« Ca permet de se mettre à la place des autres et d’avoir des regards différents sur une situation ». Professeure d’histoire-géographie et d’EMC au collège de Barbezieux (16), Claire Mourgues utilise un jeu de rôle pour enseigner l’égalité en 5ème. Une pratique inspirée du théâtre de l’opprimé, qui permet de rendre concret les enjeux d’égalité et de développer l’empathie.
Une approche concrète
A l’origine de ce jeu de rôle un atelier de mutualisation mené avec des collègues. Un participant, Romain Saunal, lance l’idée qui sera concrétisée par le groupe et expérimentée par Claire Mourgues dans sa classe. »On voulait que les enfants réfléchissent, qu’ils aient en même temps une approche concrète », nous dit-elle. Avec le jeu de rôle, les élèves doivent endosser le costume de leur personnage . Ils doivent aussi dialoguer avec les autres joueurs et donc essayer de comprendre leur position. « Ils apprennent à avoir des regards différents sur une situation ».
Pour cela il y a tout un travail de préparation. Les élèves ont des fiches avec le rappel des lois et une présentation de la situation. Il y a aussi un tableau qui guide leur argumentation. Et bien sur la présentation de leur rôle. Le thème retenu pour le jeu est l’école inclusive. Et les élèves peuvent jouer le role d’une élève handicapée, d’un camarade , du principal ou d’un parent de l’élève.
Confronter ses idées
« Ils essaient à partir des documents de trouver des arguments pour leur personnage », explique C Mourgues. Ils doivent ensuite jouer le rôle ». C’est plus ou moins développé selon l’aisance des élèves à l’oral. « On leur fait jouer al scène. Quand on a un personnage qui a de l’aisance ça peut aller assez loin ». Tout le jeu tient sur une séquence d’une heure.
Quel avantage par rapport à un cours classique ? « Ca leur permet de confronter davantage leurs idées et de les situer dans une situation réelle » dit C Mourgues. « Partir du réel leur permet de mieux comprendre les notions. Ils retiennent mieux ».
Mais la phase théâtrale est suivie d’un moment d’institutionalisation où les élèves réalisent une trace écrite.
« On pourrait développer cette technique pour certains cours ‘histoire ou de géographie », estime C Mourgues. Déjà s’imaginent des jeux sur la vassalité médiévale ou des aménagements en géographie.
F Jarraud