Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler les budgets ministériels, on connait plus de détails sur l’utilisation des 57 milliards du Grand plan d’investissement portant sur le quinquennat. Ce plan se fixe come objectif principal la création de 300 000 emplois sur le quinquennat et la baisse de 1% du taux de chômage.
14 milliards pour la formation
Sur les 57 milliards inscrits au plan, 15 milliards concernent l’élévation du niveau de compétences de la main d’oeuvre. « La construction d’une société de compétences sera l’affaire d’une génération. Elle suppose une profonde évolution de la formation initiale, une mutation qualitative du système de formation professionnelle », estime le plan. « En parallèle, notre système éducatif et le premier cycle universitaire doivent évoluer pour réduire le décrochage scolaire ».
La programmation financière attribue 13.9 milliards aux programmes de formation d’un million de chômeurs et d’un million de « Neets », ces jeunes ni en emploi ni en formation. L’éducation nationale bénéficierait de 300 millions pour « promouvoir l’innovation » et l’enseignement supérieur 400 millions pour « mettre fin aux parcours d’échec dans l’université ».
7 milliards pour les Epide et les E2C
Avec des accents sarkoziens, le programme 12 prévoit que la formation des Neets s’appuiera sur les Ecoles de la seconde chance, des établissements dépendant des chambres de commerce et d’industrie, et sur les Epide, des établissements dépendant de la Défense. « Ces établissements offrent un encadrement adapté aux jeunes et les accompagnent vers l’insertion professionnelle, sociale et citoyenne. Leurs résultats sont très significatifs », note le Plan. Ce programme sera doté de 6.7 milliards.
Un appel à projets pour l’innovation dans l’éducation nationale
Le programme 13 concerne l’éducation nationale. Le texte du gouvernement annonce « des réformes d’envergure de la crèche au lycée, dont certaines ont commencé d’être mises en application. Elles pourraient utilement s’appuyer sur des expérimentations innovantes, permettant d’identifier des méthodes efficaces pouvant être déployées à plus grande envergure sur le territoire ».
C’est le discours sur les « bonnes pratiques » qui est repris dans le plan gouvernemental. » L’éducation nationale peut être transformée en s’appuyant sur les meilleures pratiques observables et sur les travaux des chercheurs. Le grand plan d’investissement soutiendra les efforts d’expérimentation qui seront entrepris pour développer de nouvelles méthodes d’enseignement ».
On est dans la continuité des programmes d’investissement d’avenir. Le programme annonce des » des expérimentations innovantes en faveur de la formation des maîtres et des professeurs, sur une logique d’appel à projet… La formation des professeurs est un des déterminants fondamentaux de la réussite des élèves…Une série d’écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) seront sélectionnées par appel à projet sur le quinquennat pour inventer de nouveaux modèles ». Ce programme Espe sera doté de 35 millions.
50 millions pour les campus des métiers
Le programme 14 concerne l’insertion professionnelle des jeunes. Globalement leplan gouvernemental mise sur l’apprentissage et une réforme du bac professionnel. « Le plan d’investissement compétences permettra de financer des « sas » de préparation à l’apprentissage et de développer l’alternance pour les jeunes de 16-18 ans. Il renforcera les savoir-faire et les savoir-être, en organisant la transition du monde scolaire vers le monde du travail, notamment au niveau du baccalauréat professionnel ». 50 millions sont prévus pour « dynamiser » les campus des métiers.
450 millions pour la réforme du premier cycle universitaire
Le programme 15 concerne la transformation du premier cycle universitaire. » Le dispositif d’affectation Admission post bac (APB) sera remplacé par une véritable plateforme d’orientation » annonce le plan. 450 millions seront affectés à cette réforme du supérieur.
F Jarraud