Comment rendre plus concret le schéma-bilan pour des collégiens ? Avec des robots ! Julie Cleyet-Merle, enseignante de SVT au collège Jacqueline Soulange de Beaulieu-sur-Dordogne (19) propose des robots ozobot à ses élèves pour comprendre les cycles de vie. Rendues « plus palpables », les notions sont « mieux mémorisées » grâce au parcours tracé par les robots. Entre programmation et cycle de vie des libellules, ses élèves s’évaluent aussi entre pairs et « se donnent des conseils pour améliorer le travail ».
Quels sont les objectifs de votre projet mené avec les robots ozobot ?
Le principal objectif est d’aider les élèves à bâtir leur premier schéma-bilan de l’année. Le schéma attendu est plutôt abstrait. Le robot jouant le rôle d’un être vivant parcourant les différentes étapes de son cycle de vie permet de lever les obstacles spatio-temporels. Le deuxième objectif est la généralisation de la notion en amenant les élèves à se détacher du cas particulier animal ou végétal et à utiliser un vocabulaire valable quel que soit l’être vivant (animal ou végétal).
Le robot ozobot est utilisé dans ce projet avec son programme par défaut en cycle 3. Les élèves commencent la programmation en tant que telle en SVT en cycle 4. Le troisième objectif est de les aider à mémoriser la notion, le robot fait le parcours de nombreuses fois pendant l’activité, il faut aussi se pencher sur le travail d’un autre groupe qui n’a pas utilisé les mêmes couleurs, la même organisation… Ceci favorise l’apprentissage. Le quatrième objectif est une première approche pour la manipulation des robots, les élèves seront plus à l’aise en cycle 4 lorsqu’il faudra en plus programmer.
Quels animaux sont étudiés en classe ? Pour quelle partie du programme ?
Nous étudions à la fois des végétaux et des animaux afin d’illustrer l’unité des cycles de vie. Notre travail est centré sur deux espèces locales : le saumon atlantique et la renouée du Japon. D’autres espèces sont citées comme l’espèce humaine pour débuter par un cycle connu, l’ocellé (un papillon), la libellule, le muguet et le coquelicot.
Les attendus de fin de cycle 3 sont les suivants : décrire comment les êtres vivants se développent et deviennent aptes à se reproduire : identifier et caractériser les modifications subies par un organisme vivant (naissance, croissance, capacité à se reproduire, vieillissement et mort) au cours de sa vie.
Comment les productions sont-elles évaluées et testées par les pairs ?
La production d’un groupe est évaluée à l’aide d’une grille comportant des descripteurs de maîtrise. Pour chaque compétence, le travail est placé sur un niveau de maîtrise.
Les compétences évaluées sont :
– La maîtrise de la notion de cycle de vie avec toutes les étapes, dans l’ordre, les paires évaluent la justesse scientifique du parcours.
– La capacité à faire un parcours pour le robot respectant les consignes données, les paires vérifient si le robot emprunte bien le parcours indiqué sans faire de demi-tour au niveau de l’étape de « mort » par exemple.
– La capacité à respecter les conventions d’un schéma, les paires évaluent si le travail est compréhensible sans explication orale grâce au titre, aux couleurs explicitées dans une légende… Les pairs peuvent ensuite donner des conseils pour améliorer le travail.
Quelles plus-values apportent les robots à l’étude de la notion de cycle de vie ?
La motivation des élèves est davantage accentuée. J’observe une meilleure mémorisation de la notion qui est plus concrète et palpable. Le parcours tracé et légendé pour le robot est le schéma bilan de la leçon.
Quel est ce partenariat mis en place avec l’association Migado ?
Chaque année, l’association MIGADO (MIgrateurs GAronne DOrdogne) installe un aquarium contenant environ 200 œufs de saumon atlantique dans la salle de classe. Avec une intervention d’un animateur de MIGADO et un travail autour du saumon en classe, les élèves sont sensibilisées sur cette espèce protégée et ils participent au repeuplement de la Dordogne en saumons en relâchant les alevins après 2 mois d’élevage. Ce partenariat fête ses 10 ans en 2019.
Entretien par Julien Cabioch
Dans le café