Analyses et ressources pédagogiques pour l’enseignant
Géo : Sylvie Brunel analyse la crise sanitaire
« Oui, le Covid aura changé le monde. Mais pas en bien. Il aura créé la méfiance sociale au nom de la distanciation, la haine des pauvres, la flambée de la misère. Partout les peuples se révoltent contre les privations de liberté et les discriminations. Partout naissent les haines », écrit Sylvie Brunel sur le site de la Société de géographie. « De manière générale, la maladie a créé la double peine. Partout dans le monde, les populations pauvres, les habitants des bidonvilles, les migrants, les prisonniers, les peuples autochtones au statut précaire, comme en Amazonie, aux Etats-Unis (Navajos) ou en Australie (aborigènes), ont payé un lourd tribut au Covid-19. Les systèmes de santé défaillants, la promiscuité dans des lieux dépourvus d’hygiène, l’obésité, la pauvreté ont désigné les fragiles… Les seuls pays qui n’ont pas souffert de difficultés d’approvisionnement alimentaire sont ceux qui avaient des filières productives performantes, comme en France », ajoute-elle. Pour elle, « seule une mondialisation solidaire pourra vaincre la pandémie. Contre le chaos actuel, la régulation mondiale. Contre l’effroi, l’Etat-providence. Et surtout l’Etat vigilant et anticipateur. Le virus a réaffirmé le rôle essentiel de la puissance publique ».
La géographie expérientielle
» Confronter les élèves à une expérience courante afin qu’ils questionnent leurs représentations et leurs pratiques spatiales au prisme des savoirs et connaissances acquises en classe », c’est ce que propose le site académique de Versailles. Il livre des exemples comme cette sortie en tramway à Orléans ou undébat sur la sécheresse en Isère. » Il s’agit de confronter l’élève à des représentations ou des pratiques spatiales. Ces pratiques peuvent être les siennes ou celles d’autres acteurs. Elles peuvent être réelles lors d’une sortie de terrain ou prendre appui sur les pratiques spatiales des élèves dans leur espace proche ».
Evaluer en histoire-géo
« L’évaluation classique fonctionne par baisse du nombre de points au regard d’une norme de réussite idéale (en général un corrigé réalisé en amont par le professeur) inconnue a priori des élèves. Nombre d’examens et de concours continuent d’être fondés sur cette logique : l’erreur devient dès lors une faute qui mérite d’être sanctionnée. Pourtant l’erreur, dans toute perspective d’apprentissage, et donc dans une perspective d’évaluation formative, est particulièrement intéressante à travailler avec les élèves. Elle permet au professeur de les questionner sur ce qui les a conduits à proposer tel ou tel contenu, d’identifier ainsi ce qui leur a fait défaut et les aider ainsi à trouver d’autres cheminements par des questionnements et des exercices ». Une réflexion particulièrement riche sur l’évaluation sur le site de Caen.
Géographie du confinement
« Pour celles et ceux qui n’auraient pas en tête la première loi de la géographie, « tout interagit avec tout mais deux choses proches ont plus de chances d’interagir que deux choses éloignées », selon l’énoncé lapidaire et plein d’humour qu’en donnait Waldo Tobler (1970), la période de confinement qu’impose la pandémie de Covid-19 à plus de la moitié de la population mondiale constitue une découverte du principe fondamental sur lequel les géographes ont construit leurs théories », écrit Denise Pumain dans Cybergéo. Elle analyse les effets géographiques de la crise sanitaire entre espoir d’un nouveau monde et rappel des crises globales antérieures. « On imagine assez facilement que toutes les organisations qui tirent profit de la mondialisation vont tenter de reprendre des activités, au détriment des circuits courts, et continuer à jouer des fortes inégalités qui ne peuvent que sortir encore renforcées du fait des très grands écarts de vulnérabilité des populations à cette crise entre les régions riches et pauvres du monde. » A lire également « le confinement en croquis » par Jérome Monnet. Une analys eparticulièrement parlante pour les élèves.
Géo : Esri France maintient son offre gratuite pour les écoles
Esri édite ArcGIS, un système d’information géographique professionnel très utilisé par les entreprises et les collectivités territoriales. Le programme de gratuité Esri France pour l’enseignement primaire et secondaire est reconduit pour 5 nouvelles années. Il est accompagné par des enseignants tuteurs qui peuvent aider les enseignants. Le logiciel est un outil pour faire évoluer sa démarche pédagogique.
Concours carto
Cette année 1627 élèves ont participé au concours de carto imaginaire organisé pour les élèves de CM1 à 5ème. Un millier d ‘élèves de la 4ème à la 2de ont particpé au concours Carto actualité. Enfin il y a le concours carto 2de et le concours carto 4ème. Des réalisations remarquables pour cette aventure lancée par Olivier Godard.
Enseigner la géographie à distance : L’eau en 5ème
« La rétroaction est l’information que l’on donne à un élève après avoir analysé comment il évolue dans la réalisation d’une tâche afin de l’aider à s’améliorer dans l’acquisition d’une compétence travaillée », écrit Lydia Combeaud-Lunel sur le site de Poitiers. « A distance, elle peut également se faire en partie par l’élève lui-même, en le faisant réfléchir sur le travail qu’il a effectué. Voici un exemple mené en géographie pour une classe de cinquième sur le thème de l’eau à partir d’une étude de cas australienne. »
Géographie de la pandémie
Proposée par Laurent Carroué, une synthèse brillante sur la mondialisation et démondialisation au prisme de la pandémie. « Cette pandémie confirme aussi que cette mondialisation n’est en rien mondiale, c’est à dire ici universelle, tant elle est révélatrice des inégalités humaines face à la maladie et à la mort. Elle rappelle que 8 % de la population mondiale bénéficie de 86 % de la richesse, alors que 73 % de la population mondiale ne disposent que de 2,4 % de celle-ci…. La pandémie révèle enfin une profonde crise de l’architecture géopolitique mondiale. Au delà de la rivalité États-Unis/Chine, c’est un monde a-polaire qui s’est affirmé durant quelques mois tant l’absence d’un quelconque leadership a été flagrante. Les puissances chinoise et étatsunienne en sortent fragilisée, l’Union européenne parcellisée, les puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud…) renvoyées à leurs graves faiblesses internes. Dans ce contexte, le système international de gouvernance collective, symbolisé par l’OMS, a été largement pris en défaut… Le pangolin du marché du Wuhan contraint l’humanité à penser universalité. »
Cartographie de l’épidémie
« Nous proposons dans un premier temps de comparer ces cartes plus ou moins rigoureuses et parfois anxiogènes par le choix des couleurs et le mode de représentation. Puis nous nous intéressons aux outils, aux données et aux méthodes qui permettent d’aller vers une approche cartographique plus scientifique, notamment pour développer la prévention auprès des populations ». Sus on blog, Sylvain Genevois tient à jour une recension exemplaire et une analyse critique des représentations de la pandémie.
Cartographier
Jouer sur les échelles, représenter des données, savoir représenter une différence, une proportionnalité, un ordre : il y a tout cela dans la cartographie. Echelles, la revue de l’académie de Créteil consacre un copieux numéro à la cartographie (n°35). Il donne la parole aux géographes et aux enseignants pour former aux enjeux cartographiques.