Clic 2018
Clic 2018 : De l’innovation aux pédagogies actives
Avec 500 participants, le Clic 2018, l’événement national de l’association Inversons la classe, a connu un vrai succès. Du 29 juin au 1er juillet des centaines d’enseignants ont pu échanger, observer, faire des rencontres voire entrer dans des réseaux. Pourtant ce Clic est bien différent des deux précédents. Des présentations pédagogiques plus traditionnelles, une forte présence institutionnelle, de fortes subventions d’entreprises, tout cela marque une transformation de l’association d’un mouvement de pionniers vers un melting pot de pédagogies actives.
Clic 2018 : Portraits de professeurs
Vendredi 29 juin, samedi 30 juin et dimanche 1er juillet avait lieu la troisième édition du congrès réunissant les adeptes de la classe inversée, le CLIC 2018. Alternant conférences plénières et différentes formes d’ateliers – retour d’expérience, table ronde, atelier participatif et atelier technique, l’événement a réuni beaucoup d’enseignants du premier et du second degré, qu’ils soient déjà dans la dynamique de la classe inversée ou juste curieux de découvrir ce changement de posture pédagogique.
Clic 2018 : Héloïse Dufour : Inversons la classe est en mutation
Avec un budget qui triple en 2018 et un nouveau conseil d’administration, du changement s’annonce pour l’association Inversons la classe. Sa présidente actuelle, Héloïse Dufour, dresse le bilan du congrès CLIC2018 et évoque la redéfinition engagée au sein de la structure. Un nouveau nom pour l’association est envisagé et la plate-forme collaborative CLI-P est attendue pour septembre 2018. Le financement conséquent de la fondation Fontaine permet un développement rapide de l’association. « Nous avons accompagné plus de 13 000 enseignants depuis 2014. On estime que dans chaque établissement scolaire en France, on a désormais au moins quelques enseignants qui s’identifient à ces pratiques », livre Héloïse Dufour.
L’HEBDO PRIMAIRE
Professeur des écoles : Le plus beau métier du monde …
Qu’est ce qui peut pousser à devenir professeur ? C’est la fin de l’année pour les élèves mais aussi pour les enseignants. Et pour certains, cette fin d’année signe la fin d’une formation qui leur permet d’accéder au statut de professeur des écoles titulaires. Nous avons rencontré plusieurs professeurs des écoles stagiaires (PES). Ils nous expliquent le choix de ce métier. Ils font un bilan de cette année de formation. Juste avant d’entrer dans le grand bain…
Rémi Brissiaud : Les recommandations Blanquer et la résolution de problèmes arithmétiques à l’école
La deuxième circulaire ministérielle concernant l’enseignement des mathématiques à l’école élémentaire traite de la résolution de problèmes arithmétiques. Ce thème, complexe, était le principal point faible du rapport du CNESCO (1). La circulaire constitue-t-elle un progrès ? Elle est plus précise mais elle l’est pour le meilleur, certains points théoriques sont mieux explicités, comme pour le pire : certaines recommandations sont aventureuses. C’est une conséquence du fait que cette circulaire avance un cadre théorique qui est loin de correspondre à l’état actuel des connaissances sur le sujet. L’activité de résolution de problèmes, sauf cas particuliers, doit en effet être conçue comme résultant de la compréhension de la situation, puis l’usage de propriétés conceptuelles des opérations et, enfin, le calcul. Or, l’usage de connaissances conceptuelles est totalement absent du texte ministériel. D’où ses recommandations aventureuses.
La Classe Plaisir : Pas si petits que ça !
Ce matin-là, plusieurs élèves de ma classe de maternelle étaient venus me demander s’ils pouvaient changer les intitulés des « ateliers plaisir ». Ils voulaient en proposer d’autres… En conseil restreint, avec le bon tiers des élèves qui était déjà présent, ils ont proposé de piocher dans la boîte dans laquelle étaient stockées les étiquettes qui nous servaient autrefois à écrire l’emploi du temps de la journée. Ces étiquettes n’ont en effet plus d’intérêt, puisque les élèves de ma classe choisissent librement d’aller aux différents ateliers proposés. Seules les activités encadrées par l’ATSEM ou moi-même sont « obligatoires », c’est-à-dire que nous pointons ceux qui y sont passés. Ces activités plus « scolaires », d’apprentissages normés, nous permettent d’évaluer où ils en sont afin d’adapter les ateliers qui leurs sont proposés en autonomie.
