Pédagogie
FEI 11 : 100 pépites pédagogiques mises en lumière
Réunir 100 professeurs innovants dans une même salle n’est pas sans effervescence ! La 11ème édition du forum des enseignants innovants organisée par le Café pédagogique et Libération a révélé 100 projets pédagogiques d’enseignants du primaire et du secondaire. Devant Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, et un jury de 10 associations professionnelles (APBG, Assetec, APLV, APV, APHG, Pepsteam, APMep, Afef, UDPPC et l’Apses), les enseignants ont expliqué leur démarche. Ce temps convivial et joyeux crée du lien entre les enseignants présents et valorise le travail effectué en classe pour éduquer les élèves. Retour sur cette journée stimulante vécue au parc des expositions de Versailles.
Pierre Merle : Les notes peu fiables, décourageantes et anxiogènes ne sont pas une fatalité scolaire
L’école française reste trop et trop tôt sélective. Dans une course aux meilleures positions, la méritocratie scolaire se traduit par la distinction d‘une minorité (socialement définie) et par une relégation rapide et particulièrement coûteuse de nombreux jeunes. Pour Pierre Merle, professeur à l’INSPE de Bretagne, le chiffrage est permanent à l’école (rangs, récompenses, classements, mesures, performances) dans une sorte de mise en rang compétitive, de mise en concurrence délétère, de mise au pas qui est contre-productive pour l’intérêt général autant que pour l’épanouissement des élèves comme des professeurs.
La sanction en éducation
Peut-on étudier les sanctions en éducation au niveau mondial ? C’est l’objectif du dernier numéro de la revue internationale d’éducation de Sèvres. En apparence oui : la revue nous emmène dans 9 pays : Burkina Faso, Bénin, Japon, Russie, France, Algérie, Angleterre , Etats-Unis et Québec. Mais en réalité, la notion de sanction n’est plus un objet assumé d’étude en Europe du Nord et aux Etats-Unis. Dans ces pays, deux nouveaux mythes remplacent les vieilles sanctions : la justice réparative et la discipline positive. Pour Eirick Prairat, qui coordonne ce numéro, « tout le sel de la tâche éducative réside dans ce paradoxe : comment se servir de la contrainte pour rendre l’autre libre ? »
Ismaïl Ferhat : Les gauches et l’école
Les gauches ont-elles échoué avec l’Ecole ? Et si oui pourquoi ? Alors que les gauches de gouvernement accordent une grande importance à l’Ecole, les réformes scolaires durables ont souvent été faites par des gouvernements de droite. Ismaïl Ferhat réunit dans un ouvrage (Les gauches de gouvernement et l’école, PUR) des contributions de spécialistes (B Poucet, A Prost, J Cahon, etc.) qui illustrent cette contradiction. Si le mariage entre la gauche et l’Ecole a été étroit, c’est justement lui qui la rend impuissante à réformer l’Ecole et à conduire des politiques durables. Ismaïl Ferhat revient sur cette histoire et ces contradictions.
L’effet du groupe et la motivation des élèves
Vaut-il mieux mettre ses enfants dans le public ou le privé ? Partant de cette question, Isabelle Plante (Uqam), Annie Dubeau (UQAM) et Frédéric Guay (Université Laval) publient une étude qui montre l’importance de l’effet de groupe sur les résultats des élèves. » C’est le fait d’être scolarisé dans un groupe de pairs plus performants qui favorise la motivation scolaire, l’engagement et la réussite. «Plus la moyenne de groupe était élevée en mathématiques et en français (les deux matières analysées dans le cadre de l’étude) en début d’année scolaire, plus chacun des élèves du groupe devenait engagé et motivé, et mieux il réussissait dans ces matières à la fin de l’année scolaire, précise Isabelle Plante. On a observé un effet général lié à la force moyenne du groupe, indépendant du type de groupe », note un compte rendu de l’Uqam.
