et l’OCDE pointe d’autres facteurs qui font réussir les élèves. A commencer par le temps consacré à l’enseignement. » En moyenne, plus les enseignants consacrent de temps de classe à l’enseignement et à l’apprentissage proprement dits, plus les élèves tendent à obtenir de meilleurs résultats », écrit l’OCDE. » Les freins à l’enseignement et à l’apprentissage en classe sont généralement liés à des problèmes de discipline ou à un excès de tâches administratives ». On sait que la France est au moins bien classée pour la première catégorie.
La mixité sociale
Dernier facteur pour stimuler la réussite des élèves : la mixité sociale. « Quel que soit le milieu socio-économique d’où ils proviennent, les élèves sont favorisés sur le plan scolaire s’ils sont inscrits dans un établissement fréquenté par des élèves issus de milieux socio-économiques plus favorisés », écrit l’OCDE. Et voilà encore un domaine où la France se singularise par l’importance de sa ségrégation scolaire et l’abandon des efforts pour y remédier.
François Jarraud