Primaire : Leçons à manipuler
« En début d’année j’ai voulu tenter l’expérience des leçons à manipuler ou leçons interactives. J’avais vu ça sur Pinterest, et j’ai trouvé que c’était coloré et attrayant, et puis le fait de pouvoir toucher et interagir me paraissait vraiment intéressant ! », explique Delphine sur son blog Tablettes et pirouettes. « Je ne vous cache pas que ça les a surpris, mais le côté coloré a pris le dessus ! J’ai expliqué le concept, et je leur ai demandé de découper tous les éléments puis de réfléchir à une organisation dans la page. Pas simple, mais c’est un moment clé : comprendre ce que je lis, quelle information coller où, quelle définition va avec quel exemple, et là on transforme une tache de collage en une tache de construction de la trace écrite. Et c’est ce qui m’a plu, au delà de l’aspect esthétique. Les élèves réfléchissent ! »
Dix jeux pour les enfants impulsifs
« Il crie la réponse avant même qu’on ait finit de poser la question (et ça énerve). Il commence son travail avant la fin de la consigne (et tombe à côté)… L’enjeu est le suivant : non pas de demander à l’enfant d’arrêter d’être impulsif (c’est souvent inutile car il ne fait pas exprès). Mais plutôt de l’aider petit à petit à prendre le contrôle sur son impulsivité. Essayer d’agir sur-elle, trouver des astuces, la contourner. Et améliorer ses capacités d’inhibition. Le jeu est un très bon outil pour s’entraîner ». La maitresse E propose dix jeux pour travailler l’inhibition.
Maternelle : Le trèfle à 4 feuilles
La fabrication d’un trèfle à 4 feuilles en pâte à sel c’est toute une aventure ! Le site Maternailes montre comment en faire une séquence vraiment éducative. « Les élèves racontent comment fabriquer un trèfle à quatre feuilles en pâte à sel à partir de photos prises durant l’atelier précédent. Nous créons un document multimédia sur tablette avec ebook créator. Nous échangeons au sein du groupe à chaque nouvelle photo sur ce que nous pouvons dire. »
Primaire : Agacement devant les changements de programmes selon le Snuipp
« Ces changements relèvent essentiellement de l’idéologie et d’une philosophie générale des disciplines cherchant à revenir à un enseignement vertical fait de contenus identifiés. L’exemple du passé simple est révélateur de ce point de vue ou encore la place minimale consacrée à la production d’écrits que la présidente du CSP semble réduire au seul geste graphique », écrit le Snuipp. « Des repères annuels sont également prévus et encore en chantier à la direction de l’enseignement scolaire. Ils risquent de rendre caduque la notion de cycle en mettant de côté les attendus de fin de cycle qui étaient pourtant le ciment d’une conception progressive des apprentissages prenant appui sur les connaissances et compétences effectives des élèves. Mais c‘est surtout de l’agacement, voire de l’exaspération, qu’on percoit dans les salles des maîtres devant ces changements incessants. Le renversement de valeurs opéré par ces ajustements sur le plan de la philosophie générale de l’enseignement ne vient pas aider à construire un projet et une vision sur le long terme dont l’école a tant besoin ».
CP dédoublés : Le bilan du Maine et Loire
Réalisée par Dominique Cerda – IEN chargée de la mission Education Prioritaire dans le 49 – et Sarah Gourfink – formatrice Académique Education prioritaire, cette présentation tire un bilan des échanges avec les équipes des 17 CP dédoublés du département. « On les voit vraiment », disent les enseignants : le CP dédoublé permet d’améliorer le suivi des élèves ce qui se traduit par une pédagogie plus adaptée à chaque enfant et un nouveau rythme : « Prendre le temps en mathématiques, donner un tempo en lecture, aménager des temps de transition, réviser son emploi du temps en variant les modalités ». Des changements ont lieu également dans l’aménagement de la classe.
