« Les meilleures conditions d’apprentissage possibles sont plutôt rencontrées lorsque les enseignants travaillent ensemble et s’entraident ». L’analyse de Pasi Sahlberg, un expert finlandais, professeur à Harvard, dans un magazine québécois, fait évidemment écho à des projets français.
Le système plus fort que l’individu
« Le facteur le plus important pour améliorer la qualité de l’éducation est l’enseignant : c’est un mythe », explique P Sahlberg. Ce seraient plutôt des facteurs externes à l’école, provenant de la communauté et de la famille. Croire à ce mythe entraine des attentes trop grandes envers les enseignants », affirme Pasi Sahlberg, professeur à Harvard, dan un entretien accordé au site québécois L’école branchée. » Un enseignant plutôt faible performe autant qu’un enseignant moyen si son capital social dans l’école est élevé.. La recherche montre que le travail d’équipe et la collaboration entre les enseignants influencent de façon positive l’apprentissage des élèves. Les meilleures conditions d’apprentissage possibles sont plutôt rencontrées lorsque les enseignants travaillent ensemble et s’entraident ».
L’analyse de P Sahlberg a d’autant plus de poids qu’il a contribué à la réforme finlandaise qui est devenue une référence pour les systèmes éducatifs européens.
La France mal placée
Mais elle fait aussi écho aux résultats de Talis , une enquête de l’OCDE. Elle pointe justement la faiblesse du travail d’équipe dans le système éducatif français. Plus que les autres, le professeur français ne s’engage jamais dans des conférences d’équipe. Plus que les autres, il ne collabore pas avec d’autres enseignants. Il observe beaucoup moins souvent que les autres un collègue travailler en classe. Il fait beaucoup plus rarement cours avec un autre enseignant.
Les tentatives françaises d’introduire l’équipe
Depuis Talis (2014), quelques efforts ont été faits. Dans l’éducation prioritaire du temps est dégagé pour que les équipes puissent fonctionner. Mais il est contrarié par un autre effet systémique : la rotation rapide des enseignants en REP+.
Au lycée, les TPE ont été une première tentative d’introduire du travail d’équipe de façon très limitée. Au collège, la réforme avec les EPI cherchent aussi à l’introduire et vont dans le sens de P Sahlberg. Mais cette méthode qui impose le travail d’équipe sans lui donner les moyens de fonctionner est-elle la meilleure ? A voir…
François Jarraud