L’essentiel des textes officiels et des informations concernant l’éducation depuis le 14 juillet…
Les enseignants et les nouveaux programmes
Les professeurs des écoles et les nouveaux programmes
Publiés le 26 juillet au bulletin officiel de l’Education nationale, les nouveaux programmes de maths, français et EMC des écoles et des collèges entrent en application à cette rentrée. Les repères annuels, qui auraient du être publiés dans la foulée, ne sont toujours pas sortis. Aussi, les enseignants ont-ils eu le temps de s’emparer vraiment de ces programmes ? Là où les changements sont les plus importants, dans le premier degré, les attitudes varient…
Des nouveaux programmes nécessaires ?
Les « projets d’ajustement et de clarification » des programmes de la scolarité obligatoire ont été publiés fin juin par le Conseil supérieur des programmes. Ils ont ensuite été présentés au Conseil supérieur de l’Education du 12 juillet où ils ont été salués par un geste unique des syndicats : à l’exception du Snalc, de la CGC et du Snpden, tous les autres syndicats ont quitté la séance. Mais pourquoi ?
Quelles ressources pour les nouveaux programmes de l’école ?
Qui a dit que les enseignants ne font rien de leurs vacances ? De nombreux enseignants , mais aussi des sites institutionnels ont travaillé en août sur les nouveaux programmes de l’école. Voilà une sélection, cycle par cycle…
Nouveaux programmes : Attentisme au collège
« J’attends de voir avec les collègues ». « Si on change pas les listes de lectures je vois pas le changement ». C’est à peu près ce que nous ont dit les professeurs de français de collège interrogés sur les nouveaux programmes. Publiés au B.O. du 26 juillet ces « ajustements » entrent en application à cette rentrée. Les enseignants ont de bonnes raisons pour attendre. Par exemple le temps qu’ils passent à préparer les projets pédagogiques de l’année à venir…
L’Ecole et le gouvernement
Education : La réforme gouvernementale expliquée par E. Philippe
« Nous ne ralentirons pas ». Dans Ouest France et dans un communiqué officiel, le premier ministre confirme l’accélération du rythme des réformes éducatives. Le premier ministre affirme vouloir faire « de profondes transformations, pas de petites économies ». Mais en fait il prolonge le gel salarial et annonce des suppressions de postes dans le second degré, alors que le nombre d’élèves augmente. La prime de Rep+ sera bien donnée en fonction des résultats des élèves. Le mouvement se heurtera à un nombre accru de postes à profil.
Le rapport Cap 22
Rendu public par un syndicat, le rapport « Service public : se réinventer pour mieux servir » vise à réduire le coût des services publics. Pour cela les fonctionnaires sont aux premières loges des économies à réaliser et les enseignants en premier. Le rapport invite le gouvernement à créer une nouvelle catégorie d’enseignants qui travailleront plus et seront bivalents. Il les confiera à des chefs d’établissement managers ayant le pouvoir de les recruter et de décider de leur salaire. Dans la suite de la RGPP imaginée sous Sarkozy, ce rapport va plus loin dans le Nouveau Management Public pour conseiller des réformes dont les effets négatifs ont été constatés ailleurs.
Budget 2019 : De nouvelles réductions ?
Présenté mi-juillet, le budget 2019 pourrait être revu. Le gouvernement a annoncé officiellement le 31 juillet que l’objectif de croissance de 2% pour 2018 ne sera pas atteint. Or c’est sur cette perspective qu’était bâti le budget 2019. L’Etat devrait voir ses recettes moins importantes que prévu. Or l’objectif principal du budget est de réduire le déficit public. Il pourrait donc devoir réduire davantage que prévu ses dépenses.
Blanquer accélère la réforme territoriale
Dans un entretien donné à l’AEF, le ministre de l’éducation nationale confirme qu’il va suivre les recommandations du rapport Weil pour « instaurer de véritables régions académiques ». La réforme territoriale sera terminée en 2020. A cette date, les académies actuelles seront remplacées par des nouvelles académies calquées sur les grandes régions, comme le rapport Cap22 le recommande. Le rapport Weil avait fixé l’horizon 2021 pour cette réforme mais le ministre a décidé d’aller plus vite.