Primaire : Des inspecteurs contre Agir pour l’école
« Ces projets ne respectent pas les programmes en vigueur puisqu’ils ne développent qu’une partie restreinte de leurs objectifs aux dépens des autres. Il n’est donc pas légitime que des inspecteurs soient invités à faire pression sur les équipes enseignantes pour les contraindre à les accepter. L’adhésion de l’équipe enseignante, après un débat éclairé en conseil des maîtres, reste une condition incontournable. » Le Snpi Fsu, syndicat d’inspecteurs du primaire, prend parti à son tour contre l’imposition d’Agir pour l’école.
Documentation
L’éducation aux médias dans la loi « fake news »
Grande loi « relative à la lutte contre la manipulation de l’information », la proposition de loi travaillée en ce moment en commission à l’Assemblée, a pris un aspect limité. La plupart des articles visent à préserver la campagne des présidentielles d’interventions étrangères. C’est la réponse aux interventions russes sur les réseaux sociaux lors des élections américaines. Mais le titre 3 concerne l’éducation aux médias. Le texte fait entrer l’éducation aux médias et » une formation à l’analyse critique de l’information disponible » dans les objectifs de l’Ecole. Des principes qui devront ensuite etre déclinés dans des texte plus précis.
Documentation : L’Apden critique la lourdeur du GAR
Le nouveau Gestionnaire des accès aux ressources numériques (GAR) pose problème aux professeurs documentalistes. Selon l’Apden, une association de professeurs documentalistes, » celles et ceux qui ont déjà été désigné.e.s référent.e.s GAR témoignent de tâches corollaires induites : préparation et suivi des commandes, recension et vérification des références des manuels scolaires, évaluation du nombre de licences nécessaires pour la rentrée, échanges soutenus avec les libraires en ligne et éditeurs pour des problèmes de compatibilité technique… Ce dispositif, tel qu’il est actuellement conçu et mis en œuvre, impose par conséquent aux professeur.e.s documentalistes la responsabilité de tâches supplémentaires chronophages, strictement techniques, qui ne relève spécifiquement ni de leurs missions, ni de leur expertise, documentaire ou pédagogique et se feront au détriment de leurs missions principales. Il est, de plus, envisagé par les hiérarchies et services en charge de son déploiement comme faisant partie intégrante des missions des professeur.e.s documentalistes, ce qui permet de rejeter par principe toute possibilité de décharge ou d’indemnisation pour l’exercice de cette mission spécifique. »
L’HEBDO LETTRES
Rachel Pouliquen : Le lycée réenchanté par l’écriture
Comment par l’écriture créative entrer en intelligence avec une œuvre, y compris cinématographique ? Au lycée Vauban à Brest, là où se construit une Coopérative Pédagogique Numérique, 34 secondes, en grande majorité des garçons, ont coopéré pour écrire une nouvelle chanson, « Le jour du camion bleu », qui prolongerait le chef-d’œuvre de Jacques Demy « Les demoiselles de Rochefort ». Professeure de lettres, Rachel Pouliquen a orchestré cette rencontre miraculeuse : les élèves s’ouvrent au bonheur du cinéma de Demy pour découvrir de l’intérieur un regard sur le monde, un style et des valeurs, pour saisir l’invitation à s’approprier esthétiquement la ville. Un livre numérique recueille leurs textes, une chorégraphie filmée avec drone en constitue la bande-annonce : du travail et « de la fantaisie à gogo », qui « donne envie de chanter, de danser et d’aimer.» Et si on réenchantait le lycée ?
