L’édition 2017 de L’état de l’école, une publication annuelle de la Depp (Division des études du ministère) confirme le maintien des inégalités dans le système éducatif français. Inégalités sociales profondes. Mais inégalités aussi dans l’affectation des moyens. Rien de nouveau, des pesanteurs quasi indestructibles…
L’éducation prioritaire et les écarts entre collège
Comment parler de l’éducation prioritaire et de la mixité sociale. La Depp choisit de parler des élèves sans évoquer les aspects systémiques. Un choix qui tient aux carences statistiques de l’institution scolaire que C Ben Ayed vient de mettre en évidence dans la Revue française d’administration publique.
Ce que montre L’état de l’école c’est que si l’éducation prioritaire scolarise en Rep+ 7% des élèves, plus de 7 élèves sur dix sont issus de milieu social défavorisé. » Les collégiens des REP+ sont très massivement d’origine sociale défavorisée : près de trois quarts d’entre eux ont des parents ouvriers ou inactifs, contre 60,1 % en REP et 37,8 % dans les établissements publics hors Education prioritaire (EP) » souligne la Depp. Ainsi la proportion d’élèves enfants d’ouvriers et inactifs est de 74% en rep+, 60% en rep et 38% hors EP. La proportion d’enfants de cadres de 9, 17 et 35%.
L’état de l’école enchaine sur les résultats : » En début de sixième comme en fi n de troisième, les élèves des REP+ maîtrisent moins bien que les autres élèves les compétences 1 (maîtrise de la langue française) et 3 (principaux éléments de mathématiques, culture scientifique et technologique) du socle commun ». C’est vrai mais ça semble « naturellement » découler du constat précédent…
Pourtant la Depp introduit un élément systémique avce la discrimination sociale dans les collèges. » À la rentrée 2016, la proportion d’élèves qui sont enfants d’ouvriers ou d’inactifs (milieu défavorisé) qui est de 38,0 % au collège, est supérieure à 63,0 % dans un dixième des collèges les plus défavorisés et inférieure à 14,5 % dans un dixième des collèges les plus favorisés. De même, dans un dixième des collèges, la proportion d’enfants d’enseignants et de cadres supérieurs (milieu très favorisé) qui représentent 22,8 % de l’ensemble des collégiens, est inférieure à 5,7 %, alors qu’elle dépasse 42,5 % dans un dixième des collèges les plus favorisés ».
Des inégalités sociales en fin de parcours
Les inégalités sociales se retrouvent en fin de parcours. 58% des enfants d’ouvriers et d’employés obtiennent un bac contre 81% des enfants de cadres et de professions intermédiaires (et 69% de la population concernée). L’écart est déjà fort mais il l’ets encore plus dans la composition des bacs. Chez les enfants d’ouvriers qui deviennent bacheliers, dans 44% des cas c’ets un bac pro et dans 34% un abc général. Chez les cadres c’est 9 et 77%. On mesure l’impact social de la nouvelle politqiue d’accès au supérieur que prépare le gouvernement qui bloquera l’accès à l’université des bacs pros…
Aux dépens du primaire
Dernière inégalité systémique : la triste situation du primaire.La France dépense en moyenne 7400 $ par élève au primaire contre 9730 pour la moyenne OCDE., 8550 en Allemagne et 11370 au Royaume Uni. Cela a à voir avec le nombre moyen d’élèves par enseignant. Il est de 19 en France contre 15 en Allemagne et 12 en Italie.
F Jarraud