Comment améliorer l’enseignement des maths ? La question se pose avec urgence après la publication des résultats de Timms qui a classé les écoliers français tout en bas en Europe. Nicolas Pinel propose une solution avec sa « méthode heuristique », une méthode tirée de son expérience du terrain qui vise déjà à redonner confiance aux élèves et aux enseignants pour cet enseignement exigeant.
Partir du terrain
« Je construisais, ils testaient », nous dit N Pinel. Longtemps conseiller pédagogique, aujourd’hui faisant fonction d’inspecteur, Nicolas Pinel a utilisé ces années passées près du terrain pour mettre au point avec des enseignants depuis 2013 ce qui est devenu la méthode heuristique.
Selon lui le mot « heuristique » renvoie surtout au célèbre « eureka ». N Pinel revendique d’abord du pragmatisme dans la conception de sa méthode. Il a cherché à faire une synthèse de ce que la recherche et l’expérience du terrain pouvaient apporter à l’enseignement des maths.
Redonner envie de faire des maths
« Le point principal c’ets de redonner envie de faire des maths aux élèves et aux enseignants en créant des situations motivantes ». La méthode enchaine des séquences ludiques . Rallyes mathématiques, promenades, exercices où les élèves se mesurent ou calculent la dimension de la cour, tout est bon pour ancrer les maths dans un réel plus accessible.
Cette expérience pragmatique se présente en méthode parce que N Pinel propose une démarche construite avec un guide très précis que l’enseignant peut suivre du CP au CM2.
Des exercices ludiques
Les séances sont toutes construites de la même façon : une activité orale , par exemple redéfinir un concept, encadrer deux nombres pour revoir des compétences acquises et mettre les élèves en confiance. Puis un temps de calcul mental. Puis un apprentissage en atelier ou en classe entière avec des exercices traditionnels ou un travail sur fichier ou encore des jeux.
« J’ai voulu réunir tout ce qui se fait », nous dit N Pinel. « Je ne suis pas chercheur mais praticien. Je prends ce qui me semble pertinent au regard des remontées des enseignants. J’ai globalisé tout cela en une méthode allant du CP au CM2. Cela permet de faire des retours d’une année sur l’autre. La méthode est aussi la seule qui prévoit totalement un enseignement en double niveau ».
Motivation, répétition
En quoi répond elle au bas niveau en maths des écoliers ? « C’est une réponse car la méthode motive les élèves », explique N Pinel. « Il n’y a pas de progression linéaire mais une progression spiralaire qui permet de revoir d’une année sur l’autre. Au final on passe plus de temps sur les notions complexes ».
Est-elle une réponse aux difficultés des enseignants ? « La plupart ont peu de formation scientifique et encore moins en didactique des sciences. La méthode propose en amont de cahque module des points didactiques. Elle est accompagnées de nombreux documents et vidéos sur le site .
Dernier point : Nicolas Pinel croit beaucoup en la manipulation. Pour lui elles sont la porte d’entrée vers les concepts. La méthode regorge d’exemples concrets pour faire vivre les maths.
François Jarraud