L’édition 2019 des Perspectives de l’OCDE sur les compétences, publiée le 9 mai, « montre que face à l’évolution du marché du travail induite par le progrès technologique, certains pays sont mieux préparés que d’autres en raison des niveaux de compétence de leurs populations », estime l’OCDE. Pour l’organisation, « seuls quelques pays, notamment la Belgique, le Danemark, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède, sont en avance en termes de compétences et d’efficacité des systèmes d’apprentissage tout au long de la vie nécessaires pour réussir dans un monde numérique ». La France doit revoir sa formation professionnelle.
« Dans un monde en pleine mutation numérique, ce sont les compétences qui feront la différence entre rester au sommet de la vague et se faire distancer », a déclaré Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE. « Pour aider leurs populations, les gouvernements devront trouver un juste équilibre entre les politiques qui favorisent la flexibilité, la mobilité de la main-d’œuvre et la stabilité de l’emploi. Les entreprises ont également un rôle important à jouer en garantissant que leurs employés renforcent leurs compétences ou les réorientent, en s’adaptant à l’évolution de la demande du marché du travail. En investissant dans l’enseignement et les compétences, nous pouvons faire en sorte que la révolution technologique actuelle se traduise demain par une vie meilleure pour tous ». Pour l’OCDE, « les systèmes éducatifs traditionnels doivent évoluer vers des systèmes d’apprentissage tout au long de la vie ».
Selon l’OCDE on trouve en France « une faible proportion d’individus faisant une utilisation diversifiée et complexe d’internet (50,3% en France contre 58,3% dans l’OCDE). On compte notamment un fort pourcentage d’adultes ayant un faible niveau de compétences cognitives et numériques. En France, seulement 30 % des personnes âgées de 16 à 65 ans ont un bon niveau de compétences en littératie et en numératie. Or près de 11 % des travailleurs sont dans des professions à haut risque d’automatisation et pourraient avoir besoin d’une formation modérée pour passer à des professions plus sures présentant un risque faible ou moyen d’automatisation (comme la moyenne des pays OCDE). De plus, 2,1% des travailleurs pourraient avoir besoin d’une formation importante (jusqu’à 3 ans) pour échapper au risque d’automatisation. Seuls 38,1% des adultes ont participé à des activités d’apprentissage non formelle et informelle au cours des douze derniers mois, soit un peu moins que la moyenne de l’OCDE (42%) », note l’organisation. Par contre le niveau d’expertise des enseignants en matière nuémrique est jugé bon par l’OCDE. » En France… l’utilisation de la technologie par les enseignants est comparable à celle des autres travailleurs hautement qualifiés. »