La remédiation entre inefficacité et stigmatisation selon M Bablet
« Diversification et prévention valent mieux que remédiation et différenciation » affirme Marc Bablet dans un nouveau billet sur son blog. Ce qui est visé c’est la logique évaluation – remédiation mise en place avec les évaluations Blanquer. Exemples à l’appui, Marc Bablet démonte le mécanisme de ce couple qui apparait si logique. Pour lui, outreque l’évaluation proposée ne dit rien des difficultés réelle des élèves, la remédiation les enferme dans une logique stigmatisante et culpabilisatrice :le problème c’est eux et leurs manques. Il montre aussi qu’une autre politique est possible.
L’HEBDO PRIMAIRE
FEI 11 : Agnès Henrion : Osons la langue des signes !
Agnès Henrion, c’est le Grand prix du Forum des Enseignants Innovants 2019. Un prix remis par des associations d’enseignants du second degré à un projet présenté par une enseignante du premier degré. C’est cela la magie du Forum, des enseignants qui transcendent leurs disciplines, qui voient plus loin que ce qui fait leur quotidien et qui n’hésitent pas aller voir ce qui se passe en maternelle. Son projet ? Un éveil à la langue des signes avec les élèves (bien entendants) de l’école maternelle Haucourt St Charles, classée REP, dans le nord de la Meurthe et Moselle (54). Mais pourquoi faire ?
La Classe Plaisir : La Classe-Questionnement
Imaginez une classe qui s’appuierait sur une idée principale, celle du questionnement des élèves, une classe dans laquelle les apprentissages seraient issus de ce questionnement-là (d’ailleurs, comment ne pas s’étonner – euphémisme – que le questionnement naturel des enfants, qui est là dès le plus jeune âge, ne trouve presque jamais sa place dans l’école que nous connaissons).
Maternelle : Les albums de Zatou pour travailler sur les émotions
Des albums pour travailler sur les émotions, c’est ce que propose Marion Grimaud Mercier chez Retz. « L’enfant qui vit une émotion a un besoin fondamental, celui d’être reconnu dans son vécu. Cette reconnaissance va l’aider à prendre conscience de ce qu’il traverse. Pour cela, il a besoin d’apprendre à accueillir, nommer, exprimer, parfois décharger son émotion ». L’auteure propose donc des albums qui abordent la joie, la colère, la frayeur ou encore la tristesse mais surtout, elle fournit des idées et outils intéressants pour accompagner les enseignants dans la reconnaissance du vécu émotionnel des élèves. Des techniques simples, comme la validation, qui reconnait et nomme l’émotion ressentie par l’élève ou encore le recadrage, qui lui permet de répondre au besoin de sécurité de l’enfant. Le but ? Que l’enfant prenne conscience que « j’ai le droit de tout ressentir mais je n’ai pas le droit de tout faire… ». Plusieurs outils sont proposés tels que l’émomètre de la tristesse, le talisman de sécurité ou encore la boîte à bons de colère… Bref, des petits albums pour ravir les enfants et des outils pédagogiques pour le bonheur des enseignants…
Peut-on fêter Noël à l’école ?
« La question circule tous les ans sur nos réseaux sociaux. Est-ce possible ou pas de fêter Noël dans nos écoles publiques, donc laïques ? Installer un sapin dans l’école ? Chanter des chants de Noël à la chorale ? Organiser un marché de Noël ? » « Charivari » fait le point, Vademecum de la laïcité en main. S’en suivent des précisions sur ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire… » Bref, on peut se détendre… (et, si on a à répondre à un parent ch… ahem… pointilleux, on cite, en souriant, la formule magique « fête sécularisée »…
Des livres par chers pour la classe
Connaissez vous « Lire c’est partir » ? Cette association propose de nombreux titres de littérature jeunesse à des prix extrêmement bas. » Depuis 1998, Lire c’est partir édite des livres jeunesse vendus au prix unique de 0,80 € l’exemplaire, sans subvention et sans réaliser de bénéfice mais en couvrant toutes les charges (fabrication, droits d’auteur et d’illustration, personnel et frais généraux). » L’association a des dépots un peu partout en France et se déplace aussi pour des ventes.
