N Vallaud Belkacem devrait dévoiler le 9 juin le projet de loi portant autorisation d’ouverture des établissements privés. A quelques mois de l’élection présidentielle la question scolaire revient ainsi dans le débat public en associant les thèmes de la lutte contre la radicalisation, du chèque scolaire et de la liberté de l’enseignement…
Ce qui inquiète les traditionalistes c’est un projet de texte qui inscrit que « l’acquisition des connaissances et compétences est progressive et continue dans chaque domaine de formation du socle commun.. et doit avoir pour objet d’amener l’enfant … à la maitrise de l’ensemble des exigences du socle commun… Le controle est fait au regard des objectifs de formation attendus à la fin de chaque cycle ».
Or comme l’écrit Espérances banlieue, une association d’établissements très proche de la droite identitaire, « certaines matières secondaires dites d’éveil ne sont pas ou peu enseignées dans certains cycles » de ses écoles. Pour A Coffinier, la fondatrice de la Fondation pour l’école, qui multiplie les écoles catholiques traditionalistes, « si les inspecteurs évaluent le niveau des élèves à chaque fin de cycle.. cela conduira les écoles hors contrat à s’aligner sur les programmes de l’école publique ». Une perspective que ces écoles repoussent.
Sur son blog, Claude Lelièvre mobilise les mânes des pères fondateurs qui ont séparé l’Eglise et l’Etat. Il cite Ferdinand Buisson : « Peut-on admettre d’une part que la société ait posé le principe de la nécessité de l’enseignement, qu’elle impose même à tous un certain degré d’instruction élémentaire, et qu’en même temps elle concède au premier venu le droit de disposer comme il l’entendra des enfants ? Le seul sens raisonnable du mot de liberté, ici comme en tout autre domaine, c’est l’exercice d’un droit qui a pour limite le droit d’autrui, la société restant le juge et le garant du respect réciproque de cette limite de part et d’autre. Il est donc non seulement légitime, mais nécessaire que l’Etat intervienne pour s’assurer que celui qui réclame la liberté d’enseigner n’a pas tout simplement l’intention d’exploiter l’enfant avec le concours de l’indifférence ou de l’ignorance des familles ».
Un autre argument est venu renforcer la position gouvernementale pour un régime d’autorisation des écoles privées hors contrat : le risque de radicalisation. Du coup une partie de l’opposition semble hésiter.
La ministre devrait publier un rapport montrant dans une partie des écoles un grave déficit pédagogique. Une situation que les écoles hors contrat ne récuse pas mais revendique comme relevant de leur liberté.
De leur coté, les partisans des écoles hors contrat mobilisent. Une nouvelle association de parents, la Fédération des parents d’élèves des écoles indépendantes (Fpeei), proche des écoles traditionalistes, vient de voir le jour. Elle défend « le financement public du libre choix de l’école », autrement dit le chèque éducation. C’est un autre thème qui pourrait entrer dans le débat des présidentielles…
Les traditionalistes inquiets du contrôle de leurs écoles