Quand des 6èmes réécrivent L’Odyssée
Au collège des Hauts de France à La Malassise, 102 élèves de 6ème ont collaboré pour proposer une nouvelle version de « L’Odyssée d’Homère ». Ils ont réécrit l’épisode du cyclope selon le point de vue de 4 personnages autres que le héros. « Ulysse raconte son voyage, mais pendant ce temps, que se passait-il à l’Olympe du côté de chez Poséidon qui s’acharnait sur Ulysse, ou Athéna qui le protégeait ? Que se passait-il à Ithaque où Pénélope résistait aux prétendants et croyait encore au retour de son mari ? Que se passait-il à Sparte où Télémaque était en voyage pour retrouver son père ? » La recréation, orchestrée par Christelle Lacroix, est à découvrir sous forme de diaporama en ligne Genially.
Quand des lycéens créent des gifs littéraires
Le Graphics Interchange Format, plus connu sous l’acronyme GIF, est un format d’image numérique couramment utilisé sur internet. Peut-on considérer le gif comme une nouvelle modalité d’écriture ? Peut-on alors en imaginer un usage pédagogique ? C’est ce que tendent à démontrer des élèves du lycée de l’Iroise à Brest qui tout au long de l’année scolaire, dans le cadre de leur projet i-voix, ont créé des gifs animés pour recréer des œuvres littéraires. Mise en image, en action et en fulgurance de textes poétiques, projection de la vie intérieure de personnages de roman ou de théâtre, le gif ainsi produit et partagé constitue un « texte du lecteur » souvent réfléchi, éclairant et singulier. Le travail mené réconcilie pratiques scolaires et pratiques réelles du numérique pour explorer de nouvelles textualités que l’Ecole peine encore à prendre en considération.
Défi Babelio : nouveaux partages de lectures
Favoriser la lecture par des interactions autour des livres, c’est le but du Défi Babelio. Sur le réseau littéraire Babelio, les classes intéressées sont invitées à construire une bibliothèque virtuelle, rédiger des critiques, partager des citations, créer des quiz, des listes de lecture, des nuages de mots, des photomontages, échanger avec les autres classes participantes… Les lauréat.es des défis 2017-2018 ont été désigné.es. Vient de paraitre la sélection des nouveaux livres à explorer, avec 3 niveaux en 2018-2019 : 40 pour le niveau 3ème-2nde (Ado+), 35 pour le niveau 5ème-4ème (Ado), 30 pour le niveau CM2-6ème (Junior). Les inscriptions des classes pour 2018-2019 sont ouvertes.
L’HEBDO SCIENCES
Clic 2018 : Karine Lerat : Comment j’ai inversé mes classes en maths ?
« Avant j’étais très rigide en classe, il fallait un vrai silence, maintenant on entend du bruit pédagogique ». Professeure de mathématiques au collège Mendès France d’Arques (62), Karine Lerat a inversé toutes ses classes depuis 3 ans. Le bouleversement l’a rendu plus disponible et plus proche de ses élèves. Ils gagnent en autonomie avec un plan de travail et réalisent leurs propres vidéos de constructions géométriques. Comment s’organisent ses séances ? Comment renforcer la motivation des élèves en cours de maths ? Karine Lerat explique sa démarche au Clic 2018.
L’évolution dans Science in school
La revue européenne de l’enseignement des sciences met l’accent dans son numéro 44 sur l’enseignement de l’évolution, un sujet « chaud » en classe. Un article revient sur l’apparition des espèces (niveau lycée). Un autre article traite des data pour enseigner la biodiversité. A noter une belle séquence, niveau fin de collège – lycée, sur les bananes pour mettre en évidence des phénomènes de biochimie.
Jeux scientifiques
Virginie Marquet a réuni en un padlet une sélection de jeux scientifiques pour la classe : escape games mais aussi jeux de simulation , jeux de montage, jeux mathématiques etc.
Maths : Le jeu des poissons
Attraper des poissons et les mettre dans un panier. Le jeu est simple mais il permet ensuite de récupérer les statistiques du jeu pour en faire un traitement statistique. En lycée professionnel, T Pasquier invite à poser des questions pertinentes : » Qui est le meilleur ? Calcul de la somme des temps et de la durée moyenne. Le joueur le meilleur est-il aussi celui qui a mis le moins de temps à remplir la moitié des paniers ? Calcul de la médiane. Que se passe-t-il si on supprime de la liste les 2 temps les plus élevés, les 2 plus faibles ? Influence des valeurs extrêmes » etc. Malin, non ?
