A Nice, un enfant de 8 ans a été entendu par la police suite à son refus de participer à la minute de silence en mémoire des victimes des attentats et à des propos en faveur des assassins. Selon l’avocat de l’enfant il serait poursuivi pour apologie d’acte terroriste. A Poitiers, c’est un professeur de philosophie qui est poursuivi et suspendu pour des propos tenus en classe.
Le Snuipp a mis à plat l’affaire Ahmed qui a été très exploitée dans une ville tenue par l’aile droite de l’UMP. » L’école a clairement agit dans les règles », estime le syndicat. « Le directeur a déposé une plainte à l’encontre du seul père, pour intrusion dans l’école et attitude menaçante envers l’équipe enseignante suite à une vive altercation qui faisait écho notamment au comportement de l’enfant lors de la minute de silence. C’est après ce dépôt de plainte que la machine, sans doute en raison d’un contexte plombé par l’onde de choc des attentats, semble s’être emballée avec la convocation par la police du jeune enfant avec son père. Si la justice doit suivre son cours concernant le dépôt de plainte à l’encontre du père, il est évident que pour l’enfant, sa place doit être à l’école et non au commissariat ». La représentante FCPE de l’école souligne les efforts de l’équipe pédagogique dans cette école de l’éducation prioritaire. La ministre a soutenu l’école dans des termes ambigus, rapportés par Le Monde. « Je le dis avec force, non seulement cette équipe a bien fait de se comporter ainsi, mais son travail de suivi, et pédagogique et social, est une oeuvre utile et je l’en remercie », a déclaré la ministre. Cette affaire s’inscrit en effet dans la suite de nombreuses déclarations gouvernementales appelant à ne tolérer aucune contestation des valeurs républicaines.
Un professeur de philosophie de Poitiers, Jean-François Chazerans, en fait lui aussi les frais, a annoncé La Nouvelle République. Il a été suspendu suite à des propos tenus en cours de philosophie. Le rectorat a demandé au parquet d’instruire une plainte pour apologie d’acte terroriste. Très connu pour ses pratiques pédagogiques innovantes en philosophie (éveil philosophique au primaire ou en segpa par exemple), Jean-François Chazerans est aussi un militant d’extrême gauche très actif.