« Ca m’apporte une vraie réflexion collective, un réseau pour enrichir ma pratique ». Professeur d’anglais au lycée des Flandres d’Hazebrouck, Sébastien Franc ouvre, avec 3 collègues, un nouvel espace coopératif de formation et de travail avec sa classe en langues : Twictlingua. Objectif : faire travailler autrement les élèves sur la langue, apprendre des uns des autres aussi bien entre élèves que professeurs.
De Flander’s Lane à Twitter
Sébastien Franc a souvent croisé la route du Café pédagogique. En 2015, Flander’s Lane était déjà un projet coopératif regroupant plusieurs enseignants avec leurs classes pour animer une rue virtuelle sur Internet. Flander’s Lane a croisé twitter l’année suivante. Et maintenant, Sébastien Franc ouvre une nouvelle route avec Twictlingua. Et il le fait avec des collègues : Gaelle Hallez, professeure d’espagnol en collège à Bapaume (62), Béatrice Faligand, professeure d’anglais en lycée à Tours et Emmanuelle Gaudet, professeure d’anglais dans le même lycée que Sébastien.
Des défis multi langues en direct
Mais le cercle de Twictlingua est déjà plus large. Une quarantaine d’enseignants de langues participent au projet en anglais, espagnol, allemand et arabe. Ils couvrent 6 académies (Lille, Dijon, Clermont, Nice, Poitiers et Créteil). Déjà neuf classes, en anglais et espagnol, utilisent Twictlingua.
Car Twictlingua repose sur trois piliers. Des #twictchallenges : des défis entre classes par twitter. Un compte classe lance un défi en langue étrangère aux classes et celles ci le relèvent. Là c’est l’interaction qui domine. Avec #Twictobras c’est différent : les élèves composent une oeuvre en co construction avec une autre classe autour d’un thème. La qualité domine. Enfin #twictools amène les élèves à travailler leurs erreurs cette fois en français.
Travailler la médiation
« On voulait avoir une pratique plus active de la langue en production écrite et en interaction », explique S Franc. « On travaille avec le collectif l’interaction et aussi la médiation, une des nouvelles activités langagières du CECRL (cadre européen des langues). Par exemple les élèves de deux classes échangent l’une en espagnol et l’autre répond en anglais. Mais la médiation c’est aussi le travail en français sur ses erreurs commises dans une autre langue ».
Qu’apporte Twitter ? « D’abord un format court plus accessible aux élèves. Ensuite Twitter permet une communication vraie et en direct. Les classes échangent sur la même heure de cours quelque soit la distance », explique S Franc.
Comment faire travailler une classe entière avec un compte Twitter ?
Une des particularités de TwictLingua c’est de reposer sur des comptes de classe et non des comptes personnels des élèves. Les échanges sont protégés car tout ce qui passe est validé par le professeur.
Mais comment faire travailler 30 élèves avec un compte Twitter ? La classe est éclatée en groupes, explique S Franc, qui rédigent des twitts sui sont ensuite soumis à la validation de la classe entière avant échange. Le « pack de lancement » de Twictlingua prévoir des formulaires pour automatiser ce procès. « A aucun moment les élèves ne sont sur Twitter individuellement » , assure S. Franc.
Invitation
TwictLingua invite les enseignants à le rejoindre pour la semaine des langues (14 au 19 mai). « On réfléchit à des défis interclasses », assure S Franc. Twictlingua est gratuit, non commercial et coopératif. C’est aussi un outil qui permet de « réfléchir pour mieux accompagner les élèves », assure S. Franc. Pourquoi ne pas essayer ?
François Jarraud
L’inspiration vient en twictant