Interrogé sur la querelle du genre après les propos pontificaux, dénoncé pour son rôle dans la ségrégation sociale à l’Ecole par la Depp, accusé de contourner la réforme du collège, l’enseignement catholique est sur la défensive. En présentant la rentrée 2016, le 4 octobre, Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique, a minimisé les propos sur la théorie du genre, essayé de convaincre de l’engagement social de ses écoles et défendu la réforme du collège. Il a aussi promis que le secrétariat général de l’enseignement catholique (Sgec) s’exprimerait avant les présidentielles sur les enjeux d’éducation.
Mixité sociale : Pas à rougir
« L’école catholique entend travailler dans la paix et le calme ». Voilà un voeux difficile à exaucer en ce moment pour l’Ecole catholique. Depuis début octobre, elle se retrouve au centre du débat éducatif. Une étude de la Depp publiée le 30 septembre l’accuse de jouer un role premier dans la construction de la ségrégation sociale à l’Ecole. Les récents propos du pape accusant l’école française de diffuser l’idéologie du genre ont creusé l’écart avec l’école publique. Enfin l’enseignement catholique est accusé de contourner la réforme du collège et d’en tirer parti. Sur tous ces points, Pascal Balmand, secrétaire général, a tenté de calmer le jeu.
« Nous nous fourvoyons en n’envisageant le questions de mixité (sociale) que sous le seul angle statistique globalisant », a-t-il déclaré. « L’enseignement catholique n’a pas à rougir de son travail ». L’enseignement catholique annonce consacrer 181 postes à cette rentrée pour la réussite d’élèves ‘fragiles socialement et scolairement ». Il a donné des exemples de réalisations : création de micro lycées , ouverture d’une section de tout petits dans un quartier nord de Marseille par exemple. L’enseignement catholique travaille à s’associer à l’éducation prioritaire.
Mais interrogé sur le fait de savoir s’il était d’accord pour lier les moyens des établissement sà leur composition sociale, , P Balmand estime que les critères sociaux ne sont qu’un critère et ne sont pas les seuls. « La question majeure est celle de l’efficience des pratiques pédagogiques ».
Genre : Une polémique disproportionnée
Sur le genre, P Balmand juge la polémique « disproportionnée ». La brochure de la Fondation Lejeune : « on est pas là en présence d’un outil de dialogue », juge-t-il. « Je souhaite que l’école ne soit pas objet de polémique sur des affaires d’adultes qui tentent de prendre les jeunes en otage ».
Ne pas toucher aux réformes
Quant à la réforme du collège, « elle correspond à la culture de l’enseignement catholique… Partout les équipes se sont mises au travail et s’efforcent d’appliquer la réforme ». P Balmand a cité en positif, les EPI « une manière féconde de dialogue entre les disciplines », ainsi que l’autonomie donnée aux équipes. Sur les classes bilangues il est plus réservé mais constate que « les recteurs font preuve d’une grande souplesse ». Quant aux langues anciennes, les maintenir « est un problème d’établissement mais on peut maintenir les horaires au quart d’heure près ».
Faut-il abroger la réforme en cas d’alternance ? « Les acteurs ont d’abord besoin de calme et de temps pour travailler en profondeur et dans la durée », répond il. L’enseignement catholique publiera début 2017 un document présentant sa vision des enjeux pour l’école. Il ne devrait pas aller dans le sens de la remise en cause des réformes.
L’enseignement catholique enregistre une nouvelle année de hausse des effectifs avec 17 076 élèves de plus soit +0.8% . La croissance est plus forte au secondaire qu’au primaire. « Sans réclamer la suppression de l’usage des 80-20% entre privé et public, il me parait souhaitable qu’il y ait un abondement des établissements qui s’inscrivent dans le cadre de la politique de mixité des zones sociologiques les plus fragiles », avance P Balmand. Finalement, dans ce sens là, l’enseignement catholique n’est plus fâchée avec la sociologie…
François Jarraud
En avril 2015 l’enseignement catholique déjà sur la défensive
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