Alors que l’Assemblée examine le 9 février l’article 21 de la loi séparatisme qui soumet à autorisation l’instruction en famille, le collectif Felicia, qui regroupe les principales association de parents pratiquant l’instruction en famille, publie les résultats d’un sondage réalisé auprès des familles ayant des enfants en IEF hors CNED, c’est à dire des familles qui instruisent directement leurs enfants. Le sondage porte sur 3654 familles et 6 294 enfants c’est à dire qui est très représentatif de ces familles.
La majorité des enfants a connu l’école
La première constatation c’est que 60% des enfants ont connu l’école : les familles ne cloisonnent pas l’école et l’IEF mais s’adaptent aux besoins de leurs enfants. La grande majorité des familles (83%) ne déclarent aucune pratique religieuse ce qui est une réponse à l’argument gouvernemental qui assimile terrorisme et IEF. Selon le sondage, les conditions sanitaires actuelles dans les établissements sont un motif du choix de l’instruction en famille (pour 56% des parents), la majorité des enfants ayant déjà été scolarisés. Seulement un enfant sur trois (31%) n’a connu que l’IEF.
Des choix pédagogiques différents
Sur le plan pédagogique, les familles se répartissent entre trois modèles : les méthodes suivant des cours par correspondance (Cned ou autre) pour un tiers des enfants, les méthodes qui mélangent des méthodes scolaires et de l’apprentissage libre pour la majorité des enfants et de l’apprentissage libre où l’enfant est maitre des choix d’apprentissage pour un enfant sur dix. 95% des parents savent où trouver le socle commun. Un tiers des familles consacrent 1 à 2 heures à l’apprentissage par jour et un tiers de 2 à 5 heures.
Sur les motivations du choix de l’IEF, les parents donnent comme motif : une offre d’enrichissement pédagogique (72%) spécifique aux besoins et adaptée à chaque enfant, la réflexion sur un projet d’apprentissage en famille (70%), le développement socio-affectif de leur.s enfant.s (62%). Enfin « le contexte scolaire délétère inquiète également 56 % des parents ». Cela cible notamment les problèmes de violence et d’inclusion scolaire.
Respect de l’intérêt supérieur de l’enfant
Pour Felicia, » l’intérêt supérieur de l’enfant est le principal moteur pour les parents. Ces derniers sont soucieux du bien-être et du développement de leurs enfants dans un contexte apaisé, adapté à leurs besoins et leurs rythmes ». Cette formule est justement celle qui est utilisée par la loi séparatisme comme critère d’autorisation ou non de l’IEF. Félicia en appelle donc à la suppression de l’article 21 du projet de loi au nom de la liberté
F Jarraud