Le gouvernement devra rendre public d’ici fin avril son « programme de stabilité » qui sera transmis au Parlement et à la Commission européenne. Les grandes lignes ont été présentées lors du Conseil des ministres du 14 avril. Elles n’augurent rien de bon pour la revalorisation des enseignants.
Après un déficit public record équivalent à 9.2% du PIB en 2020 et 9% en 2021, en raison de la crise sanitaire et économique, le gouvernement annonce une amélioration à 5.3% du PIB dès 2022. Suivie d’engagements sur un retour rapide à la situation antérieure.
Pour arriver à ces résultats le gouvernement écarte les hausses d’impôts. « Les baisses d’impôts sur les ménages et les entreprises décidées depuis le début du quinquennat seront conduites à leur terme ». C’est par la réduction des dépenses publiques que se fera le retour à la situation ancienne. « La dynamique de la dépense publique sera contenue à + 0,7 % par an en volume entre 2022 et 2027 (hors effet de la relance et des mesures de soutien), en priorisant les dépenses efficientes, pour favoriser la croissance, l’inclusion et les transitions écologique et numérique ».
Ce programme devrait peser sur le gouvernement élu en 2022. Mais il pose aussi la question de la revalorisation des fonctionnaires et en particulier celle des enseignants. Rappelons que la masse salariale compte pour près de 40% du budget de l’Etat et celle relative aux enseignants pour près de 20%. Celle-ci augmente automatiquement par le seul jeu de l’avancement à l’ancienneté.
On voit mal comment maintenir une croissance de la dépense publique à 0.7%, soit probablement nettement en dessous de l’inflation, est conciliable avec une réelle revalorisation du million d’enseignants et d’agents de l’éducation nationale. Un tel ralentissement de la dépense publique pourrait se traduire par des économies dans le secteur de l’éducation. La publication du programme de stabilité dans les prochains jours est vivement attendue.