Politique ministérielle
N Vallaud-Belkacem : « Nous adapterons les moyens établissement par établissement »
Attaquée par la droite sur la gestion des enseignants, la ministre de l’éducation nationale a confirmé le 21 octobre l’idée d’une réforme des dotations des académies et des établissements. S’exprimant devant la commission de l’éducation et celle des Finances de l’Assemblée nationale, elle a aussi évoqué la réforme du collège, celle des rythmes et le plan numérique.
Laïcité : Des inflexions données par N Vallaud-Belkacem
N Vallaud-Belkacem sait s’écarter des directives Peillon. S’adressant devant l’Observatoire de la laïcité le 21 octobre, la ministre de l’éducation nationale a présenté sa conception de la laïcité et les conclusions qu’elle en tire. Or sur ce point elle s’écarte des conclusions tirées par Vincent Peillon. Elle prend le risque de s’éloigner de la circulaire Chatel confirmée par V Peillon. Les mères en foulards pourront accompagner les enfants en sortie scolaire.
Budget : Les ambitions du budget 2015
La lecture du projet de loi de finances 2015 montre bien sur l’évolution des moyens dans le budget. Mais elle marque aussi les ambitions pédagogiques du gouvernement puisque la LOLF impose des indicateurs de réussite. Ceux-ci sont-ils toujours ajustés à ceux-là ? Le projet de loi de finances met en évidence l’évolution des grandes masses budgétaires de 2013 à 2015. Dans un budget en hausse d’un milliard, tous les postes ne sont pas concernés.
Concours de recrutement : La répartition par discipline
Dans l’augmentation du nombre de postes mis aux concours en 2015 toutes les disciplines sont-elles également servies ? Le Journal officiel a publié le 18 octobre la répartition des postes mis aux concours en 2015.
Lien école – collège : Modification des conseils de cycle et des conseils pédagogiques
Un décret publié au Journal officiel du 24 octobre modifie les conseils de cycle dans le premier degré et les conseils pédagogiques des collèges pour faciliter le lien école collège.
Le système éducatif
Comment est née la méritocratie républicaine ?
Comment est née l’école sélective ? Comment s’est installé le redoublement comme mode de gestion ordinaire de la classe ? C’est aux origines de l’école républicaine que nous conduit le livre de Jérôme Krop. Professeur agrégé et docteur en histoire contemporaine, il fait revivre dans un petit livre court et vivant les premières années des écoles primaires parisiennes. Il nous révèle les origines pré-républicaines de l’école de Jules Ferry. Née avant la démocratie, l’école primaire des Jules a installé durablement la sélection et le redoublement dans ses références. Cette trace du Second Empire est arrivée jusqu’à nous.
Eduquer ou instruire ?
Voilà un drole de débat pour Administration & Education, la Revue de l’AFAE. La question n’est-elle pas tranchée depuis que le ministère de l’Instruction publique a cédé la place à celui de l’Education nationale ? Ce numéro de la revue s’interroge plutôt sur les partenaires de l’Ecole dans cette éducation et met en avant le rôle des collectivités locales. Et à on est en plaine dans les questions de gouvernance de l’Ecole.
Etat de l’école : On n’en a pas fini avec les inégalités
Les inégalités sont toujours actives dans le système éducatif français. C’est le principal enseignement que l’on peut tirer de la nouvelle édition de L’état de l’école, une publication annuelle de la Depp (direction des études du ministère de l’éducation nationale).
L’école de la vie contre l’école de la République ?
Après une carrière éclair dans la haute hiérarchie de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer publie avec « L’école de la vie » un livre qui est plus que des mémoires ou un plaidoyer sur son action. Certes il y livre quelques moments de sa vie. Certes il revient sur son action à la tête de la Dgesco, la principale direction du ministère de l’éducation nationale. Mais ce livre est avant tout un programme. Il présente ce que ferait Jean-Michel Blanquer s’il arrivait à la tête de l’Education nationale. C’est le livre d’une ambition.
