Avec la réforme des rythmes scolaire , que faire le mercredi matin ? A l’école maternelle Calmette de Charleville Mézières, Sylvie Bruneaux et ses collègues ont mis en place des ateliers ouverts aux parents mais aussi aux élèves d’un lycée professionnel. Un brassage enrichissant pour les élèves qui impacte positivement les pratiques langagières.
Maitresse d’application à l’école Calmette, une école de 5 classes, à Charleville Mézières, Sylvie Bruneaux expérimente un autre mercredi. Ce jour là, tous les élèves travaillent en petits groupes d’une dizaine d’élèves, d’âge différent et dans des domaines variés pour atteindre un même objectif langagier défini par les enseignants. Les personnes qui animent ces ateliers sont des enseignants mais aussi des parents d’élèves, des personnels mairie (ATSEM), des professionnels de l’animation (Centre social et culturel) et des élèves (étudiantes préparant le CAP Petite Enfance). Les élèves sont constamment sollicités pour s’exprimer, pour raconter et restituer les différentes actions qu’ils ont menées durant la matinée
Faut-il vraiment travailler autrement le mercredi matin ?
Après la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, très tardive chez nous, les collègues se demandaient comment faire quelque chose de bien de cette journée supplémentaire. L’idée de départ c’était de continuer les pratiques du samedi matin. Mais on s’est rendu compte que les enfants étaient fatigués avec ces nouveaux rythmes. Des collègues qui étaient passés avant nous à ces rythmes nous ont mis en garde contre l’absentéisme. D’où la volonté d’associer les parents à ce que nous ferions.
Pour que les parents viennent il faut qu’ils se sentent utiles. On a donc décidé de leur confier des groupes d’enfants.
L’objectif pédagogique s’est imposé facilement : faire parler les enfants. Car on constate qu’on a de plus en plus de « petits parleurs ». Comme on ne peut pas faire parler tous les enfants en classe entière l’idée d’atelier s’est imposée.
Comment ça se passe ?
Le mercredi matin on accueille tous les enfants dans la classe habituelle. Puis on mélange les enfants des différentes sections et on fait une dizaine d’ateliers.
Pourquoi mélanger les âges ?
Pour l’interaction. Dans les activités on tient compte de l’âge de l’enfant. Mais dans les ateliers les grands aident les petits. Les petits doivent s’exprimer et être compris par les grands. On joue sur le coté affectif de ces interactions pour faire progresser les petits parleurs. Ca donne aussi de la cohésion au groupe de parents.
Quel rôle jouent les lycéens professionnels ?
Le lycée professionnel prépare ses élèves au bac pro et au cap petite enfance. Participer aux ateliers permet de mettre les lycéens en situation de travail réel. Ainsi ils doivent préparer pour de vrai des animations. Ils doivent aussi penser à la sécurité quand ils encadrent les élèves. Leurs enseignants en redemandent.
Qu’avez vous appris en développant ce projet ?
J’ai surtout appris à échanger et à faire équipe. On est dans une véritable interaction avec les collègues.
Qu’apprennent les enfants avec ces ateliers ?
On a gagné le pari sur l’absentéisme. Mais pour répondre directement, les enfants découvrent qu’ils peuvent anticiper sur ce qu’ils vont faire. Surtout ils arrivent à reformuler ce qu’on a fait le mercredi.Les parents nous disent qu’ils sont plus en forme. On voit maintenant les enfants aux autres ce qu’ils font et l’expliquer.
Propos recueillis par François Jarraud