La génération 2017 est-elle déjà la génération perdue ? Près de 200 000 jeunes Français et 600 000 jeunes européens ont répondu au questionnaire Generation What lancé sur le web et soutenu par des médias. Dans le Journal du CNRS, la sociologue Anne Muxel en tire les principaux enseignements. L’enquête dresse le portrait d’une génération française très pessimiste, qui rejette les politiques et mise sur la débrouille individuelle.
« Le rejet des élus et des partis est écrasant : 99 % des répondants estiment que les hommes politiques sont plus ou moins corrompus, 91 % pensent que la finance contrôle le monde… », explique A Muxel. » L’état du monde, et de la société française notamment, leur inspire un certain défaitisme au niveau collectif, mais pas au plan individuel. Les premiers mots qu’ils utilisent pour décrire leur génération sont : « perdue » et « sacrifiée ». Beaucoup estiment qu’ils vivront moins bien que leurs parents, et que leurs propres enfants seront dans une situation plus défavorable encore… Mais ils témoignent en parallèle d’une étonnante confiance dans leurs propres capacités. S’ils n’attendent plus grand chose de la société – un sur deux considère qu’on ne peut compter que sur soi –, un grand nombre estime que « quand on veut, on peut ». Ils ont tendance à miser sur leurs ressources pour construire leur vie d’adulte et envisagent de plus en plus souvent de créer leur propre activité professionnelle par exemple… Beaucoup pensent également quitter la France s’ils ne réussissent pas : 50 % envisagent de partir à l’étranger ».