« Les storymaps ça a un coté engagement ». Professeur d’histoire-géographie au lycée Joffre de Montpellier, Vincent Lahondère voit dans les storymaps un bel outil pour améliorer l’attention et faire travailler les élèves sur les sources et aussi tout simplement pour se mettre au travail. Un usage qui a aussi ses limites : « en géographie on ne doit pas se contenter d’un récit ».
Un nouveau souffle
Les story maps sont des « cartes narratives » qui permettent de réaliser des récits en s’appuyant sur une ou plusieurs carte(s) et des documents multimédia. Utilisant des logiciels gratuits, faciles d’accès, les story maps donnent un nouveau souffle aussi bien aux études documentaires des éèves qu’au cours, où le story maps renouvelle le genre du powerpoint.
Professeur d’histoire-géographie depuis 25 ans, Vincent Lahondère enseigne au lycée Joffre de Montpellier. Géographe de formation, les story maps ne sont pas la seule corde à son arc.
« J’ai connu les story maps un peu par hasard en travaillant sur la cartographie numérique pour mon outil de veille. Formateur TICE ces logiciels m’ont tout de suite intéressé », nous dit-il.
Du professeur aux élèves
Comment les utilise-t-il ? « De 4 façons », nous dit-il. « Au départ comme un outil pour le professeur pour présenter une notion ou un chapitre de façon plus agréable qu’un powerpoint. Ensuite j’ai essayé de travailler les storymaps avec les élèves. Ils étaient sceptiques. Mais ils ont découvert l’outil en réalisant un storymap sur le voyage de C Colomb. Puis un autre sur Erasme et ses voyages en Europe. Ils disposaient d’un corpus documentaire et de vidéos. Ca leur a permis de mieux comprendre le personnage et ça leur a plu. Ca leur a appris surtout à travailler sur l’image et la vidéo. Cette année un groupe de TPE a fait son dossier en story map sur les autrices du 19ème siècle et la place des femmes ».
Avantages et limites
Quels avantages a le story map sur le dossier habituel ? « Les élèves sont acteurs », nous dit V Lahondère. « Ils se centrent sur leurs apprentissages. Il y a un coté engagement dans ce qu’ils font. Ils apprennent à sélectionner l’information en cherchant leur corpus documentaire. Ils se l’approprient. Ils travaillent en équipe. Et finalement ça développe l’esprit de synthèse.
« Mais l’outil a aussi ses limites », explique V Lahondère. « Il faut éviter le storytelling : que le storry pas devienne une machine à fabriquer des histoires, voir un outil de propagande. Il y a un risque de déviation de la géographie vers le récit. Le story maps permet une réflexion sur la cartographie ne serait ce que parce qu’il faut choisir le fonds de carte.
Mais il faut de tout. Je veux faire aimer la géographie aux élèves. Pour cela il faut aussi des sorties sur le terrain. Il faut réaliser des cartes collaboratives en atelier. I faut utiliser les SIG pour une pratique plus scientifique de la géographie. Les élèves doivent comprendre que la géographie ne se limite pas au récit ».
Propos recueillis par François Jarraud
En classe de géo avec l’Aquarius