Les enseignants du primaire devraient connaitre un plan de formation, comparable à celui mis en oeuvre pour les enseignants des collèges, durant la prochaine année scolaire. N Vallaud Belkacem a annoncé cette mesure le 22 janvier lors de la présentation de la « stratégie langues vivantes ». Mais les syndicats semblent perplexes.
C’est un effort de dimensions équivalent au plan national de formation déployé pour les professeurs des collèges qu’a annoncé la ministre de l’éducation nationale le 22 janvier. Ce plan de formation ne portera pas que sur les langues, a-t-elle précisé. Il sera d’une grande ampleur. Cette année les professeurs des collèges assistent à 3 journées complètes de formation.
Perplexité des responsables syndicaux
Interrogés par le Café pédagogique, les responsables syndicaux semblent perplexes. Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, nous dit qu’il n’y a pas eu de discussions sur ce plan, « ni sur le fond ni sur la forme ».
Selon Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, « la ministre a laissé entendre qu’un effort pourrait être fait sur la formation continue en primaire. Cela a été confirmé au CSE en réponse à nos nombreuses interpellations sur le sujet ». Mais le Snuipp veut être prudent parce que depuis 18 moins, « à chaque nouvelle annonce, on nous promet un grand plan de formation continue qui ne vient pas ». Sur le contenu que pourrait avoir cette formation, S Sihr attend » que les enseignants soient à la fois accompagnés et formés sur les nouveautés comme les nouveaux programmes, l’évaluation en maternelle et en élémentaire, le plus de maitres que de classes, …mais également sur des besoins identifiés par les enseignants eux-mêmes ».
Ouvrir l’université aux enseignants
« Notre pays est très en retard sur les recherches du primaire », rappelle S Sihr. « Il faudrait lancer un grand plan de développement de la recherche pour l’école afin de renouveler les contenus de formation. Notre idée est d’enclencher un cercle vertueux en ouvrant les portes de l’université à des enseignants issus du primaire qui, à leur tour, développeront de nouvelles recherches et formeront les enseignants au sein d’ESPE qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires ».
La formule imaginée pour le collège ne lui semble pas la meilleure. « Les enseignants ne demandent pas des grandes journées d’animation pédagogique », dit-il. « Nous pensons qu’il faut arriver à conjuguer l’accompagnement de proximité des enseignants dans les écoles pour les former et répondre à des besoins professionnels vifs au sujet du handicap, des difficultés d’apprentissages de certaines élèves, de la gestion de l’hétérogénéité, de la mise en place de projets, … et la réactualisation des connaissances professionnelle aussi bien sur le plan pédagogique que didactique. Tout cela doit conduire à renforcer le développement professionnel des enseignants. Dans les écoles, cela ne peut se faire qu’en dégageant du temps avec l’accompagnement de formateurs; Dans les ESPE, cela doit aussi conduire à une offre de formation continue renouvelée et revivifiée dans ses contenus ».
F Jarraud