Réalisé par Ipsos pour la Fsu, un sondage
publié début décembre montrait le
discrédit du ministre de l’éducation nationale
auprès des enseignants. Depuis l’image de JM Blanquer ne
s’est pas améliorée auprès des enseignants.
Mais c’est au sein même du gouvernement que son
étoile s’est ternie.
Selon ce sondage, une large majorité des enseignants
est hostile aux réformes portées par le ministre et
n’a pas confiance en sa capacité à régler
les problèmes de l’école. La revalorisation
présentée par le ministre est largement
rejetée. Pire : la moitié des enseignants ne se
sent en sécurité ni par rapport au terrorisme ni
par rapport au risque sanitaire.
Commandé par la Fsu, le sondage porte sur un millier de
personnels de l’éducation nationale dont 850 enseignants
et 500 parents. Il montre que 68% des enseignants sont hostiles
aux réformes portées par JM Blanquer qu’ils jugent
« inutiles » pour 69% d’entre eux. Seulement 33% des enseignants
font confiance au ministre pour régler les
problèmes de l’Ecole et 23% pour apporter des
réponses aux attentes des enseignants. Seulement un
professeur sur quatre est satisfait de la façon dont est
gérée la crise sanitaire.
La revalorisation, qui venait juste d’être
présentée par JM Blanquer au moment du sondage, est
jugée satisfaisante par seulement 26% des enseignants. Il
faut dire que c’est la première demande des enseignants
(98% la demandent). Ils souhaitent aussi une baisse des effectifs
élèves (67%, et 74% en maternelle). La
moitié des enseignants est inquiet face au risque
terroriste (52%) et sanitaire (44%). Depuis, on voit mal quel
élément aurait pu faire remonter l’image
ministérielle auprès des enseignants.
Ce qui caractérise ce mois de décembre c’est
plutôt le peu de cas que le gouvernement a fait de ses
positions.
Un bel exemple est donné par la liberté
donnée aux élèves de venir ou non à
l’école les deux derniers jours de la dernière
semaine de décembre. Alors que JM Blanquer ne cesse de
répéter que les élèves doivent aller
à l’école, le premier ministre annonce le 15 au
matin subitement que leur absence sera tolérée. Et
il faut que JM Blanquer porte cette mesure qui est à
l’opposé de tout ce qu’il dit depuis des mois. Mesure qui
le met en situation délicate envers les enseignants
à qui on annonce le mardi que le trimestre se termine
mercredi à midi…
Jean Castex n’est pas le seul à faire des pieds de nez
à JM Blanquer. Jacqueline Gourault, ministre de la
Cohésion des territoires, annonce des décisions
concernant son ministère qui contredisent ses positions.
Elle annonce la départementalisation de la médecine
scolaire et celle partielle des gestionnaires. Depuis des mois
l’entourage du ministre a assuré les syndicats de ces
corps de sa position hostile à cette
décentralisation. J Gourault aurait-elle pris l’initiative
de cette annonce sans avoir le soutien du premier ministre ? A
quelques mois des élections régionales où on
presse JM Blanquer d’aller, il semble que son étoile ait
pali.
F Jarraud