Quel sera le coût de l’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans ? Le 7 février le Réseau des villes éducatrices (RVE), le Cnal, l’Andev, la fédération des DDEN ont dénoncé le nouveau partage du budget de l’éducation au bénéfice de l’enseignement privé prévu par la loi Blanquer.
En rendant obligatoire l’instruction à 3 ans, la loi contraint les communes à financer les écoles maternelles privées à la même hauteur que les écoles publiques. Pour Damien Berthilier, président du RVE et maire-adjoint de Villeurbanne « on met le doigt dans quelque chose dont on pèsera les dégâts que dans ans. Ce qui se passe est tellement grave que les gens n’y croient pas ».
Anne Dillenseger, maire adjointe de Dijon, a du mal à évaluer le coût pour sa commune. « L’équipe municipale précédente donnait un peu aux écoles maternelle sprivées donc on ne sera pas compensé par l’Etat. On donnait 380 000 euros demain il va falloir donner au moins le double ». Où trouver 800 000 euros alors que la commune perd le financement des activités périscolaires et que les dépenses communales sont plafonnées dans le cadre d’une politique publique? Même situation à Evry Courcouronnes où Danielle Valéro pense qu’il va falloir prendre l’argent ailleurs.
« C’est l’engagement des communes en faveur de l’école qui est remis en question », explique Rozenn Merrien, présidente de l’Andev. Les communes vont être obligées de prélever les sommes à verser aux écoles privées sur les dépenses des écoles publiques. Ce sera la fin des politiques locales d’éducation. Pour D. Berthilier , « cette disposition déséquilibre le système éducatif ». Les organisations présentes vont agir auprès des parlementaires pour une réécriture de la loi Blanquer. Ajoutons que ces dégâts résultent d’une mesure aussi couteuse qu’inutile. Seuls 26 000 enfants ne sont pas scolarisés à 3 ans. 8000 sont en Guyane et à Mayotte où le ministère prévoit plusieurs années pour arriver à appliquer la nouvelle loi. Tout ça pour ça ?
F Jarraud