Régis Kéréneur : Le sujet de maths du bac s était-il trop difficile ?
Avec près de 100 000 signatures, la pétition contre le sujet de maths au bac S souligne une difficulté de l’épreuve. Qu’en est-il réellement ? En quoi l’exercice 4 était-il compliqué ? Régis Kéréneur, professeur de mathématiques au lycée Eugène Freyssinet à Saint-Brieuc (22), décrypte l’exercice en question. « Il fallait avoir un certain recul pour manipuler les écritures trigonométriques, exponentielles et algébriques des nombres complexes », reconnaît l’enseignant. Les connaissances transversales exigées lors de l’exercice montrent la nécessité pour les lycéens d’établir des connexions entre les chapitres. Régis Kéréneur livre aussi ses attentes et interrogations quant à l’enseignement des mathématiques et du codage dans le futur lycée.
L’APBG consulte sur l’épreuve du DNB
L’APBG, association de professeurs de SVT, consulte ses membres sur l’épreuve du brevet. « Avez vous apprécié l’épreuve ? Souhaitez vous une épreuve avec les 3 disciplines représentées ? Avec des copies séparées ? » L’APBG interroge aussi ses membres sur le role du coordonnateur : doit il être rémunéré et avoir des copies.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Hyper lieux : Un travail entre Ho Chi Minh Ville et Marrakech
Comment la notion d’hyper-lieu permet-elle de mieux comprendre les dynamiques de la mondialisation et d’interroger l’espace vécu des élèves ? Cédric Ridel et Mathieu Merlet, professeurs dans les lycées français de Hô Chi Minh Ville et de Casablanca, publient ensemble des travaux d’élèves sur des « hyper lieux », un concept géographique développé par Michel Lussault. Le concpet ext confronté à l’espace vécu par les élèves qui réalisent des synthèses remarquables sur des lieux comme la rue Bui Vien d’Ho Chi MInh Ville ou la place Jamaa El-Fna de Marrakech. Des travaux de terrain magnifiques qui font entrer la géographie dans la vie des élèves et change leur compréhension du monde de façon définitive. Pour les enseignants, ce projet apporte toute la richesse du travail sur un thème commun :découvrir ce qui fait la singularité de chacun et remettre en question ses routines.
EMC : Regards sur la citoyenneté à l’école
Ce nouveau dossier de veille de l’Ifé rend compte de l’évolution du concept d’éducation à la citoyenneté. « La notion d’éducation à la citoyenneté est d’abord présentée au sein d’un paysage notionnel complexe, entre science politique, sociologie et didactique disciplinaire, ici entre citoyenneté, « éducation à » et socialisation politique, et dans un cadre institutionnel mettant de plus en plus en avant la notion de compétence. Finalité proclamée des systèmes éducatifs, la formation des citoyens et des citoyennes est également interrogée au vu des autres missions de l’École, de ses liens avec son environnement, et de son éventuelle efficacité. »
Jeu vidéo et histoire
Dans Sciences du jeu, n°9 , Marc Marti analyse les jeux vidéos réalisés sur la guerre civile espagnole. » Par leur nature même, (les jeux vidéo) ne peuvent rendre compte de phénomènes historiques complexes que sont les conflits, dont ils n’envisagent ludiquement que la dimension militaire. De plus, la mise à l’écart de la morale n’est jamais facile pour des moments qui ne font pas l’objet d’un consensus dans l’histoire nationale, ce qui est le cas du récit de la guerre d’Espagne. Les échappatoires pour éviter la polémique sont toujours périlleuses. Les créateurs n’ont que deux solutions. Soit ils revendiquent l’autonomie de leur œuvre, par un discours stéréotypé affirmant que « ce n’est qu’un jeu » mais dont l’immersion est fondée sur sa forte ressemblance avec l’Histoire. Soit ils font paradoxalement de leur jeu un objet « pédagogique », ce qu’il n’est pas a priori, en insistant sur sa dimension vulgarisatrice (Martin et Turcot, 2015, p. 124), qui permet de justifier et de valoriser le temps passé à se documenter ou la véridicité des éléments représentant l’époque dans laquelle se déroule l’action. On voit que la dimension fictive du jeu – la feintise ludique – est difficilement séparable de son acceptation sociale : « la feintise qui préside à l’institution de la fiction publique ne doit pas seulement être ludique, mais encore partagée » ».
