– S’assurer que chaque élève maîtrise un socle commun desindispensables : « l’École a pour mission principale de dispenserà tous les élèves des enseignements communs qui correspondent à la cultureque la Nation souhaite transmettre à chaque génération et de permettre àchacun de trouver sa voie de réussite. Pour consolider cette ambition, ilest d’abord nécessaire de garantir la maîtrise des connaissances, descompétences et des règles de comportement indispensables pour toute la vie ».Pour la commission, ce socle est la base nécessaire à « l’élévation souhaitablede la formation et de la qualification » : il ne s’agit pas d’une culture aurabais mais au contraire d’élever le niveau culturel. Ce socle serait composé« des fonctions primordiales suivantes : lire, écrire, maîtriser la langue etles discours, compter, connaître les principales opérations mathématiques,s’exprimer y compris en anglais, se servir de l’ordinateur, vivre ensembledans notre République ». On notera l’importance accordée aux TIC :« La maîtrise des technologies de l’information et de la communicationconstitue la seconde compétence fondamentale dont l’introduction dans le socle est indispensable. Comme le recommande l’Académie des sciences dans son avis de juillet 2004, portant sur « L’enseignement scientifique et technique dans la scolarité obligatoire : école et collège », il faut « donner à l’emploi de l’ordinateur et à la fréquentation du monde numérique par les enfants une attention beaucoup plus soutenue ». L’usage élémentaire de l’ordinateur fait partie du bagage culturel que l’École doit assurer à tous les élèves, non seulement parce que l’essor de l’utilisation des technologies informatiques dans la société a transformé la manière de travailler, mais aussi parce qu’elles seront une des voies privilégiées de la formation tout au long de la vie, et enfin parce que de futurs citoyens doivent pouvoir exercer un regard critique sur le flux d’informations non contrôlées accessibles sur Internet. »
– Redécoupage des cycles : la scolarité obligatoire commencerait dès 5 ans et le jeune élève traverserait 3 cycles : le cycle d’apprentissage de base allant de la grande section de maternelle au CE1; le cycle d’approfondissement allant du CE2 à la 6ème; le cycle de diversification de la 5ème à la 3ème. L’accent est donc mis sur les transitions.
– Au collège travailler l’orientation ce qui passe par un nouveau dossier scolaire respectant le projet de l’élève.
– De nouvelles séries au lycée : les voies devraient être différenciées dès la seconde, ce qui redonne à la 3ème son rôle d’orientation. Il y aurait « trois grands ensembles de voies, définis par leur finalité différente : les voies professionnelles préparant directement à une insertion dans la vie professionnelle, les voies préparant prioritairement à des études supérieures courtes articulées à des professions ou des domaines identifiés, enfin les voies préparant à des études supérieures longues ». La commission souhaite redéfinir les filières. Ainsi dans les séries technologiques, 4 voies seraient distinguées : technologie industrielle, commerce et sciences de la gestion, design et arts appliqués et santé et action sociale. Dans l’enseignement professionnel, elle souhaite » élargir les baccalauréats professionnels et réduire leur nombre ». Dans l’enseignement général, on distinguerait 3 voies : sciences, sciences sociales et économiques et humanités. Cette dernière engloberait 5 séries : lettres classiques – littératures, lettres – langues, lettres mathématiques, lettres communication, incluant l’outil informatique, et lettre – arts.
– Favoriser la mixité sociale : « L’École doit favoriser la mixité sociale et mobiliser l’ensemble de ses moyens dans une lutte contre les ségrégations de toutes sortes. Dans cette perspective, la sectorisation des établissements publics doit être maintenue, mais à condition que chaque famille trouve dans l’établissement de son secteur de bonnes conditions d’étude et de vie pour ses enfants. Pour tendre vers l’égale qualité des établissements, il faudrait mettre en place.. une politique plus ambitieuse qu’aujourd’hui de différenciation maîtrisée, c’est-à-dire de réduction volontariste des inégalités, en allouant des moyens nettement accrus à ceux qui sont confrontés à de réels problèmes »
– Renforcer l’autonomie des établissements : en créant des établissements dans l’enseignement primaire, en renforçant l’encadrement dans le secondaire et l’action éducative des établissements, dotés d’un « conseil de la communauté éducative » et d’une direction de la vie éducative.
– Redéfinir le métier d’enseignant : « Les enseignants sont au coeur de l’évolution de l’École ; ils doivent être reconnus et respectés en qualité de professionnels de l’enseignement. Pour instruire, éduquer, accompagner et orienter les élèves, le service de l’enseignant du XXIe siècle devrait explicitement inclure, outre la mission, fondamentale, de l’enseignement, d’autres missions telles que le suivi des élèves, les relations avec les parents, le travail en équipe, etc. Cette nouvelle organisation implique un allongement du temps de présence dans l’établissement scolaire pour les professeurs des lycées et collèges, allongement à prendre en compte dans leur rémunération ; la mesure s’appliquerait à tous les jeunes recrutés et serait proposée au choix aux autres enseignants ».
– Renforcer l’action des partenaires de l’école : qu’il s’agisse des parents , des élus, des associations, des entreprises, des services de l’Etat : leur place dans l’école devrait être revalorisée.
Le rapport Thélot
Actualité : Les réactions au rapport Thélot
La presse salue différemment la publication du rapport Thélot. Pour Libération, « le rapport Thélot.. pourrait faire une bonne base de discussion avant la loi d’orientation promise pour l’an prochain. Mais compte-tenu de la façon dont Fillon a engagé le débat, le pire est à craindre ». Libé a estimé que l’application du rapport coûterait 10 milliards d’euros. Le Figaro, qui a fait campagne contre la Commission Thélot, est déçu : « un rapport prudent où l’on amende plutôt que l’on réforme. Au lieu de la confier à un atelier de haute couture, on a déposé l’école dans une boutique de retoucheur » affirme l’éditorialiste du Figaro sous le titre « occasion manquée ».
Les associations de parents d’élèves saluent le rapport. La PEEP y retrouve nombre de ses revendications. La FCPE est plus ferme : » La FCPE estime que les recommandations majeures du rapport de la Commission Thélot constituent une base de travail novatrice et courageuse de nature à faire évoluer le système éducatif dans l’intérêt de chaque jeune… Dans une belle unanimité, les tenants de l’immobilisme venant de tout bord s’insurgent et s’indignent…Ceux qui assimilent le socle commun à un SMIC culturel pour le dénigrer oublient que le SMIC est une conquête sociale ! Il faut défendre le principe d’une base de connaissances garanti à tous ».
Du côté des syndicats, l’accueil est prudent ou hostile. Le SNES dénonce « une conception réductrice des savoirs » et « conteste l’essentiel ». La FSU prédit de « grosses colères » à l’idée d’augmenter le temps de travail des enseignants pour assurer le suivi des élèves. Le SGEN, « partage le principe des 8 programmes d’action exprimés dans le rapport de la commission Thélot. Mais les intentions affichées ne sont pas toujours suffisantes.. Le Sgen-CFDT se félicite de la mise en avant du principe d’un socle commun dans le cadre de la scolarité obligatoire. Mais le contenu de ce socle ne doit pas être étriqué.. L’ambition de mener tous les élèves à la réussite passe nécessairement par une reconnaissance institutionnelle des tâches de l’enseignant et leur inscription dans le service (travail en équipe, relation avec les parents, suivi individualisé). Mais cette prise en compte doit concerner les enseignants du premier et du second degré et ne doit aucunement alourdir le service des enseignants ».
Communiqué FCPE
Communiqué SGEN
Article du Monde