Présentés en CSE le 12 juillet, les « projets d’ajustement et de clarification » des programmes de la scolarité obligatoire viennent d’être publiés par le Conseil supérieur des programmes. Il s’agit bien en fait de nouveaux programmes car les interventions du CSP vont très loin dans les prescriptions. Les « connaissances et compétences associées » et les « exemples de situation » sont réécrits à tous les niveaux ainsi que les argumentaires qui les encadrent. Plus que d’ajustements il s’agit bien d’une réécriture détaillée des programmes qui s’accompagne de « repères » largement décrits pour chaque classe du collège. Ces « ajustements » sont disponibles pour le français, les maths et l’EMC.
Pour autant les ajustements ne reviennent pas totalement sur les orientations précédentes. Ainsi en français, le mot « prédicat » a totalement disparu des programmes. On trouvera aussi trace des propos ministériels dans la présnetation du cycle 2 : » Durant ce cycle, un apprentissage explicite du français est organisé à raison de plusieurs séances chaque jour. Comme en maternelle, l’oral, travaillé dans une grande variété de situations scolaires, fait l’objet de séances spécifiques d’enseignement. Les activités de lecture et d’écriture, de grammaire, d’orthographe et de vocabulaire sont quotidiennes et les relations entre elles permanentes. Afin de conduire chaque élève à une identification sûre et rapide des mots, des activités systématiques permettent d’acquérir et de perfectionner la maîtrise du code alphabétique et la mémorisation des mots. Les démarches et stratégies permettant la compréhension des textes sont enseignées explicitement. Deux éléments sont particulièrement importants pour permettre aux élèves de progresser : d’une part, la répétition, la régularité et la ritualisation d’activités de lecture et d’expression orale et écrite ». Ou encore dans le rappel du nombre d’oeuvres à lire du CP au Ce2 comme le « recommandent » les instructions Blanquer.
Mais on y lit aussi, en cycle2, que » écrire est l’un des moyens d’apprendre à lire », affirmation suivie de propos plus conformes « en lien avec le vocabulaire, la grammaire, l’orthographe et la compréhension. La multiplicité des entraînements, sous diverses formes, conduit à une automatisation progressive ». » La compréhension est la finalité de toutes les lectures » précisent aussi ces programmes.
En cycle 3, » la pratique de l’écriture doit être quotidienne », comme si on faisait autre chose à l’école. Mais cette écriture inclut l’apprentissage du clavier et la rédaction d ‘écrits variés. En cycle 4, l’accent est mis sur » la découverte et l’étude de textes littéraires et d’oeuvres artistiques, choisis librement par le professeur pour construire la culture littéraire et artistique adaptée au cycle 4″, autrement dit l’histoire littéraire. Mais là aussi cela n’empêche pas la mise en voix des textes et leur théâtralisation. Ou encore « l’invention, la création à partir de textes supports ».
Publiés fin juin, ces copieux et détaillés « ajustements » devraient être validés le 12 juillet pour application à la rentrée. Voilà de quoi occuper les vanaces.
F Jarraud