Alors que les revendications salariales reviennent sur le devant des revendications syndicales des enseignants, l’Insee apporte un élément d’explication. Les salaires des fonctionnaires ont diminué de 0,7% en 2013 estime l’Insee dans une publication du 26 aout. Mais celui des enseignants a augmenté trois fois plus vite que celui des autres fonctionnaires : -0,4 pour les non enseignants, – 1,1% pour les enseignants. Cela en euros constants. Une seule lueur positive : en 2012 les salaires enseignants avaient diminué 15 fois plus vite que ceux des autres fonctionnaires.
Il y a pourtant un intéret collectif à préserver le salaire des enseignants. C’est l’OCDE qui l’a bien démontré. L’organisation a démontré qu’il n’y a pas de lien direct entre la dépense d’éducation, dans son ensemble, et les progrès des élèves. Ce ne sont pas forcément les pays qui dépensent le plus qui ont les systèmes éducatifs les plus performants ou les plus justes socialement. Sur ce terrain là on peut opposer Shanghaï et le Luxembourg par exemple, ce dernier affichant des résultats inférieurs pour une dépense nettement supérieure.
Mais qu’en est-il d’une dépense précise, le salaire enseignant ? Et bien pour l’OCDE, augmenter le salaire des professeurs est un levier d’amélioration des systèmes éducatifs dans les pays riches. Elle a montré qu’il y a bien, chez les pays riches (plus de 20 000 $ de PIB) une tendance entre l’importance du salaire enseignant et le niveau de performance des élèves. La France où le salaire, relativement au PIB du pays, est plus faible que celui des enseignants coréens ou canadiens, performe moins bien qu’eux. La tendance est nette.
L’OCDE arrive à expliquer cette situation. Pour elle, avoir des salaires élevés permet d’attirer vers les métiers de l’enseignement les meilleurs étudiants. Quand les salaires sont faibles, on se retrouve en manque d’enseignants ou avec des candidats médiocres qu’il faut bien accepter pour remplir les places. Et finalement la société paye la note…
François Jarraud