Les chefs d’établissement préfèrent les hommes. Crées en 2015 à la place de nombreux dispositifs, les IMP reconnaissent financièrement des missions particulières exercées par des enseignants au profit d’un établissement ou de l’académie. Deux études de la Direction des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale, que le Café pédagogique s’est procurées, montrent que ces primes profitent surtout aux enseignants du sexe masculin. Plus l’IMP est importante plus la part des femmes est faible. Une nouvelle discrimination criante s’installe dans l’Education nationale.
Selon cette étude de la DGRH, 55% des IMP attribuées dans le second degré en 2017-2018 le sont à des femmes alors que la part des femmes susceptibles d’en recevoir est de 59% selon la DGRH. La part des femmes est majoritaire dans les taux les plus bas. Mais les hommes, fortement minoritaires chez les enseignants du second degré, représentent 60% des IMP des taux 4 et 5, les plus élevés. Ainsi 61% des IMP rémunérées 312% par an vont à des femmes mais seulement 29% des IMP au taux le plus fort de 3750 € par an.
Dans le premier degré , les IMP ont été mis en oeuvre en 2017. Elles sont attribuées par les Dsden ou l’académie. 2622 enseignants en bénéficient dont seulement 323 au niveau académique. Alors que la part des femmes susceptibles de bénéficier d’une IMP est de 84%, les femmes ne représentent que 60% des IMP et seulement 55% en ce qui concerne les IMP académiques.
Au lieu de les compenser, les IMP contribuent aux inégalités salariales présentes à l’Education nationale. Le salaire moyen des femmes est inférieur de 11 % à celui des hommes dans le premier degré et de 8% dans le second à l’Education nationale. Cet écart tient principalement aux heures supplémentaires et aux primes , deux leviers que le ministère veut développer.
F Jarraud