Une opération anti-terroriste a eu lieu ce matin à Saint-Denis (93). Elle a entrainé la fermeture des écoles, collèges et lycées du centre ville. Dans toute la ville enseignants et élèves ont vécu la matinée dans le bruit des explosions et des coups de feu. L’opération est terminée. Le stress reste.
Les enseignants de Saint-Denis ont revécu ce matin des scènes qu’ils ne souhaitaient pas revivre. L’assaut lancé par la police au petit matin contre un appartement hébergeant des terroristes s’est transformé en bataille rangée toute la matinée sur un point précis du centre ville. Le centre ville était bouclé dès 7 heures ce matin. La plupart des transports en commun interrompus et les routes filtrés ou fermées. L’assaut a pris fin vers 12h30.
Sur instructions de la préfecture, les écoles et établissements du centre ville ont été fermés. Etaient fermés les collèges Elsa Triolet, Pierre de Geyter et le collège et lycée privés Jean-Baptiste Delassale. L’ENNA et la Maison de le Légion d’Honneur également.Enfin 18 écoles, sur les 66 dela ville, ont été closes : Maternelle Corbillon, Maternelle Puy-Pensot, Maternelle Brise-Échalas, Maternelle Confluence, Maternelle Estrée, Élémentaire Jules Guesde, Élémentaire Jules Vallès, Élémentaire Pina Bausch, Maternelle La Source, Élémentaire Jean Vilar, Élémentaire Marcel Sembat ,Maternelle Hermitage, Maternelle Moulin dos d’âne, Maternelle Delaunay Belleville, Élémentaire Victor Hugo, Élémentaire Honoré de Balzac, Élémentaire Daniel Sorano, et l’école privée Saint-Vincent de Paul. Les services des circonscriptions 1 et 2 ont également fermé. Les autres établissements sont restés ouverts, ce qui a ajouté à la confusion.
« Les enseignants vivent dans un stress extraordinaire », nous a dit Rachel Schneider, secrétaire départementale du Snuipp. » Ils se sentent responsables de l’accueil et de la sécurité des enfants. Or ils ont entendu toute la matinée des coups de feu sans savoir si le danger approchait ou pas ». Beaucoup n’ont pas pu arriver à temps dans leur établissement du fait des problèmes de transport. Beaucoup ne savaient pas si leur établissement était ouvert ou pas. Le stress s’est donc accumulé.
« Le problème maintenant c’est d’avoir des consignes claires sur ce qui va se passer demain. Il faut aussi que l’institution prenne en compte le stress des enseignants ». Les syndicats devaient rencontrer le Dasen dans la journée.
Selon David Proult, maire adjoint en charge de l’éducation, peu d’enfants se sont présentés ce matin dans les écoles de la ville. Le personnel communal a été choqué par la situation et plusieurs employés communaux des écoles ont exercé leur droit de retrait. Selon Henriette Zoughebi, vice présidente du Conseil régional en charge des lycées, le personnel de l’ENNA avait été évacué très tôt ce matin et le lycée fermé.
François Jarraud