L’école maternelle que nous voulons
Proposée par un collectif regroupant des syndicats (Se Unsa, Snuipp Fsu, Sgen Cfdt), des mouvements pédagogiques (Afef, Ageem, Cemea, Crap, Gfen, Icem Freinet) et les parents de la Fcpe, cette brochure vient alimenter le débat sur la maternelle au moment où le ministère veut la reprendre en main. Elle « synthétise nos prises de positions face à l’actualité de l’école maternelle… pour que ces idées infusent et diffusent dans les collectifs de travail intermétier ». La brochure revient sur les « bonnes pratiques » prescrites par le ministère en faisant appel à la recherche. » Le Collectif du Forum Maternelle affirme que les adultes qui travaillent dans l’école maternelle sont capables de concevoir, mettre en oeuvre, transmettre, créer dans l’exercice de leurs métiers. Parce que le monde est complexe et qu’il ne sert à rien de stigmatiser les travailleurs, « soigner le travail » et le penser collectivement sont une urgente nécessité pour leur re-donner du pouvoir d’agir. Pour ne pas conclure définitivement car « mettre le métier sur le métier » est un chantier toujours ouvert, et pour malgré tout clore cette brochure, laissons la parole finale à Yves Clot, psychologue du travail : « Ce qu’on partage est moins intéressant que ce qu’on ne partage pas car c’est aux limites de ce qu’on sait faire ou de ce qu’on sait dire ensemble, qu’on rencontre le réel pour de bon. C’est là aussi qu’on peut «prendre» le travail à coeur. ». »
Travailler la compréhension en lecture à l’école
» J’ai été conduite à m’engager dans ce dispositif car la façon dont je travaillais avant ne me convenait pas. Avant, sans pouvoir l’expliquer, je constatais qu’il y avait bien quelque chose qui ne se passait pas comme cela se devait au niveau de la compréhension écrite. Je trouvais que la compréhension restait enfermée dans un carcan de questions ponctuelles sans que les élèves ne puissent vraiment accéder à la complexité des textes. Une nouvelle approche a été rendue possible par les échanges réguliers pendant ces trois années, échanges avec les chercheuses et les collègues ». Delphine, professeure en Cp à l’école Rep+ des Cheminets (Paris 19ème), témoigne avec ses collègues de la recherche action mené dans l’école avec E Bautier et E Vinel (Paris 8 Escol). Pendant 3 années, en utilisant le temps de concertation instauré par la réforme de 2014, chercheures et enseignants ont travaillé sur la compréhension de l’écrit et mis au point des pratiques pédagogiques nouvelles.
Premier degré : les improvisations du plan Villani
Suite au rapport Villani, un important effort de formation des professeurs des écoles est lancé en maths avec la formation de 1500 professeurs référents mathématiques de circonscription (RMC) qui devront ensuite assister les enseignants de leur secteur. 24 journées de formation sont prévues pour les RMC sur deux années pour les préparer à cette mission. Voilà ce que disent les documents officiels. Une vision différente est donnée par Jean Toromanoff, formateur des RMC, dans le dernier numéro du bulletin CFEM.
Viviane Bouysse : L’obligation d’instruction à trois ans et ses enjeux
L’instruction obligatoire à 3 ans, le fleuron de la loi Blanquer, change t-elle quelque chose à l’école maternelle ? La question peut sembler curieuse puisque 98% des enfants étaient déjà scolarisés avant 2019. Pourtant le fait que l’école maternelle, jusque là non obligatoire, le devienne change beaucoup de choses pour l’institution scolaire comme pour les familles. Qui mieux que Viviane Bouysse, inspectrice générale de l’éducation nationale honoraire et grande spécialiste de l’école maternelle, pour en parler ? V. Bouysse intervient le 20 novembre dans le cadre de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP), dont elle vient de rejoindre le comité scientifique.
