« Le 11 mai c’est la pré-rentrée. Les premiers élèves c’est à partir du 12 mai ». Sur BFM, puis lors d’échanges avec les syndicats le 29 avril, JM Blanquer a confirmé que la réouverture des écoles aurait bien lieu le 11 mai, jour fixé par le président de la République. De nombreux syndicats jugent la date prématurée au regard de toute la réorganisation matérielle et pédagogique à réaliser d’ici là. Mais le ministre ne veut pas en démordre.
Meilleur élève qu’E Philippe…
« Il faut que la société française reprenne vie », a expliqué JM Blanquer sur BFM le 29 avril. « Bien sû 30/04/2020r que la raison économique est présente » dans la reprise. « Mais la première préoccupation est sociale », explique-t-il, épousant ainsi la nouvelle tonalité qu’E. Macron veut donner à sa seconde partie de mandat. Bien meilleur élève qu’E. Philippe, qui a expliqué qu’il ne sera peut-être pas possible de déconfiner le 11 mai, JM Blanquer est fidèle au calendrier présidentiel même s’il est impossible de le tenir.
Ouverture le 11 mai
Il a bien confirmé que les écoles ouvriraient à cette date et sur tout le territoire, même si le département est en rouge. Les collèges suivront à partir du 18 mai mais seulement dans les départements verts pour les 6èmes et 5èmes. Pour les autres du collège et du lycée, on verra fin mai et ce ne sera pas avant le 4 juin. Le calendrier des vacances et maintenu avec fin des cours au 4 juillet. L’oral de français est maintenu également.
Souplesse locale
Mais sur l’organisation des enseignements, JM Blanquer « laisse de la souplesse » à chaque école. « Les directeurs, avec l’équipe pédagogique et le maire vont déterminer comment se succèdent les classes », dit-il. Des classes entreront comme si rien ne s’était passé : celles qui comptent moins de 15 élèves comme les CP et CE1 de Rep. Ce ne sera pas forcément à plein temps. JM Blanquer imagine des demi-semaines ou des alternances un jour sur deux en présentiel et en enseignement à distance. Le protocole sanitaire propose des demi-semaines avec le mercredi réservé à un grand nettoyage des locaux.
Personnaliser
C’est ce que JM Blanquer appelle « personnaliser », le dernier mot de sa communication. Il insiste sur l’idée que le 7 mai au plus tard (et non plus le 4 comme il avait dit) les parents connaîtraient l’organisation de la reprise pour leur enfant. Cette « personnalisation » est en réalité une « personnalisation » de groupe. Mais c’est une habileté politique pour présenter cette rentrée. Un cadre national sur l’accueil des élèves sera fixé ainsi qu’un document de cadrage pédagogique.
Dialogue de sourds
« C’est un dialogue de sourds », nous a dit R. Metzger, co-secrétaire général du Snuipp Fsu à la sortie de l’audience avec le ministre. « Le ministre n’est pas à l’écoute ».
En fait, R Metzger reconnaît que J M Blanquer a écouté le syndicat sur 2 points. Les personnels à risque, ou qui ont chez eux une personne vulnérable, ne rentrent pas. Le ministre n’acte pas la double mission des enseignants, comme certains IEN ont tenté de l’instituer. Les enseignants qui sont à l’école s’occupent des élèves présents dans l’école uniquement. Et ceux qui sont chez eux suivent les élèves à distance. Sur les autres points le ministre n’entend pas.
« Le ministre s’en remet au local pour organiser la reprise. Mais il ne dit pas qui devra trancher », explique R Metzger. Le Snuipp Fsu veut que le conseil d’école valide le plan de reprise après avis du CHSCT. Pour le ministre, la reprise devrait se régler entre le directeur et le maire. Le rôle de l’IEN n’est pas évoqué.
JM Blanquer fixe à 15 élèves le maximum des classes. Pour le Snuipp , compte tenu de la dimension des salles de classe, 10 semble un maximum et même moins en maternelle pour garantir la distanciation. « Le ministre ne répond pas ».
Surtout, JM Blanquer trouve que le 11 mai n’est pas prématuré. « Mai aurait du être un mois de réflexion », explique R Mezger, avec une rentrée en juin. « Quand on dit qu’on donne la main au local il faut lui donner du temps quand même ». L’objectif du 11 mai à tout prix sera difficile à atteindre.
François Jarraud