À l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage en France, le Musée de l’Homme invite à un week-end spécial du 10 au 12 mai, autour de l’exposition « Tromelin, l’ile des esclaves ». L’exposition relate l’histoire de 80 esclaves malgaches, abandonnés après un naufrage, sur un minuscule îlot de l’océan indien, Tromelin. Une visite guidée est prévue pour les familles avec enfants, à partir de sept ans. Des animations sont proposées par les archéologues de l’INRAP. Des documentaires sont projetés suivis de débats avec la réalisatrice. Une table ronde est organisée avec des spécialistes.
Plusieurs missions archéologiques
Cette exposition a l’ambition d’évoquer une page importante de l’histoire maritime, ainsi que la question de la traite et de l’esclavage dans l’océan indien, illustrées par ce naufrage et ses rescapés qui tentèrent de survivre pendant près de quinze années sur cet îlot inhospitalier. Elle rend également compte des fouilles terrestres et sous-marines menées simultanément. Quatre missions archéologiques ont été menées entre 2006 et 2013. L’étude de ce naufrage et de la vie des rescapés a fait l’objet d’une recherche pluridisciplinaire afin d’élucider les circonstances du drame et de documenter au mieux les conditions de vie des survivants. Tromelin est un laboratoire archéologique unique.
Un parcours en trois étapes
Cette exposition est présentée, au Musée de l’Homme, dans le cadre de la saison « En Droits » qui célèbre les 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Composée d’un grand nombre d’objets originaux et de multimédia, elle se subdivise en trois parties : une partie historique, une partie archéologique, et une partie mémorielle. La partie historique aborde la traite négrière et la navigation dans l’océan indien au 18ème siècle, les histoires croisées des Malgaches et des Français jusqu’au naufrage, en 1760, du navire de la Compagnie des Indes, « L’Utile », à Tromelin.
La partie archéologique permet aux visiteurs de découvrir les conditions de vie des rescapés, leur organisation sociale. La partie mémorielle restitue l’événement dans l’histoire des mentalités et celle de l’esclavage. Le Musée de l’Homme conclut l’exposition par un questionnement sur l’esclavage dans le monde actuel. Les visiteurs y trouvent une sélection d’articles de presse récents sur la question, ainsi qu’une installation artistique contemporaine illustrant l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. L’INRAP, l’Institut national de recherches archéologiques préventives, a conçu, pour les jeunes, un document pédagogique d’une dizaine de pages, « L’archéologie de l’esclavage colonial ».
Béatrice Flammang
Le week end spécial du 10 au 12 mai 2019
L’exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés »