« Nous regrettons cette initiative locale qui, nous l’espérons, ne préfigurera pas de choix nationaux allant vers un désengagement progressif du nécessaire investissement à destination des établissements qui concentrent un grand nombre d’élèves socialement défavorisés ». Si lors du CTSD du 7 février, les élus Se-Unsa, un syndicat jugé modéré, ont protesté contre la carte scolaire présentée par le Dasen des Bouches-du-Rhône, c’est que la gestion départementale des collèges pose problème. Manquant du nombre de postes nécessaires du fait de la croissance démographique et des suppressions de postes, le Dasen a décidé de supprimer des enseignants uniquement dans les collèges Rep+ et en Segpa.
Les 15 postes supprimés à la rentrée…
Présentée par Guillaume Pellé, responsable second degré au Se-Unsa des Bouches du Rhône, l’évolution des postes en 2019 apparait assez claire. Les collèges du département accueilleront 1700 élèves en plus à la rentrée 2019, principalement dans les établissements de l’éducation prioritaire. Il faudrait créer 48 postes (ETP). Mais le département doit rendre 6 postes. Et le ministère débloque un volant d’heures supplémentaires correspondant à 39 ETP. Au final il ne peut y avoir que l’équivalent de 33 postes nouveaux. Il manque donc 15 postes, en supposant que toutes les heures supplémentaires trouvent preneurs et que ce soit un modèle durable de gérer l’Ecole.
Prélevés uniquement en Segpa et Rep+
Jusque là on est dans une configuration assez commune à cette rentrée marquée par 2650 suppressions de postes. Ce qui l’est moins c’est la répartition des postes à la rentrée. En effet, selon les chiffres du Se-Unsa, sur les 15 postes manquants, 10 seront prélevés sur les horaires des Segpa, jugés trop importants par le Dasen, et 5 en Rep+. Les collèges favorisés gagnent des moyens supplémentaires comme les collèges socialement mixtes.
« On aurait pu mieux harmoniser et avoir une répartition plus juste », nous a dit Guillaume Pellé. « Les arbitrages budgétaires font que , au final, c’est sur les élèves les plus en difficulté que les moyens baissent. Cette politique se fait au détriment des élèves en difficulté ».
Le Se Unsa cite le collège Rep+ Vallon des Pins à Marseille (15ème arrondissement) particulièrement touché par la politique départementale alors que l’établissement est dynamique. Le collège Rep+ Edouard Manet devraient aussi réagir prochainement à ces mesures. En moyenne chaque collège Rep+ va perdre une vingtaine d’heures et accueillir une dizaine d’élèves supplémentaires. Cherchez l’erreur…
François Jarraud