Lutter contre le décrochage scolaire st devenu une priorité régulièrement rappelée par l’institution scolaire. Mais quel est son prix ? C’est cette question que soulève Françoise Bruno dans un article de la revue Questions vives totalement consacré au décrochage.
« La prise en charge des élèves à risque de décrochage peut constituer une entrave à l’organisation par l’enseignant d’un milieu de travail pour les élèves », relève -t-elle, « entraînant un conflit entre préoccupations et occupations… Une des principales caractéristiques des élèves pointés comme à risque de décrochage scolaire est que leur intégration dans le groupe de pairs est difficile, sur le plan des apprentissages comme sur celui des relations sociales. Les enseignants sont alors traversés par des conflits intrapsychiques révélant des tensions entre deux forces opposées : accorder de l’attention et du temps supplémentaire aux élèves à risque pour les garder ou les ramener dans l’activité collective d’une part, et d’autre part maintenir la cohésion du groupe-classe autour des apprentissages ».
Elle plaide pour une formation approfondie des enseignants. Sinon le prix à payer sera lourd pour les professeurs. « La conséquence peut être que ces élèves à risque soient certes accueillis et gérés au sein des cours, mais au prix d’un coût élevé pour les enseignants en termes de santé au travail, et avec un bénéfice limité sur le plan des apprentissages ».