Par Julien Cabioch
Sommaire : organiser dans son lycée un forum contre les inégalités de genre, sophrologie avant le BAC
Un forum au lycée contre les stéréotypes
Céline Barcella la sait : les maths c’est aussi pour les filles. Professeure de maths au lycée Jean-de-Prades de Castelsarrasin (82), elle s’attaque aux stéréotypes de genre. Avec l’aide de l’Université Paul Sabatier et du conseil régional, les élèves s’informent et organisent un forum sur le sujet. Comment s’est déroulé ce projet ? Quelles sont les pistes pour changer les mentalités ? Rencontre avec cette enseignante à l’initiative du forum.
Quelle est l’origine de ce projet qui évoque les stéréotypes de genre au lycée ?
Ce projet est né suite à une journée « filles et maths » organisée par Violaine Roussier-Michon le 10 décembre 2014 à l’IRIT-UPS. J’ai été contactée par Mme Menesson en charge du dossier égalité à la fac. L’Université Paul Sabatier est partenaire d’un nouveau projet intitulé « Egalité Lycées Midi Pyrénées », dirigé par la société coopérative et participative Impact et financé par le conseil régional. A ce titre, ils recherchent des lycées pour développer ce projet. J’ai contacté M.Diarra d’Impact qui m’a expliqué le principe et donné le nom de l’intervenante Mme Petrovic.
Comment s’est déroulée la journée passée avec vos lycéennes de terminale scientifique à l’université Paul Sabatier ?
Les filles ont rencontré des femmes chercheuses en maths, en biologie et des ingénieures. Un speed-meeting avait été organisé. Une chercheuse à l’INRIA de Bordeaux a parlé de son parcours, de son métier. L’objectif était de montrer que les femmes peuvent aussi avoir des postes de responsabilité.
Comment s’est préparé le forum ? Que faisait l’association intervenante ?
Le forum s’est préparé en deux temps :
– une journée (6h) de travail sur les stéréotypes, les constats d’inégalités et les statistiques
– une demi journée (3 h) de préparation au forum : choix d’affiches par des groupes ; justifications des choix et noms des affiches.
Quels sont les principaux stéréotypes de genre évoqués avec les élèves ?
Rose pour les filles, bleu pour les garçons ; les différences entre les jouets filles : dinette, bébés, aspirateur et les jouets garçons : voitures… Les filles peuvent être déterminées dès petites à rester dans la maison, à faire le ménage, la cuisine, les garçons à l’extérieur. Le thème du sport : danse pour les filles, foot ou rugby pour les garçons. La place dans la famille : éducation des enfants pour les femmes, conduite de la voiture plutôt pour les hommes
Que faisaient vos élèves lors du forum ? Quel public est venu échanger au forum ?
Chaque groupe de 4 à 6 élèves a présenté aux autres leur travail, ce qu’ils ont retenu, constaté ; ce qu’on pourrait faire pour faire évoluer un peu les choses. Ils ont présenté les deux affiches choisies et pourquoi ils l’avaient choisi. Le public était constitué de la classe de 1ère L du lycée général et de la classe de 1ère Accueil Vente du lycée professionnel.
Quels sont les retours de vos élèves et des spectateurs suite au forum ? Quelles pistes sont évoquées pour changer les mentalités ?
Très bon retour ! Les élèves ont été surpris de l’affluence au forum. Des pistes sont évoquées : gros effort à faire sur les catalogues de jouets, imposer les lois existantes de façon plus stricte. Mais aussi donner confiance aux filles pour les études. Et puis surtout, avancer sans regarder autour, foncer et essayer de faire abstraction parfois des opinions des autres. Enfin, pourquoi ne pas développer ce projet dans d’autres établissements car l’information et la formation sont les premières pistes de réflexion et d’action.
Quelle suite allez-vous donner à ce projet l’an prochain ?
Ce projet sera reconduit l’an prochain. Un travail sera fait en accompagnement personnalisé en fin d’année de seconde pour sensibiliser les élèves à ces inégalités. Nous pensons aussi développer ce projet en classe de 1ère S et faire un lien avec la partie du programme de SVT « féminin – masculin »
Propos recueillis par Julien Cabioch
Bac : A Lamballe, la sophrologie au secours des candidats
Le bac provoque-t-il du stress chez les élèves ? Au lycée Henri Avril de Lamballe (22), les infirmières scolaires, Véronique Brisefert et Rozenn Guillory sollicitent une sophrologue, Valérie Lidurin, pour dispenser des séances de relaxation aux lycéens. Leurs objectifs : apprendre à détendre son corps et à mobiliser ses ressources pour l’examen. Que font concrètement les lycéens pendant les séances ? Qu’en pensent les lycéens ? Rencontre avec l’équipe à l’origine du projet.
En quoi consiste cet atelier sophrologie proposé au lycéen ?
À accompagner les élèves dans la période de préparation aux examens. L’objectif est d’apprendre des techniques simples pour tendre dans un premier temps vers un relâchement, une détente du corps. Dans un second temps apprendre à mobiliser et dynamiser ses ressources pour une meilleure préparation aux examens.
Que font concrètement les élèves pendant les séances ? Comment s’organisent-elles ? Combien de jeunes sont concernés ?
Des exercices permettant de mobiliser l’attention portée à soi alternés par des temps de pauses. Ils sont basés sur la respiration, les mouvements corporels et des visualisations positives. Cela se déroule en position assise et debout dans une tenue confortable et ordinaire.
Les séances s’organisent en trois parties : un temps d’échange, une pratique qui alterne les mouvements et temps de pauses et à nouveau un temps de partage. Ce projet à été présenté aux classes de premières et de terminales. 24 élèves se sont pré inscrits, nous avons retenu que 14 élèves de terminale.
Quelle est l’origine de ce projet ? Quels sont les différents stress ressentis par les élèves à l’approche du bac ?
En comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) un professeur de SVT a fait le constat que ses élèves de terminales étaient stressés. Les 1ers ateliers ont été mis en place en 2013-2014. Les différents stress sont le manque de concentration, perte de mémoire, manque de confiance en soi, anxiété, fatigue, conflits, organisations de mon temps, baisse de moral, pression, parole en public et le manque de motivation.
Quels sont les retours des futurs bacheliers suite à ces moments de détente ?
« Ça fait bizarre de centrer sur soi. Ça fait du bien. J’ai réussi à évacuer mes tensions. Ça me calme. Je prends conscience de ma respiration. Je vis mieux le calme. J’arrive mieux à localiser mes tensions dans mon corps. Je me suis sentie plus confiante. Parfois je peux observer que mon mental se disperse en cours dans mes apprentissages et je pense plus spontanément à me recentrer sur ce que je fais dans l’instant … »
Quels regards portent les autres élèves et adultes du lycée sur la sophrologie ? Les profs viennent-ils aussi se détendre ?
Les adultes portent un regard plutôt positif. Certains professeurs ont encouragé leurs élèves à s’inscrire aux séances. Les professeurs n’ont pas participé aux ateliers qui n’étaient proposés qu’aux élèves de 1ères et terminales.
Propos recueillis par Julien Cabioch
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