« Travailler comme cela c’est fédérateur ». Au collège Jean Lurçat de Jarnac (Charentes), sept enseignantes se sont mises d’accord pour traiter un thème commun : la place de la femme dans la société. Sept enseignantes (français, allemand, histoire-géo, musique, arts, anglais, allemand et bien sur espagnol) ensemble pour donner du sens au travail scolaire et avancer ensemble.
Naissance d’un travail en commun
« J’aime beaucoup Frida Kahlo et cela m’a inspiré. J’ai proposé de travailler ensemble sur une figure féminine ». Juin 2020 voilà sept professeures du collège Jean Lurçat de Jarnac à préparer ensemble ce qui sera le grand EPI de 2021. « On a vu chacun ce qu’on pouvait faire par rapport à notre programme », explique V Munoz. « Et on a discuté entre nous. On a partagé des documents ». Et voilà le projet sur les rails.
D’emblée il va bien au delà de l’espagnol. En histoire Simone Veil et Ida Grinspan sont étudiées. En musique les élèves font de la production. En anglais ce sont des scientifiques méconnues qui sont étudiées. En allemand Sophie Scholl.En français les élèves étudient des biographies d’autrices.
A la découverte de Clara Campoamor
En espagnol les élèves découvrent la figure de Clara Campoamor, première femme députée espagnole à une époque où les femmes n’ont pas le droit de vote en France. Le lien est fait entre régime démocratique et droits des femmes avec le repoussoir de la dictature. Les élèves doivent présenter une femme de leur choix dans un genially. Plusieurs figures ressortent : une championne, la présidente du Guatemala… Pour cela les élèves travaillent la compréhension orale avec des vidéos et l’expression orale puisqu’ils doivent être capables de rendre compte de leur choix de personnage en espagnol. Ils doivent écrire un discours sur les droits des femmes en s’inspirant de celui de C Campoamor.
Un travail citoyen
Au final le sujet intéresse. 80% des élèves ont présenté à l’oral du brevet une réalisation faite dans cet EPI. « Je en m’attendais pas à autant de travail et à la qualité de leur Genially », nous dit V Munoz. « Je ne m’attendais pas à un tel investissement ».
Ce qu’elle retient c’est le plaisir de voir les élèves travailler. C’est aussi la cohésion entre enseignants dans un projet commun. Et puis c’est la dimension citoyenne de cet EPI. « On est là pour faire passer des choses », nous dit-elle. « On se sent utile ».
Propos recueillis par F Jarraud