SES : Revenus et patrimoine des ménages
SES ENS rend compte de la publication par l’Insee d’une étude sur les revenus des ménages. « L’édition 2018 propose une vue d’ensemble qui fait le point sur les évolutions du niveau de vie, des inégalités de revenus et de la pauvreté monétaire entre 2008 et 2015. Elle retrace également l’évolution du taux de pauvreté sur longue période (depuis les années 1970), ainsi que celle des inégalités de patrimoine depuis une vingtaine d’années. Quatre dossiers proposent un focus sur les très hauts revenus en France et des études sur le soutien financier apporté aux jeunes adultes par leurs parents, l’évolution de l’accès à la propriété depuis 2004, les transmissions de patrimoine en France et dans les autres grands pays de la zone euro ».
Histoire-géo : Le niveau monte au collège
Ils vous disaient qu’on n’enseigne plus l’histoire. Ils ont doublement menti. Evalué par la Depp dans le cadre des enquête Cedre, le niveau des collégiens en histoire-géo s’est redressé depuis 2012. Un redressement sensible qui s’accompagne d’un glissement des élèves vers le haut. Seule ombre au tableau : si le niveau des élèves les plus pauvres s’est lui aussi relevé, l’écart de niveau entre les groupes sociaux reste très important.
Résultats stables en histoire-géo à l’école
Si les résultats en histoire-géographie au collège ont progressé, à l’école on observe une stabilité, annonce la Depp qui publie une nouvelle étude Cedre. » Mesuré en fin d’école primaire dans le cadre du cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon (CEDRE), le niveau des acquis des élèves en histoire-géographie et enseignement moral et civique reste stable depuis onze ans. Près de six élèves sur dix détiennent les acquis attendus en fi n d’école (58,2 %) et plus d’un élève sur quatre a beaucoup de mal à mobiliser des connaissances qui restent parcellaires (26,4 %). Les élèves en très grande difficulté représentent 15,4 % de l’ensemble », écrit la Depp. En histoire-géographie les garçons réussissent mieux que les filles avec un écart moyen de 4 points. » La majorité des élèves déclare aimer ces disciplines : respectivement 60 % en histoire et 57 % en géographie. Ils sont près de neuf sur dix à se sentir bien et participer pendant les cours d’histoire et de géographie (89 %). Plus des trois quarts des élèves aiment faire des recherches de documents (77 %) et un peu plus de sept sur dix apprendre leurs leçons (71 %) », ajoute la Depp. Les résultats sont marqués par un écart de 40 points entre les enfants défavorisés et favorisés.
SES : L’Apses dénonce un « lobby » en oeuvre dans la rédaction des programmes
Ca recommence. C’est un peu ce que dit l’Apses, l’association des professeurs de SES qui réunit près de la moitié des professeurs de la discipline. Ultra représentative elle est aussi exclue du groupe de travail sur les programmes de SES comme cela avait déjà été le cas en 2010. « En sciences économiques et sociales (SES), les enseignant.e.s de lycée ne représentent qu’un quart des membres, et les femmes pas même un tiers. Parmi les 4 économistes, deux représentent l’Académie des sciences morales et politiques, dont la section économie est quasi exclusivement composée de représentants patronaux. Le nouvel enseignement « d’Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques » apparaît quant à lui déséquilibré, avec une inspection de SES absente du groupe alors que celle d’Histoire-géographie est très représentée, et seulement deux enseignant.e.s de SES contre 5 pour l’histoire-géographie », écrit l’Apses. « L’APSES dénonce la représentation de l’Académie des sciences morales et politiques au sein du groupe d’élaboration des programmes. Les contenus d’enseignements ne doivent pas faire l’objet de manipulation partisane ». En 2017 l’Académie avait qualifié l’enseignement de SES de « néfaste ».