L’HEBDO LETTRES
FEI 11 : Caroline Allingri-Machefer : Apprendre à regarder le monde
A quoi sert l’enseignement de la littérature au lycée ? A préparer le bac de français ou à vivre plus intensément ? La réponse de Caroline Allingri-Machefer est claire et inspirante : il s’agit d’apprendre à regarder et habiter le monde par un riche travail de lecture-écriture. Dans le projet qu’elle a présenté au Forum des Enseignants Innovants 2019, ses élèves de 2nde s’inspirent d’une œuvre d’Annie Ernaux pour en mener une transposition dans le centre commercial de la Part-Dieu à Lyon. Et le bilan de ce travail collectif est édifiant : faire émerger une réflexion sur la société de consommation, renforcer le lien entre la littérature, le réel et les élèves, développer des compétences de lecteur expert et de scripteur, « capable de maîtriser ses effets et de préciser sa pensée. » A la découverte d’une belle écriture d’appropriation, des livres et du monde …
Ressources pour Humanités, littérature et philosophie
Des ressources d’accompagnement viennent d’être publiées pour l’enseignement de spécialité « Humanités, littérature et philosophie. Sont disponibles : attendus des épreuves et éléments d’évaluation, exemple de sujet commenté sur le thème de la parole, exemple de sujet commenté sur le thème des représentations du monde. Sont encore à venir : des documents sur l’oral en enseignement « Humanités, Littérature et Philosophie » et sur la coopération entre professeurs de lettres et professeurs de philosophie.
Quand des 6èmes augmentent les fables
Qu’auraient fait La Fontaine et Gudule s’ils avaient eu des tablettes et des smartphones pour raconter leurs histoires ? Et si les élèves augmentaient le pouvoir narratif des fables avec des photomontages, des mails et des SMS ? Défis remarquablement relevés par les 6èmes de Christelle Lacroix au collège des Hauts de France à La Malassise. Un nouveau recueil numérique, « Les contrefables 4.0 », vient d’être publié, sous la forme d’un diaporama en ligne Genially à parcourir et savourer.
Expérimenter le carnet de lecture
Pourquoi et comment mettre en œuvre les carnets personnels de lecture ? Le site Lettres de l’académie de Nantes présente des comptes rendus d’expérience du CM2 à la 3ème. Ainsi Emilie Briat demande à ses élèves « de partager leur carnet en deux : d’un côté se trouvent les comptes rendus de lecture, de l’autre les textes écrits dans le cadre des projets menés en classe. La forme du compte-rendu est variable et peut être choisie par les élèves : résumé, choix d’un passage particulièrement important et avis pour les plus classiques, acrostiche développé à partir du titre, images dont le lien avec le texte est explicité, journal de bord fictif du héros, lettre adressée à l’auteur… Les textes peuvent aussi proposer de véritables réflexions, portes d’entrée vers l’argumentation. » Et selon Caroline Malville, professeure documentaliste, les élèves qui réalisent un carnet cette année « viennent régulièrement au CDI, lisent plus souvent et plus aisément, quand auparavant ils n’auraient fait que passer dans le cadre d’une séance. Ils étendent leurs lectures et n’hésitent plus à emprunter des romans pour leur plaisir personnel, parce qu’ils souhaitent lire la suite ou encore rester dans le même univers que le livre pour lequel ils ont rédigé un compte-rendu. »
L’écrit en éducation prioritaire
Pour la quatrième année, l’observatoire des pratiques en éducation prioritaire est allé dans une dizaine de réseaux de l’académie de Créteil pour explorer la production d’écrits des élèves de l’éducation prioritaire. Le bilan de ces observations prend la forme d’un rapport qui interroge les pratiques domestiques, les représentations et les différents moments scolaires de production d’écrits. 13 fiches décrivent les grandes questions et enjeux qui traversent la production d’écrit de la maternelle au collège. L’ouvrage nous fait rentrer directement en classe pour découvrir les pratiques enseignantes.
L’HEBDO SCIENCES
FEI 11 : Céline Canard : Les problèmes de maths ? Un plaisir !
Vous cherchez une alternative pour exercer vos élèves aux problèmes mathématiques ? Céline Canard, enseignante de CM1-CM2 à l’école Chantereine de Villersexel (70), a lancé Problematwitt, un dispositif qui part de l’erreur de l’élève pour lever les blocages. Après une phase de résolution individuelle, « les élèves négocient » en argumentant sur leur façon de résoudre le problème. « La phase de négociation ne laisse aucune place à celle de leader qui impose son point de vue », rappelle l’enseignante. Avec son projet, Céline Canard engage ses élèves à échanger hors la classe via twitter ou voie postale. Primée par le jury au 11ème Forum des Enseignants Innovants, elle explique sa démarche et nous livre aussi ses inspirations pédagogiques.
