A LA UNE : Jacques Muniga : Une vie de prof au service de la cartographie
Des milliers de lycéens et d’enseignants utilisent ses logiciels. Depuis plus de 20 ans Jacques Muniga, un professeur d’histoire-géographie, propose gratuitement des logiciels pour l’apprentissage de la cartographie et du croquis géographique. Un engagement de toute une vie d’enseignant.
Docteur en géographie et professeur d’histoire-géographie depuis 30 ans, Jacques Muniga enseigne au lycée Montgrand à Marseille. Passionné de géographie et de cartographie, il met en ligne différentes versions de Carto Flash, un outil pour apprendre la maitrise du croquis géographique, une compétence de base pour les lycéens. Sa méthode d’apprentissage a séduit de très nombreux lycéens et ses logiciels sont utilisés par de nombreux enseignants.
D’où vient cet intérêt, pas si fréquent chez les enseignants d’histoire-géographie, pour la cartographie ?
J’ai longtemps été juriste en mairie ou en préfecture. C’est en rencontrant des architectes que j’ai découvert les questions d’aménagement du territoire et décidé faire une thèse de géographie. Et là, comme étudiant, j’ai découvert le métier d’enseignant. Ce métier m’a plu vraiment. Au même moment apparaissait l’informatique. Tout mo travail découle de ces moments.
Aujourd’hui que proposez-vous aux enseignants ?
J’apporte une nouvelle manière d’aborder la géographie dans le secondaire. Certes dans tous les manuels il y a des cartes. Mais il est préférable de présenter aux élèves un logiciel simple qui permette de construire soi-même sa carte thématique. Avec un simple logiciel on peut mener une vraie réflexion sur l’organisation de l’espace.
C’est ce que permet Carto flash qui se décline par zone géographique et qui est disponible gratuitement pour tous les supports : windows, mac, android, ipad. Les élèves peuvent l’utiliser aussi bien au lycée que dans le bus.
Carto Flash permet à l’élève de comprendre comment on construit un croquis géographique, une compétence de base indispensable pour le bac et les compositions de géographie. Avec le logiciel l’élève peut construire son croquis en étant aidé dans le choix de ses figurés. Le logiciel permet à l’élève d’apprendre la méthode à son rythme, en classe ou à la maison, voire dans le bus !
J’y ai ajouté depuis 6 mois un logiciel qui permet d’apprendre à faire un schéma dans une composition de géographie. Enfin depuis septembre je propose Municarto, un logiciel de dessin incluant un normographe, un outil indispensable pour l’apprentissage du croquis géographique.
Quel bilan faites-vous de ce travail énorme suivi depuis tant d’années ?
J’ai un retour très positif de la part de bacheliers. Je constate souvent l’impact sur le parcours scolaire des jeunes. Je vois aussi mon compteur de téléchargement. Chaque année il y a environ 150 000 fichiers téléchargés sur mon site. Cartoflash Monde a été téléchargé plus de 6 000 fois sur une année par exemple.
Enfin je suis aussi très attaché au fait que ces logiciels restent gratuits. Je veux que le plus grand nombre puisse en bénéficier.
Comment ces publications ont-elles été accueillies dans le milieu éducatif ?
De façon variable. Je vois que mes logiciels sont toujours ignorés par le site de mon académie alors qu’ils sont présents sur ceux d’autres académies. Je me console en comptant les clics qui viennent de Marseille dans mon compteur… De nombreux enseignants me remercient. Et ces remerciements attestent du voyage de mes outils. Carto Flash est utilisé aujourd’hui aussi bien à Marseille qu’à New York, en Amérique du sud ou à Bruxelles. Des enseignants suisses, belges et canadiens utilisent mes logiciels et me le font savoir.
Comment avez-vous vécu le fait que l’épreuve de cartographie au bac ait changé ?
Je suis favorable à cette évolution. On ne peut pas demander à des jeunes qui ont fait aussi peu de géographie de réaliser u croquis sur n’importe quelle question. Ce ne sont pas des géographes ! En proposant 7 thèmes qui sont clairement annoncés, on les invite à apprendre ce qu’est le croquis géographique. C’est par cette voie que l’élève apprendra à réaliser un croquis et comprendra comment on fait. Il aura la capacité après le bac de produire lui-même un schéma cartographique. Car sans formation graphique, la géographie n’est plus de la géographie.
Propos recueillis par François Jarraud
Le site de J Muniga