Ca ne va pas mieux en ce qui concerne le recrutement des enseignants. Les résultats de l’admissibilité , en mai, avaient attiré notre attention. Les résultats des Capes de lettres et de langues montrent une aggravation de la crise de recrutement. Déjà 795 postes d’enseignants du second degré restent sans titulaires.
83% de postes sans titulaire
L’année dernière, pour les 4 disciplines de lettres modernes et classiques, anglais et allemand, 646 postes n’avaient pas trouvé preneur. Cette année, selon les résultats du capes externe publiés le 4 juillet, ce sont 795 postes pour lesquels l’éducation national n’a pas trouvé de titulaire, soit 150 de plus.
Ainsi en lettres modernes, on compte 1079 admis pour 1316 postes, soit nettement moins qu’en 2015 où on avait 1113 admis pour 1310 postes. Le pourcentage de postes vacants passe de 15 à 18%. En lettres classiques, 83% des postes restent sans titulaire : 68 admis pour 230 postes. C’est bien pire que les 49% de postes vacants de 2015.
L’allemand sinistré
En anglais, 14% des postes vont rester sans professeur. En 2015 c’était 21% des postes. Le ministère n’avait recruté que 965 enseignants. Cette année il en embauche 1055 ce qui est nettement mieux. Par contre en allemand le nombre d’admis passe de 264 à 149 pour un nombre de postes identique (345). 57% des postes restent sans titulaire, plus du double de 2015.
Impact de la réforme ?
Dans ce recul en allemand et en lettres classiques on est tenté de voir le reflet de la réforme du collège. Les deux disciplines ont été présentées comme sacrifiées par la réforme. Mais la crise peut aussi venir de plus loin : en lettres classiques c’est le nombre d’étudiants qui est notoirement insuffisant.
Si globalement le recrutement des enseignants s’est amélioré avec une hausse du nombre de candidats aux concours, n ne peut que constater que la crise existant dans certains disciplines s’est aggravée. Et on peut s’attendre dans quelques jours à des résultats aussi négatifs au capes de maths.
Ces résultats démentent la théorise ministérielle selon laquelle il y aurait un décalage entre la relance du recrutement et la hausse du nombre de candidats. En effet dans ces trois disciplines on observe une dégradation depuis la relance du recrutement.
C’est donc que l’attractivité du métier s’est dégradée depuis 2015. Même si ce mois de juillet s’ouvre par une revalorisation des enseignants , comme des autres fonctionnaires, les efforts faits semblent insuffisants pour attirer des jeunes vers le métier d’enseignant dans les disciplines fondamentales.
François Jarraud