Calculatrice : Enfin la décision !
« A compter de la session 2020, la circulaire n° 2015-178 du 1er octobre 2015 relative à l’utilisation des calculatrices électroniques aux examens et concours de l’enseignement scolaire (baccalauréat, DNB, CAP, BEP, concours général….) est mise en œuvre », écrit Edduscol. « Cette réglementation s’applique aux épreuves communes de contrôle continu (E3C), au contrôle en cours de formation, ainsi qu’aux épreuves ponctuelles de tous les examens visés ». Donc « les candidats qui disposent d’une calculatrice avec mode examen devront l’activer le jour des épreuves et les calculatrices dépourvues de mémoire seront autorisées. Ainsi tous les candidats composeront sans aucun accès à des données préenregistrées par leurs soins pendant les épreuves ».
Maths : Résolution de problème et démarche d’investigation
« Le dispositif de résolution collaborative de problèmes repose sur des échanges entre des classes qui travaillent sur le même problème de recherche, posé sous une forme non mathématique. Pendant cinq semaines, les élèves échangent des questions, des réponses, des idées, des procédures et des conjectures. Ces échanges sont pris en charge par les enseignants sur une plateforme internet dans un forum privé dédié au groupe ». Le groupe Resco de l’Irem de Montpellier décrit son dispositif dans cet article de 2014.
La magie et les maths
» Quand vous réalisez un tour de magie mathématique à des élèves, il y a une relation humaine qui se crée, qui sera ensuite au cœur de l’envie de comprendre, et de l’envie d’apprendre ». Sur le site de l’Apmep Paris, Dominique Souder revient sur 40 ans d’expérience dans l’utilisation des tours de magie pour l’enseignement des maths. Puisqu’il est question de « manipuler » les maths, une expérience à découvrir..
Les programmes de maths du collège résumés
Il faut de l’abnégation pour réaliser cela. Le site de Bordeaux propose des synthèses des programmes de maths du collège pour en faciliter la lecture : compétences travaillées, nombres et calculs, grandeurs et mesures, espaces et géométrie, gestion de données : tout y est.
SVT : La réforme du lycée passe mal
Après le succès des journées nationales de l’association professionnelle des enseignants de SVT, Serge Lacassie, président de l’APBG évoque les nombreuses remontées des professeurs suite à la réforme du lycée. Il relève « un état important de fatigue, avec les 3 programmes nouveaux et surtout une colère face à des programmes lourds et pas toujours adaptés au public ». L’enseignement scientifique est pointé du doigt avec des cours dispensés jusqu’à 36 élèves et l’impossibilité d’effectuer une démarche expérimentale. Le président de l’association regrette le flou concernant les évaluations des lycéens.
Maths : L’Apmep dénonce à nouveau l’absence de maths pour tous les lycéens
« La réforme du lycée a produit ce que nous avions annoncé : un désintérêt, un découragement, une rupture, le sentiment étrange que pour faire des maths, il faut avoir un cerveau bossu. Et nous entendons chez nos élèves ce que nous désirons ne plus entendre : « les maths… c’est pas fait pour moi » », souligne l’Apmep, association des professeurs de maths. « Ce que nous disons, c’est que la place faite aux maths dans le nouveau lycée est décevante et manque d’exigence éducative. Cette exigence imposerait de partager le savoir mathématique avec tous, de pouvoir en offrir l’accès à chacun, d’entrer dans la complexité sans la nécessité de virtuosité. La spécialité maths du cycle terminal n’est pas « trop dure » et nous ne demandons pas de la « simplifier ». Simplement, elle n’est pas conçue pour tous ceux qui la suivent. Un des problèmes du lycée actuel est qu’il manque étonnamment de mathématiques ».