Lycée : L’Apses, l’Aphg et le CSP
C’est une démarche pas ordinaire qu’ont fait l’Apses, association des professeurs de SES, et l’Aphg, son équivalent pour l’histoire géo. Les deux associations ont adopté une position commune sur l’enseignement « histoire géographie, géopolitiques et sciences politiques ». Et pour mieux l’appuyer, leur démarche est soutenue par le Snes et le Snalc, deux syndicats généralement opposés. Les deux associations demandent un partage clair entre les deux corps d’enseignants pour cet enseignement avce cadrage national.
Montée en puissance de l’éducation financière
» 64 % des élèves gagnent de l’argent dans le cadre d’une activité formelle ou informelle, notamment en travaillant en dehors du temps scolaire ou en occupant un emploi informel occasionnel. 56 % des élèves sont titulaires d’un compte en banque, mais près de deux tiers d’entre eux sont dépourvus des compétences nécessaires pour le gérer », relève Pisa. Confiée à la Banque de France, l’éducation financière concerne aussi l’Ecole. « Son champ recouvre aussi bien l’éducation budgétaire (budget personnel ou familial), l’apprentissage des outils bancaires (banque au quotidien, épargne, assurance), que la compréhension des notions économiques (fonctionnement et financement de l’économie) et des politiques publiques », rappelle le Comité stratégique d’éducation financière. Celui ci est largement sous l’influence des fédérations professionnelles, même s’il regroupe aussi le ministère de l’éducation nationale et des associations de consommateurs. En 2018, le comité vise à former 4000 enseignants. « Un passeport d’éducation financière sera expérimenté auprès de collégiens dans une académie après une séance de découverte des principes de gestion de son budget et de son compte ». L’éducation financière a intégré les curricula dans plusieurs pays, comme par exemple le Québec. En FRance elle pourrait être intégrée aux programmes de SES, le ministre ayant demandé leur recadrage vers la microéconomie.
Yolande Besida : Une exposition pour vivre l’histoire locale
« Ils ont pris conscience que le patrimoine d’Eaubonne est une richesse qui leur appartient ». Professeure d’histoire géographie au lycée d’Eaubonne (95), Yolande Besida a réalisé avec son collègue de lettres, Jean-François Croz, et des élèves de seconde une exposition sur la patrimoine d’Eaubonne installée à la médiathèque de la ville. Un projet qui a amené les élèves à une double démarche citoyenne : prendre conscience du patrimoine local et aussi préparer une exposition pour le grand public.
La prépa-pro au regard des professeurs d’histoire géo
» L’orientation en fin de collège demande très tôt (14 ans) aux élèves de choisir « une voie ». Les élèves allant en lycée général ont pour leur part trois années supplémentaires pour se spécialiser et effectuer un choix, qu’ils peuvent encore différer de deux ans pour ceux choisissant les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Les élèves de lycée professionnel ne sont-ils pas trop jeunes pour déterminer leur avenir surtout lorsqu’on constate que leurs voeux ne sont pas respectés et qu’ils sont formés dans des filières ne correspondant pas à leurs envies ? » Interlignes n° 48, la revue des PLP Lettres histoire de l’académie de Versailles, consacre un riche numéro (150 pages !) aux 3ème prépa pro.
Jeux vidéo et histoire
Romain Vincent, professeur d’Histoire-Géographie au collège de l’Europe (Chelles), regroupe ses séquences pédagogiques utilisant le jeu vidéo dans un nouveau site. Sont surtout abordés les jeux sur la 2de guerre mondiale dans les jeux, les problèmes éthiques qu’ils posent, leur rapport à la réalité historique. On trouvera sur le site des analyses poussées et non des séquences prêts à l’emploi.
