Semaine de tous les dangers : l’année 2019-2020 du français au lycée finira-t-elle sur un crash ? Après avoir protesté en vain contre des programmes sclérosés et contraignants, professeur.es et élèves multiplient les appels au secours face au maintien de l’oral du bac en 1ère : la décision officielle sera enfin annoncée en cette dernière semaine de mai. Sans réponse du ministre de l’Education nationale, le collectif Lettres vives (avec de nombreux soutiens) a choisi de s’adresser directement au 1er ministre : « Nous n’en pouvons plus de tenter d’atteindre des objectifs intenables, oppressé•es par un sentiment exponentiel d’absurde et d’arbitraire. Les atteindre effectivement mettrait, de fait, en difficulté nos élèves, et notamment les plus fragiles parce que les moins équipé•es numériquement et les moins susceptibles d’être accompagné•es.» C’est en vidéo que Marie, professeure de français à Mulhouse, exprime la souffrance et la colère générales, tant un programme si difficilement praticable et la perspective d’un oral si difficilement préparé amènent à s’interroger sur le sens de l’enseignement du français et le respect de ceux qui en ont la responsabilité : « Ceux qui luttent contre la mort, ceux qui font tourner la vie : à ma modeste échelle de professeure de lettres, je crois appartenir à la seconde catégorie. » Il apparait enfin que le récent B.O annonçant le renouvellement des œuvres est en contradiction avec le B.O. fixant le programme : le théâtre était à envisager du 17ème au 21ème siècle, la période s’arrête désormais au 20ème siècle. Lapsus révélateur d’une vision rétrograde de la littérature ? Signe qu’il n’y a même plus personne pour relire les textes officiels ? Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?
Lettre ouverte à Edouard Philippe
Le B.O. sur les œuvres 2020-2021