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
FEI 11 : Laurent Bastien : Une classe archéologie au collège
« Le patrimoine local n’a plus de secret pour moi ». Professeur d’histoire-géographie au collège Rep+ Anne Frank de Saint-Dizier (Haute Marne), Laurent Bastien continue pourtant à apprendre. Sa dernière découverte c’est la dendrochronologie, une technique de datation à partir des cernes des arbres. L’archéologie a envahi sa vie et aussi celle des collégiens qui, depuis 5 ans, participent à une « classe archéo ». C’est l’occasion d’un travail interdisciplinaire et surtout d’un tutorat entre élèves et d’un nouveau rapport à la culture. Son projet a été primé au 11ème Forum des enseignants innovants.
Géo : Les géographes ont leur mot à dire sur les inondations
Les pluies diluviennes des 23-24 novembre expliquent-elles à elles seules les inondations du val d’Argens ? Les géographes prennent la parole dans ce dossier Edugéo pour rappeler les facteurs humains qui font d’un épisode naturel une catastrophe naturelle.
SES : L’enquête Apses sur la réforme
L’APSES a mené une enquête auprès des enseignant-e-s de SES, afin d’évaluer les premiers effets de la réforme du lycée entrée en vigueur en cette rentrée 2019. 650 collègues, issu-e-s de 535 établissements scolaires différents y ont répondu, dans le courant des mois de septembre et octobre 2019. Pour l’Apses, les SES « payent un lourd tribut à la réforme du lycée » . » Le nombre de groupes pris en charge par les collègues a fortement augmenté : en effet, en 2018-2019, les collègues avaient en moyenne 6,7 groupes différents en charge, alors qu’en 2019-2020, ils en avaient en moyenne 8 en charge, ce qui représente une augmentation de 19% en une seule année. Le nombre moyen d’élèves par enseignant-e est passé de 170 en 2018-2018 à 203 en 2019-2020, ce qui représente une hausse de 19,4% du nombre d’élèves pris en charge suite à la mise en place de la réforme. Le nombre d’heures enseignées en groupe à effectifs réduits a lui aussi significativement diminué : en moyenne, les collègues enseignaient 4h/semaine en groupe à effectifs réduits (moins de 20 élèves) en 2018-2019, mais seulement 3h/semaine en 2019-2020, soit une diminution de 25% en un an »,note l’Apses.
Histoire : Comment enseigner la guerre d’Algérie ?
» Malgré les mémoires parfois vives, les controverses et les sporadiques instrumentalisations politiques, il est utile de rappeler – s’il en était besoin – que l’écriture de l’histoire de la guerre d’Algérie, et son enseignement, continue sereinement son développement en France ». Dans le Nouvel Obs, Abderahmen Moumen, historien, chercheur associé au laboratoire Telemme de l’Université de Provence, retrace l’histoire de cet enseignement depuis l’indépendance de 1962. Il montre l’évolution de l’historiographie (Stora, Branche etc.) et aussi celle des programmes scolaires et des approches des enseignants. Les enseignants ont appris à associer les différentes mémoires de cette guerre pour les introduire en classe. Un travail pacificateur qui reste une question chaude en classe.
Décès d’Alain Beitone
» Pendant toute sa carrière, Alain a mis son énergie au service de ses élèves et de ses collègues enseignants, sans jamais compter et avec une disponibilité sans égal », écrit le CDP SES. « Inlassablement il nous invitait à maintenir le cap de la raison et de la vérité, avec le savoir comme horizon émancipateur. Il a oeuvré avec une détermination sans faille pour la démocratisation scolaire et la légitimation de l’enseignement de Sciences économiques et sociales. Notre dette à son égard est immense, comme l’était son érudition, comme le sont la tristesse et le vide laissés par son absence. La communauté des enseignants de SES est riche de son héritage. Il lui appartient désormais de le faire fructifier collectivement ». Alain Beitone était une personnalité qui comptait dans le monde des SES. Il avait pris des positions parfois proches du ministère et en opposition à l’association majoritaire des professeurs de SES, l’Apses. Cette opposition était vive. Mais le débat restait riche et sur le fond. Son décès est une perte pour les SES.
