L’enseignement de la littérature peut-il contribuer à la formation éthique des élèves ? L’approche éthique des œuvres peut-elle renforcer la sensibilité des élèves à la littérature ? Ces questions sont explorées par le nouveau numéro de la revue « Repères » : coordonné par Brigitte Louichon et Marion Sauvaire, il s’intéresse aux fondements théoriques et aux pratiques didactiques pour « penser, observer, expérimenter le tournant éthique de l’enseignement de la littérature », saisir aussi combien il « pose de redoutables problèmes aux professeurs. » Par exemple, Magali Fourgnaud présente et analyse des séquences menées en 2nde autour d’un conte philosophique de Rousseau, « La Reine fantasque ». Elle éclaire « la nécessité de faire entrer les élèves dans le laboratoire des discours, afin qu’ils prennent conscience des conditions de production et de réception » et qu’ils puissent « adopter une attitude critique à l’égard des discours de vérité. » Ce numéro de « Repères » fait écho à un récent ouvrage collectif de Nicolas Rouvière, à un colloque à l’université Rennes 2 sur le thème « Expérience et partage du sensible dans l’enseignement de la littérature », à des pratiques réflexives de la littérature de plus en plus fréquentes telles que la réécriture par les lycéen.nes i-voix à Brest du dénouement d’un roman de Balzac pour interroger, de l’intérieur même du personnage, les débats moraux et le sens de l’œuvre. De quoi aussi méditer sur l’écart qui se creuse entre la réflexion didactique et les programmes scolaires …
