Si vous parcourez les articles de La Classe Plaisir régulièrement, vous pouvez y déceler un mélange de pédagogie Freinet, d’influences clownesques, à travers notamment le projet des « empêchements à apprendre » (1), et un certain goût pour l’incarnation des savoirs, qu’on retrouve dans le livre, « Verbes, Sujets et compagnie ». Cette semaine, avec ma classe de CE1, nous avons commencé à étudier, en chercheur d’indices, ce qui constitue une phrase. Les enfants en ont inventé chacun une de leur choix puis nous en avons analysé deux prises au hasard au tableau.
Les voilà :
1) Le roi vit dans un château royal.
2) Une jument court dans des pierres.
Je leur ai demandé de dire ce qu’ils voyaient. La première, L., a remarqué que deux mots se ressemblaient : « un » et « une ». Et puis, N. a ajouté que « le » et « des » ne leur ressemblaient pas mais étaient sans doute de la même famille, celle des petits mots. Alors, nous avons cherché à comprendre l’intérêt de ces mots, et très vite, les sens de singulier/pluriel et de masculin/féminin ont émergé. Un enfant nous a révélé qu’on les appelait « les déterminants », puis nous avons observé le lien existant entre chacun des déterminants et le mot d’à côté, le nom. Bref, un bon moment de lecture grammaticale.
Mais ce qui a été le plus fort et parlant pour moi, c’est la conclusion que nous avons donnée à cette séquence sous forme théâtrale. J’ai demandé à des enfants volontaires de jouer le personnage-déterminant venant raconter son histoire à la classe. Vous constaterez dans cette vidéo ci-dessous comment l’incarnation, qui permet l’émotion, le jeu, l’humour, le plaisir et le partage, donne de la force à un concept pourtant abstrait. Et sans doute une certaine permanence…
A poursuivre les semaines prochaines.
Daniel Gostain
Chaque mercredi retrouvez « La Classe plaisir » et ses moments précieux…
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