Pierre Mathiot et les nouvelles frontières de l’éducation nationale
JM Blanquer va-t-il annexer une partie du fief de F Vidal ? C’est ce que souhaite l’ancien conseiller lycée du ministre. Dans un entretien donné à la revue de Sciences Po, Emile, il présente sa réforme comme une tentative de penser le lycée en lien avec le supérieur. Il en tire une conclusion : » Si j’avais une suggestion à faire ce serait peut-être de considérer qu’il y a un ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche à partir du Master. Et que le niveau licence relève, en effet, de la compétence de l’Éducation nationale. Comme ça, on pourrait plus aisément travailler sur le continuum -3/+3, c’est-à-dire, trois ans avant le bac et trois ans après le bac. » Autre idée forte de ce professeur de Sciences po : » Il faudrait laisser la possibilité aux universités de mettre en place des droits modulés, avec un plafond annuel maximal, autour de 2?000-2?500 euros ». Ils sont aujourd’hui de 180 €.
Sanction politique pour l’Afef ?
« Le verdict est tombé, l’AFEF reçoit une « notification négative » à sa demande de subvention auprès du MEN » annonce l’association des professeurs de français sur Twitter. « Liberté d’opinion et d’expression, ou financement, au choix » ajoute-elle. En effet l’association a vertement critiqué les choix pédagogiques du ministère mais elle a aussi apporté des propositions et des réflexions pour la réforme du lycée et du bac. Et l’importance de cette association a été reconnue par le ministère lui même qui l’a consulté à plusieurs reprises. L’argent public n’est pas la propriété d’un parti ou d’un clan. S’il s’avérait que cette décision est fondée sur la volonté de faire taire un mouvement pédagogique parce qu’on en reconnait justement l’importance ce serait une faute morale et politique. La subvention de l’AFEF se montait à 3500€.
Le ministère enterre SIRHEN
Selon Les Echos, la Direction du numérique éducatif du ministère de l’Education nationale annonce la mise en arrêt du projet Sirhen. Lancé en 2007 dans une optique de rationalisation, Sirhen (système d’information de gestion des moyens et des ressources humaines de l’éducation nationale) devait prendre en charge la paye du million de salariés de l’Education nationale. En principe il devrait déjà fonctionner depuis des années. Mais en fait, a révélé un rapport de G. Longuet sur le budget de l’Education nationale en 2016, seulement 18 000 fonctionnaires, sur le million de l’Education nationale, étaient gérés par Sirhen. La décision de mettre fin à ce projet, qui se démarque de la gestion précédente, est une bonne chose. Sirhen devait permettre au final d’économiser 70 millions d’euros. Or il en avait déjà coûté 496 en 2016, estime le rapport Longuet qui demande d’arrêter l’opération. 496 millions cela représente le coût d’une armée de plus de 10 000 profs ou celui de la revalorisation PPCR en 2017…
L’école inclusive passée à la moulinette budgétaire
Une annonce peut en cacher une autre. Le 18 juillet, JM Blanquer et S Cluzel ont annoncé ensemble la création de 10 000 emplois d’AESH. En même temps ils annonçaient aussi des « poles d’accompagnement coordonnés » dans les établissements scolaires. Des pôles qui transfèrent l’attribution des accompagnants aux établissements scolaires ce qui semble bien être l’objectif principal de toute cette communication.
Evaluations
Blanquer met l’évaluation au centre de sa politique éducative
« On va établir pour chaque élève à chaque moment un état des lieux de ses forces et de ses besoins. C’est le sens des évaluations auxquelles je fais référence ». Dans son discours de Ludovia, le 21 août, le ministre de l’éducation nationale est revenu sur la place qu’il entend donner aux évaluations nationales mises en place à la rentrée 2018. JM Blanquer répond ainsi à une promesse électorale du président de la République. Mais il leur donne une place plus grande. Pour lui, ce sont elles qui doivent piloter la pédagogie, leur exploitation permettant de déceler les difficultés des élèves et d’ordonner des pratiques pédagogiques.17 ans après les Etats-Unis, la France pourrait basculer dans le pilotage par les résultats. Une vision de l’éducation qui est pourtant très critiquée.
Quelles évaluations à la rentrée 2018 ?
Trois évaluations nationales sont généralisées à la rentrée 2018 : en Cp, en Ce1 et en seconde. Leur particularité c’est que toutes trois imposent font remonter les résultats au niveau national et voient redescendre en retour des prescriptions.
