« Soyons pragmatiques. Qui peut croire que le ministre de l’Éducation nationale est plus attentif dans un conseil des ministres de 6 h que de 5 h ? Ainsi le drôle de syllogisme posé par le ministre est le suivant : plus la journée scolaire est longue, mieux ils écoutent (efficacité de 6 h supérieure à 5 h) moins les élèves vont régulièrement à l’école, mieux ils apprennent (efficacité de 4 matinées sur 5 matinées). Alors pour rendre les élèves plus attentifs, passons directement à la journée de 8 h sur 3 jours », écrit avec humour Sébastien Rome , directeur d’école en éducation prioritaire sur son blog.
» Plus sérieusement, revenir sur 6 h de classe dans mon école, cela veut dire le retour de la récréation de l’après-midi. Aujourd’hui, 1 h 45 pourrait devenir 2 h 30 voir 3 h. Une pause est obligatoire. Ce qui veut dire 4 fois 15 minutes auxquelles on ajoute 5 minutes pour monter et descendre les escaliers quand tout va bien, cela fait au minimum 1 h 10 de classe en moins sur 24 h par semaine soit une suppression de 42h de classe, presque deux semaines. Il est certain que les élèves en difficulté auraient besoin de ces deux semaines de classe. Allons un peu plus loin. On sait que plus un enfant vit dans un contexte difficile (social, économique, affectif…), plus son attention est labile. Certains sont déjà peu attentifs dès le matin. Mais de manière constante après 5 h de classe, les élèves en difficultés décrochent totalement de la classe. Aux 42h perdues, on peut de manière assez évidente ajouter 144h d’apprentissage perdu pour les élèves en difficultés soit l’équivalent de pratiquement 8 semaines de classe. Un trimestre par an, une année scolaire du CP au CM2 (5 ans). »