Quel modèle pédagogique défendent les enseignants ? Il faut être très au dessus de la guerre scolaire pour oser poser cette question. L’OCDE l’a fait et revient avec une réponse complexe : si les enseignants croient dans le modèle constructiviste ils ne le pratiquent pas forcément…
Basé sur Talis, l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS), cette étude donne à voir les conceptions des enseignants par rapport à leurs pratiques. Sur le premier point on peut dire qu’un modèle international s’est installé. « La plupart des enseignants estiment que leur rôle est d’aider les élèves à effectuer leurs propres recherches (94 %) et qu’il est préférable de laisser les élèves réfléchir eux-mêmes à des solutions pour résoudre des problèmes pratiques avant de leur montrer la marche à suivre (93 %) », explique l’Ocde. « Ces réponses indiquent que la plupart des enseignants adhèrent à une vision constructiviste de la pédagogie : ils perçoivent l’apprentissage comme un processus actif visant à favoriser une réflexion critique et autonome ».
Le colloque sur l’éducation en Asie, organisé par le CIEP en juin 2014, avait montré par exemple comment l’enseignement traditionnel et la tradition du par coeur sont contestés dans les pays asiatiques.
Là où ca se complique c’est quand on demande aux enseignants ce qu’ils pratiquent. « Les enseignants déclarent avoir plus souvent recours à des pratiques pédagogiques passives, telles que la présentation d’un résumé de ce qui vient d’être vu, qu’à des pratiques pédagogiques actives », explique l’OCDE. Ainsi Talis montre que le travail de group est très en dessous del’écoute d’un résumé. C’est pire pour les projets. « Moins d’un tiers des enseignants demandent ainsi à leurs élèves de travailler sur des projets prenant au moins une semaine (soit une pratique pédagogique active). «
» Afin de favoriser un enseignement actif et l’acquisition des compétences dont les élèves ont besoin pour réussir dans la vie, les systèmes doivent aider les enseignants à trouver le juste équilibre entre leurs pratiques et des méthodes plus actives, en leur proposant par exemple des activités de formation continue ciblées sur les pratiques pédagogiques actives », conclue l’OCDE.
Et la France ? L’enquête montre qu’on y fait appel nettement moins que la moyenne aux travaux de groupe et un peu plus aux exposés. Une situation que la FRance partage avec la Corée du Sud, le Japon ou la Finlande. A l’opposé le Danemark pratique beaucoup les travaux de groupe comme le Mexique. Vous avez compris : ces pratiques ne sont pas corrélées aux résultats scolaires