FEI 11 : Sébastien Verney : Des jeux vidéo en histoire-géo
« Le jeu doit être utile aux apprentissages disciplinaires ». Peut-on réellement apprendre de l’histoire et de la géographie manette en main ? Professeur au collège Les Perrières d’Annonay, Sébastien Verney utilise des jeux vidéos en classe. Une utilisation qui est intégrée dans des scénarios pédagogiques et qui doit respecter trois principes dont l’appel à l’esprit critique. Des pratiques pédagogiques qu’il partage dans des vidéos sur Youtube. Il partage son expérience lors du Forum des enseignants innovants réuni à Paris le 23 novembre.
Géo : Un jeu sur le Brexit
» Le Brexit aura au moins un aspect positif : celui d’avoir inspiré cette belle activité à notre collègue Emmanuelle Gilles, professeure en section internationale au lycée Salvador Allende d’Hérouville Saint Clair dans l’agglomération caennaise. Le principe est simple : les élèves constituent la chambre des communes. Qui des Aye ou des No l’emporteront sur le projet d’accord avec l’UE présenté par Bojo ? », relève le réseau Ludus. « Entre jeu de rôle et activité théâtrale, le Numbers Game permet aux élèves de travailler leur anglais (ils jouent dans la langue d’Elton John), d’approfondir leur connaissance du système parlementaire britannique tout en collant à l’actualité, le débat en classe prenant place la veille de la session extraordinaire du Parlement consacré au Brexit. Difficile de faire plus complet ».
Géo : Les olympiades
Préparation aux Olympiades mondiales de géographie, le CNFG organise des Olympiades françaises. Les Olympiades Nationales de Géographie en France sont articulées autour de trois épreuves une épreuve individuelle de cartographie; une épreuve individuelle de composition écrite et un travail de terrain à l’automne en année N+1, organisé dans une université pour les lauréats des épreuves précédentes. L’épreuve de cartographie est individuelle. Les candidats, issus des classes de Première, réalisent en deux heures sur un format A3 une carte et sa légende comme illustration d’un article de presse choisi par le jury national.
Histoire : Réseaux , un jeu sur la Résistance
Inspiré de documents d’archives, Réseaux est un outil pédagogique pour découvrir comment fonctionnaient les réseaux clandestins, prendre conscience des risques encourus par les résistants et de leurs actes héroïques. Dans Réseaux, vous incarnez les chefs de réseaux de Résistance de l’ancienne Seine-et-Oise (actuels départements des Yvelines, Hauts-de-Seine, Essonne et Val d’Oise) pendant la Seconde Guerre mondiale. Votre but : déstabiliser les troupes d’occupation allemandes en opérant des missions de sabotage, de propagande, d’espionnage et d’attaque. Le jeu peut être emprunté auprès des archives des Yvelines. Ou vous pouvez télécharger ses éléments et le réaliser vos même.
L’HEBDO LANGUES
FEI 11 : Howard Bennett : Du théâtre en anglais pour le plaisir
« J’ai fait du théâtre quand j’étais à l’école au Royaume-Uni. J’ai tant bénéficié de cela que je ne pouvais pas faire autrement que le proposer une fois devenu professeur en France ». Howard Bennett est professeur d’anglais au collège Lubet Barbon de Saint-Pierre du Mont dans les Landes. Trois jours par an il est aussi le créateur du festival de théâtre en anglais « Shakespeare On Stage » qui réunit des écoles, collèges et lycées des Landes et des Pyrénées Atlantiques. Et son projet a été présenté au 11ème Forum des enseignants innovants.
Anglais : Des élèves explorateurs au collège de Nexon
Les élèves de 3ème du collège de Nexon (87) vont suivre les « Antarctic Explorers » de novembre à janvier. Avec C Dussuchaud, leur professeur d ‘anglais, ils suivent cette aventure grâce aux envois des éco-explorateurs et travaillent leurs connaissances sur l’antarctique et le changement climatique.
Evaluation des E3C au bac 2021
Les grilles d’évaluation pour les langues vivantes sont publiées. Elles permettent d’évaluer les activités langagières orales et écrites : compréhension, expression.
Profs de langues : Un séjour gratuit aux Etats-Unis ?
La fondation Fullbright offre un séminaire d’été de 5 semaines aux Etats-Unis sur la société et la culture américaines. Il s’agit d’un petit groupe totalement pris en charge : au total 2 places pour les enseignants de langues.