« Il y a un risque énorme avec le point médian pour la transmission du français ». Annoncée par JM Blanquer le 2 mai, la circulaire interdisant l’écriture inclusive est publiée au BO du 6 mai. « Il convient de proscrire le recours à l’écriture dite « inclusive », qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d’un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique », annonce une circulaire publiée au Bo du 6 mai.
« L’adoption de certaines règles relevant de l’écriture inclusive modifie en effet le respect des règles d’accords usuels attendues dans le cadre des programmes d’enseignement. En outre, cette écriture, qui se traduit par la fragmentation des mots et des accords, constitue un obstacle à la lecture et à la compréhension de l’écrit. L’impossibilité de transcrire à l’oral les textes recourant à ce type de graphie gêne la lecture à voix haute comme la prononciation, et par conséquent les apprentissages, notamment des plus jeunes. Enfin, contrairement à ce que pourrait suggérer l’adjectif « inclusive », une telle écriture constitue un obstacle pour l’accès à la langue d’enfants confrontés à certains handicaps ou troubles des apprentissages. »
Les mêmes arguments ont été repris par JM Blanquer devant la commission de l’éducation de l’Assemblée. Félicité par la députée LR Le Grip, le ministre déclare qu’il » y a un risque énorme avec le point médian pour la transmission du français. Je ne voudrais pas que des problèmes faussement sociétaux deviennent des problèmes sociaux ». Dès octobre 2017 le ministre avait pris position contre l’écriture inclusive.
La circulaire ne va pas changer grand chose en classe où l’écriture inclusive n’était pas enseignée mais pouvait être utilisée dans certains documents voire dans un manuel scolaire. La décision ministérielle est surtout politique. Elle flatte le conservatisme social et la droite et fustige publiquement les féministes. En 2015 le Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes avait publié des recommandations remettant en question la règle de domination du masculin imposée au 18ème siècle seulement. Celle ci ne semble pas concernée par la circulaire.
Au BO
Avis du haut conseil égalité femmes hommes
J Marsay : Et si on réfléchissait sur l’écriture inclusive
Des enseignants dans la tourmente
Blanquer en 2017