Pilotage par les résultats : « Les affres du pseudolibéralisme et les défauts du dirigisme étatique » pour Yves Dutercq
Installées dans tous les pays développés, mais avec des variantes, les politiques « d’accountability » (pilotage par les résultats) se présentent comme une rupture avec la gestion étatique traditionnelle de l’Ecole. Elles tournent la page en promettant de rendre les systèmes éducatifs plus « efficaces ». Mais qu’en est-il vraiment ? Et quelles conséquences ont-elles pour les élèves et les enseignants ? Yves Dutercq (CREN Nantes) et Christian Maroy (Université de Montréal) ont coordonné un numéro de la revue Education comparée qui fait le point. Regroupant des études transatlantiques, il met en valeur les spécificités de l’accountabilty « à la française »…
Privé
L’enseignement catholique s’engage dans la lutte contre les maltraitances
Après les affaires de Saint Ambroix, de Rouen et de Moulins, l’enseignement catholique réagit avec vigueur contre la pédophilie et les maltraitances en général. « De la lutte contre les maltraitances à la bienveillance éducative ». Tous les établissements catholiques vont recevoir à la rentrée cette brochure réalisée par le Secrétariat général de l’enseignement catholique après adoption par le CNEC fin juin 2018. Ce document impulse un programme d’action qui devrait entrainer les chefs d’établissement catholique à veiller davantage aux cas de maltraitance dans les établissements et notamment à la pédophilie.
Numérique
A Ludovia, JM Blanquer parle du numérique mais ne le finance pas
Prononcé à l’université d’été de Ludovia le 21 août, le premier discours de JM Blanquer sur le numérique marque la rupture avec la politique menée sous le gouvernement précédent. Le ministre s’engage dans une politique de protection des données personnelles des élèves avec la nomination d’un Délégué à la protection des données en la personne de Gilles Braun. Il annonce aussi son intention d’exploiter les données des évaluations nationales grâce à de nouvelles applications financées par le PIA, un programme lancé par le gouvernement précédent. JM Blanquer a mis en avant également l’enseignement de l’informatique dans le lycée réformé. Pour le reste, tout le secteur de l’EdTech est mis à la diète. JM Blanquer promet des expérimentations à intervalles réguliers. Les collectivités locales sont invitées à utiliser les outils numériques des élèves (le BYOD) plutôt qu’acheter des tablettes. Les smartphones seront interdits mais sollicités en classe…
Bruno Devauchelle : Blanquer : Une nouvelle industrialisation de l’enseignement, par le numérique ?
Le discours de JM Blanquer à Ludovia le 21 aout 2018 est révélateur d’une vision que l’on peut qualifier de néo-industrialisation de l’enseignement. Comment situer cette perspective dans l’histoire de l’éducation ? Comment le numérique peut-il « mécaniser » les pratiques du métier enseignant comme le présente le ministre ? Cette vision rationaliste, voire scientiste, de l’humain est-elle à la base du projet politique actuel ? Quelle vision de l’Ecole porte-elle ?
Une grille d’analyse pour le numérique en éducation
« Analyser l’introduction de l’informatique et du numérique dans l’école et dans la société nécessite une approche systémique et s’inscrivant dans une dimension temporelle ou historique », explique Bruno Devauchelle sur son blog. Il propose son propre modèle d’analyse.
L’Education nationale se penche enfin sur la protection de ses données
La mise en ligne le 1er aout du rapport de l’Inspection générale sur la protection des données personnelles est importante. Le simple fait qu’il ait tardé à être rendu publique pose question. Daté de février 2018, le rapport est mis à disposition bien après la date du 25 mai 2018, date de mise en action de la loi européenne sur le RGPD et son adaptation au droit français. Ce problème de calendrier met en évidence une carence, celle de l’ancienne Direction pour le Numérique Educatif qui n’a pas du tout anticipé cette question des données numériques des élèves. D’ailleurs plusieurs éléments dans le rapport confortent cette analyse qui montre l’impréparation générale sur cette question. On peut s’interroger par exemple sur l’absence (à ce jour) de Délégué à la Protection des Données (DPD) au ministère de l’Education. On peut aussi s’interroger sur la légèreté des acteurs et des responsables de différents niveaux par rapport aux problèmes soulevés dans ce rapport.
Bruno Devauchelle : Le numérique, un devoir de culture
Non ce ne sont pas des devoirs de vacances… mais un devoir plus fondamental, permanent, celui de la culture. Mais la culture prise au sens anthropologique du terme, prenant en compte ce que l’homme construit. Trop souvent réduite à la culture artistique, la culture est un ensemble vaste et mouvant au sein duquel l’homme vit, et qu’en même temps il construit. La culture n’est pas un objet extérieur, c’est d’abord une partie de soi qui s’exprime dans le collectif social auquel nous appartenons. L’informatique est désormais un élément de la culture dont le terme numérique est devenu le symbole.