Géo : Histoire de la cartographie
C’est une somme en 6 volumes que nous offre l’Université de Chicago, chaque volume étant téléchargeable. De l’Antiquité aux SIG actuels, cette Histoire étudie la cartographie à travers les ages sous la direction de Mark Monmonier. D’Academic à Zonghuo, le 6ème volume apporte une information très pointue sur l’évolution de la cartographie à l’ère du nuémrique. Le géographe y trouve évidemment son bonheur. Mais l’historien aussi. Ainsi cet article sur la « duplicité géographique » en RDA avec ses erreurs cartographiques volontaires ou encore le role de la cartographie dans la propagande de la guerre froide.
Eco : Quels gains à faire l’Europe ?
L’Union européenne : combien a-t-on gagné à la faire (et combien perdrait-on à la défaire) ? Le Cepii tente une réponse. « D’après nos estimations, le marché unique a, en moyenne, doublé le commerce de biens entre pays membres et permis d’atteindre un niveau de PIB réel de 4,4 % plus élevé. Un retour en arrière entraînerait une perte symétrique en termes de commerce ou de PIB. »
Géo : L’agriculture française au 21èe siècle
L’Insee publie deux numéros sur l’agriculture française. Le premier revient sur les années 2000-2015 et montre l’érosion des positions agricoles de la France au fil des élargissements européens. Le second fait un état des lieux des productions et des prix agricoles en 2017.
L’HEBDO LANGUES
Marie-Elena Kormos et Magali Tacchi : Quand les langues mènent la course
Hissez le foc ! Voilà un projet qui engage les langues vivantes mais aussi les SVT et la technologie. Marie-Elena Kormos, enseignante en espagnol et Magali Tacchi, enseignante en SVT au collège Seize Fontaines de Saint-Zacharie (83) présentent avec enthousiasme au CLIC 2018 leur projet mené en 5ème. Depuis 2016, leurs élèves abordent de nombreuses parties du programme en suivant des courses de voiliers. Route du Rhum, transat Jacques Vabre, Vendée Globe, l’EPI reconduit chaque année mobilise jusqu’à 6 disciplines. Que font les élèves au cours des séances ? Rencontre avec ce duo qui prépare déjà la prochaine course.
Le carnet de bord du professeur de langues
C’est un vrai livre que proposent les éditions Maison des langues aux professeurs de langues vivantes. Le Carnet de bord 2018-2019 propose les rubriques techniques que l’on peut attendre d’un agenda de professeur : calendriers, pages pour saisir les notes etc. Son grand apport c’est pour chaque semaine une double page s’ouvrant sur un article sur un événement culturel de la langue enseignée. Chaque semaine également une « idée d’enseignement » en lien avec cet événement ou ce fait culturel.
Le Guide de l’assistant de langue
Réalisé par le CIEP, le Guide de l’assistant de langue en France apporte une aide précieuse aux assistants. Il leur indique les démarches à faire avant le départ et à son arrivée en France. Il donne des informations administratives sur les fonctions d’assistant. Il donne de précieux conseils pédagogiques pour préparer ses interventions à l’école, au collège et au lycée. Il comprend notamment la Charte de la laïcité.
Anglais :Make Love with Romeo
Proposée sur le site de Toulouse, cette séquence invite en 4ème à la découverte de Roméo et Juliette en proposant de jouer une version simplifiée de la pièce.
EPS
Pas de hausse de la pratique sportive chez les jeunes
« En 2015, en France métropolitaine, les Français âgés de 16 ans ou plus sont plus nombreux à déclarer pratiquer au moins une activité sportive au cours des 12 derniers mois qu’en 2009 : ils sont 24,4 millions (47 %) contre 21,7 millions en 2009 (44 %) », écrit l’Injep dans une nouvelle étude. « La hausse de la pratique sportive concerne en particulier les femmes et les plus de 60 ans ». En effet la pratique sportive ne décolle pas chez les jeunes et c’est seulement chez les plus de 70 ans qu’elle augmente vraiment. « Plus de la moitié des cadres sont sportifs contre un tiers pour les ouvriers. Avoir un niveau de diplôme élevé, une bonne santé ainsi qu’un niveau de vie élevé augmente la probabilité d’être sportif ».