Installée au coeur du collège Clisthène, un établissement innovant de la région bordelaise, la classe d’histoire inversée d’Alexandre Balet a un objectif principal : lutter contre le décrochage et faire avancer tous les élèves. Présenté au 8ème Forum des enseignants innovants, le projet d’Alexandre Balet veut lier coopération et classe inversée.
Comment est née la classe inversée ?
La Classe d’Histoire est une classe inversée que j’ai mis sur pied il y a trois ans, perfectionnée et généralisée à tous les niveaux auxquels j’enseigne, de la 6ème à la 3ème. Cette démarche m’a permis de changer les relations avec mes élèves, de rendre davantage les élèves acteurs et producteurs de leurs savoirs, de dégager du temps pour différencier et approfondir les apprentissages. Cela m’a conduit à revoir mes modes d’évaluation qui sont aujourd’hui multiples et différenciés.
En parallèle de cette approche, j’ai développé, en liaison avec l’ensemble de l’équipe une classe qui se veut coopérative. Les élèves prennent la parole, s’organisent, partagent pouvoir et responsabilités, élaborent et réalisent leurs projets ce qui doit leur permettre de prendre conscience des exigences du vivre-ensemble et de se forment à l’exercice d’une citoyenneté active, solidaire et responsable. Cette formation passe aussi par l’utilisation du numérique dans la classe, en mobilisant notamment les réseaux sociaux: Facebook, Twitter, Youtube et Instagram.
Par exemple en 6ème comment accompagnez vous les nouveaux collégiens ?
Les élèves de 6èle demandent beaucoup d’attention et d’accompagnement. Il faut les aider à construire leur autonomie. On apprend à découvrir des ressources , à lire un plan de travail, à piocher du vocabulaire dans un dictionnaire, à réaliser une activité.
Je vais leur demander de regarder chez eux une capsule vidéo, de chercher des notions, de préparer le titre d’un chapitre. Et on débutera le cours par un quiz avec une auto évaluation.
Ensuite en classe, j’essaie de varier les approches. Il y a des moments de mise en commun, des moments où les élève viennent me voir. Les élève qui n’ont pas fait leur travail sont mis de coté et je les fais travailler. Pendant ce temps les autres peuvent mettre en commun leurs travaux.
Beaucoup d’élèves ne font pas régulièrement le travail à la maison. Avec la classe inversée je peux mieux les suivre et lutter contre le décrochage. Ils travaillent à leur rythme et ont plus de choix dans les activités.
Où trouvez vous les ressources vidéos ?
Il y en a moins en histoire géographie que dans d’autres disciplines. Mais ça se construit petit à petit. On mutualise beaucoup. La création de ressources est aussi une source de satisfaction pour moi.
La classe inversée prend elle du temps aux autres disciplines ?
En fait par rapport à ce que les enseignants demandent comme travail à la maison, la classe inversée ne prend pas plus de temps. L’essentiel du travail reste en classe. A Clisthène on a aussi des plages horaires d’aide au travail et une partie du travail peut y être fait. Maintenant si tous les enseignants se mettaient à la classe inversée il faudrait sans doute réfléchir à la gestion du temps.
Quelles satisfactions avez vous trouvé dans la classe inversée ?
Je me sens plus utile. Car je me sens plus proche de mes élèves. C’est un mode d’enseignement où on individualise davantage. U vrai rapport de confiance se crée avec les élèves. Et ils me rendent bien mes efforts.
Le cours traditionnel ne vous manque pas ?
J’aime bien le coté théâtral du cours magistral. De temps en temps je fais une mise au clair ou je raconte un récit qui me permet de retrouver ces plaisirs. Mais l’essentiel c’ets d emieux individualiser mon enseignement.
Propos recueillis par François Jarraud