Métier enseignant
Dès septembre les bulletins de paye seront numérisés
Un arrêté publié le 4 août annonce la mise en service au 1er septembre 2018 du bulletin de paye numérique. Celui-ci remplacera le bulletin papier qui ne pourra être obtenu que par dérogation. Alors fini d’attendre plusieurs mois sa paye ? Pas sur…
Carrières enseignantes : Deux mesures positives
Alors que les salaires sont gelés, le ministère a publié au JO du 20 juillet deux mesures positives. L’indemnité de sujétions particulières en faveur des professeurs documentalistes passe de 590 à 767,10 €. De plus l’application de cette mesure est faite au 1er septembre 2017 ce qui devrait donc valoir un rappel intéressant pour les enseignants concernés à cette rentrée. Cependant cette prime reste inférieure à l’ISOE que les professeurs documentalistes ne perçoivent pas. Un autre arrêté relève significativement les taux de promotion à la hors classe en application des accords PPCR. Ainsi celui des professeurs des écoles passe de 5.5% à 13.2 en 2018 et 15.1 en 2019, ce qui le rapproche de celui des certifiés. Pour ceux ci on passe de 7 à 17%. Même évolution pour les autres corps du secondaire.
Le calendrier des concours de recrutement 2019
Le J.O. du 11 août a publié les arrêtés d’ouverture et d’organisation des concours de recrutement d’enseignants pour 2019. Pour tous les concours (sauf Polynésie) les inscriptions sont ouvertes du 11 septembre au 11 octobre 2018. Les arrêtés donnent aussi les dates des épreuves d’admissibilité. Mais de nombreux points restent flous sur l’avenir de ces concours.
La loi sur le téléphone portable publiée
La loi sur « l’encadrement de l’utilisation du téléphone portable dans les établissements d’enseignement » a été publiée au Journal officiel du 5 août. Alors que le ministre et le gouvernement communiquent sur une loi « d’interdiction » , le texte législatif semble créer au contraire de nouvelles autorisations. En réalité l’avenir de ce texte est entre les mains des établissements qui restent seuls face au problème.
Elections professionnelles : Le vote sera électronique
Publié au JO du 11 aout, un arrêté organise le vote électronique aux élections professionnelles qui auront lieu du 29 novembre au 6 décembre. » Il est institué dans chacun des rectorats, vice-rectorats et au service de l’éducation de Saint-Pierre-et-Miquelon un bureau de vote électronique pour chaque élection des représentants du personnel à chacune des instances suivantes : au comité technique académique, comité technique de proximité ou comité technique spécial, aux commissions administratives paritaires, aux commissions administratives paritaires académiques et départementales, aux commissions administratives paritaires locales ainsi que pour les commissions consultatives paritaires académiques, commissions consultatives spéciales académiques et les commissions consultatives paritaires compétentes à l’égard des agents non titulaires. Il est institué dans chacun des rectorats, vice-rectorats et au service de l’éducation de Saint-Pierre-et-Miquelon un bureau de vote électronique centralisateur compétent pour l’élection des instances de représentation des personnels mentionnées au premier alinéa, à l’exception de Wallis-et-Futuna, relevant de leur ressort », prévoit le texte. Les listes électorales seront publiées au plus tard le 17 octobre.
Agricole : Un arrêté fixe la liste des fonctions ouvrant l’accès à la classe exceptionnelle
Un arrêté publié au J.O. du 1er aout fixe la liste des fonctions prises en compte pour l’accès à la classe exceptionnelles pour les PLP et les certifiés de l’enseignement agricole.
Nomination dans le supérieur
Une note publiée au BO du 26 juillet précise les modalités d’affectation d’enseignants du second degré dans les établissements d’enseignement supérieur en 2019.
Le calendrier 2019-2020
Le calendrier scolaire 2019-2020 est publié. Il maintient trois zones et par suite des alternances irrégulières entre les vacances d’hiver, de printemps et d’été. En zone A (Bordeaux, Lyon etc.) il y a 7 semaines entre les vacances de Noël et celles d’hiver puis 9 entre le printemps et la fin de l’année.
La circulaire sur les classes passerelles de BTS
Alors que le ministre annonce 2000 places en classes passerelles vers le BTS, le BO publie une circulaire sur son organisation qui vaut le détour. Car qu’est ce qu’une classe passerelle vers le BTS ? Juste un garage.