« Contrairement à ce que laisse croire le ministre de l’Education Nationale, l’Ecole n’est pas un lieu préservé du virus… La scolarisation ne pourra pas se poursuivre selon les mêmes modalités. Cela implique par exemple de poser la question des moyens mis en œuvre… » Isabelle Da Rocca, maire adjointe de Paris 12ème et Yannick Trigance, conseiller régional, interpellent le ministre.
Face à une situation épidémiologique qui se dégrade, le Premier Ministre a dû se résoudre à proposer un nouveau confinement dans 16 départements. Il a indiqué toutefois que les écoles y resteraient ouvertes et même que les activités d’éducation physique et sportive (EPS) pourraient reprendre.
Nous avons toujours considéré que les écoles devaient rester ouvertes aussi longtemps que les conditions sanitaires le permettraient. Le confinement strict, nous l’avons observé en mars 2020, accroît les inégalités scolaires avec un impact direct sur les élèves en situation de décrochage. De nombreux parents ont alors exprimé leurs difficultés à suivre la scolarité de leurs enfants, d’autant plus dans des appartements exigus, sans équipement informatique adéquat et en devant souvent assurer simultanément des activités professionnelles en télétravail.
Maintenir l’Ecole est donc utile et nécessaire. Mais contrairement à ce que laisse croire le ministre de l’Education Nationale, l’Ecole n’est pas un lieu préservé du virus. Il y est présent et y circule, les résultats des tests salivaires qui y sont organisés en ce moment en sont la preuve.
Dans les 16 départements concernés par les nouvelles annonces du Premier Ministre, la scolarisation ne pourra pas se poursuivre selon les mêmes modalités. Le maintien des écoles, collèges et lycées ouverts doit s’accompagner d’un renforcement des protocoles en vigueur pour rassurer les parents, les enseignants et les élèves eux-mêmes.
Cela implique par exemple de poser la question des moyens mis en œuvre pour assurer le remplacement des enseignants absents afin d’éviter les regroupements de classes et le brassage des élèves. Cela exige aussi d’engager un dialogue étroit avec les collectivités locales sur la question de l’organisation du temps de restauration scolaire. Cela suppose également de discuter avec les représentants des parents d’élèves des modalités d’entrées et sorties d’école…
La stratégie de surveillance et de contrôle de l’épidémie en milieu scolaire en recourant aux tests salivaires dans les écoles doit aussi être renforcée. Il faut rapidement démultiplier le nombre d’« écoles sentinelles » dans le 16 départements où la circulation du coronavirus s’est accélérée.
Enfin, il n’est pas possible que la campagne de vaccination laisse de côté les enseignants. Le gouvernement doit les inscrire parmi les listes des personnels prioritaires. Dans les 16 départements confinés, tous les enseignants et professeurs qui le souhaitent doivent pouvoir se faire vacciner.
Il est grand temps de protéger l’Ecole, les élèves et toute la communauté éducative.
Isabelle Da Rocca
Adjointe aux affaires scolaires Paris 12 ème
Yannick Trigance
Conseiller régional Ile-de-France