« Le ministère se donne les moyens de rater sa réforme du collège », estime Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen Cfdt. Le 3 septembre, le Sgen s’inquiète de l’avenir de la réforme du collège soumise aux lourdeurs bureaucratiques de la rue de Grenelle. Le syndicat demande un autre genre de formation continue pour le collège. Il milite aussi pour une refonte du bac qui en ferait un vrai examen d’entrée dans le supérieur. Pour le primaire, il lance une alerte sociale sur l’ISAE obligeant le ministère à entrer en négociation.
Collège : risque d’enlisement
« Nous posons une alerte sur le plan de formation », annonce Frédéric Sève. Son organisation estime que le plan de formation qui accompagne la réforme du collège est « insuffisant dans l’ampleur et vicié dans ses modalités ». Le ministère a prévu 8 journées de formation pour tous les personnels de direction et enseignants, suivant trois vagues étalées d’octobre (pour les cadres) au premier semestre 2016 (pour les enseignants). F. Sève juge la formation trop individuelle. « Le ministère a refusé de banaliser des journées pour préparer la rentrée. Il se donne les moyen de rater sa réforme ». Pour le Sgen la formation ne va pas permettre des formations collectives des équipes. Il donne comme exemple une académie francilienne où la formation serait organisée de 16 à 18 heures…Le Sgen relève aussi que la formation des enseignants est décalée par rapport aux décisions à prendre dans le cadre de la réforme. C’est en janvier que les collège devront remettre leurs choix pour la dotation horaire (DHG). A ce moment là, la formation des enseignants débutera tout juste. « On en se donne pas les moyens de la réflexion dans les établissements », estime F Sève. « Pour nous le principal risque sur la réforme du collège est là : un enlisement fonctionnel et bureaucratique. C’ets le risque principal ». Le Sgen dénonce aussi la réforme du brevet. « on n’est pas en accord avec la proposition du ministère », affirme F Sève. Celle ci devrait être rendue publique dans quelques jours.
L’urgence de réformer le bac
Mais la principale proposition du Sgen Cfdt c’est la transformation du bac. « On ne progresse pas sur la cohérence bac -3 bac +3 », estime F Sève. « Les deux travaillent chacun de son coté. Il y a urgence à poser la question de la transformation du bac pour qu’il joue le passerelle entre le lycée et le supérieur ». Soulignant le fort taux d’échec en 1ère année universitaire, Franck Loureiro, secrétaire national au supérieur, juge que « l’université seule ne peut prendre en charge la problématique des bacheliers ». C’est donc le lycée qui doit changer. « Si on continue d’empiler des connaissances au bac on ne pourra pas préparer les élèves aux attentes du supérieur : l’autonomie, l’esprit d’initiative, le travail de groupe ». « Il faut traiter en lycée les compétences qui permettent la réussite dans le supérieur », estime Claudie Paillette, secrétaire national en charge de la politique éducative. Pour le Sgen cette réforme prend d’autant plus d’importance qu’il est devenu le premier syndicat au Cneser, l’instance de l’enseignement supérieur…
François Jarraud