Philippe Meirieu : Les « experts mondiaux » et la démocratie sont dans un bateau : qui croyez-vous qui tombe à l’eau ?
Dans un article du Monde daté du 10 octobre 2014 (1), Maryline Baumard rend compte d’une enquête effectuée auprès de 645 « experts mondiaux » sur l’avenir de nos systèmes éducatifs : « Aux yeux des spécialistes mondiaux de l’éducation qui ont réfléchi dans le cadre du WISE (le Forum mondial sur l’innovation en éducation, organisé par la Qatar Foundation), l’école telle qu’on la connaît aujourd’hui sera vite enterrée. » (2) En effet, d’après les informations recueillies par la journaliste, nous assistons à une véritable « révolution » qui bouleverse les représentations traditionnelles de l’école et de la classe, de l’enseignement et de la formation. Ainsi, selon les propos, rapportés plus loin, de Sophie Pène, responsable du « groupe école » au Conseil national du numérique, « le cours va disparaître à plus ou moins courte échéance », remplacé par un travail personnel en ligne sur des contenus individualisés. Plus globalement, les enseignants et les formateurs vont changer de fonction, devenant des « guides » et des « mentors » pour accompagner les apprenants. Et l’importance des diplômes scolaires va considérablement diminuer au profit des certifications délivrées par les entreprises.
Numérique
Plan numérique : C’est pour cet automne ?
Le report de la réunion ministérielle sur le plan numérique nourrit les incertitudes sur le contenu du « grand plan ». La réception des principaux éditeurs par la ministre de l’éducation nationale le 22 octobre n’a pas permis de préciser les contours d’un dossier qui se traite à l’Elysée. Une situation assez déstabilisante pour des entreprises dont on attend des investissements mais qu’on laisse dans l’ignorance des intentions du prince.
Apprendre avec le numérique ?
Les élèves utilisent mieux que nous le numérique car ce sont des « digital natives ». On apprend mieux avec le numérique car il motive. Et puis il s’adapte mieux aux besoins des élèves .On a tous entendu ces affirmations. Mais qu’en est-il en vrai ? Dans « Apprendre avec le numérique » (Retz), Franck Amadieu et André Tricot, tous deux membres du laboratoire Cognition Langues Langages Ergonomie du CNRS, passent au crible de la recherche 11 propositions populaires. Et ça fait mal. Car ils démontrent qu’il s’agit de mythes modernes. Faut-il pour autant jeter le numérique à la poubelle des outils éducatifs inutiles ? Les auteurs ne le pensent pas. Ils s’en expliquent.
Numérique : 10 nouveaux produits en projets
Pourra-t-on apprendre à lire et à écrire sur ordinateur ? Le Commissariat général à l’investissement a fait connaitre une liste de 10 projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets n°3 e-education. Ce programme est doté de 10 millions d’euros de subventions.
Numérique : L’enseignant ingénieur et les ressources
L’autonomie de l’enseignant (loi d’orientation de 1989) puis la liberté pédagogique (loi d’orientation de 2005) sont les deux noms d’un pilier essentiel du métier. Malheureusement des lectures divergentes de cette reconnaissance officielle d’une « liberté » qui est en débat depuis la révolution française (Condorcet 5 mémoires sur l’instruction publique) amène à de nombreuses incompréhension de cette profession. Nous nous contenterons ici de montrer qu’elle est une nécessité absolue dès lors que les technologies, récentes ou anciennes, prennent une place de plus en plus importante dans la salle de classe. La preuve en est l’idée que le manuel scolaire était à l’origine un manuel de l’enseignant destiné à formater l’action de celui-ci, sorte de livre de catéchisme pédagogique et didactique.
Smartphones : Les usages se multiplient
Sur son blog, B Devauchelle signale la multiplication des usages du smartphones en classe en dépit des règlements. » Nous assistons là », écrit-il « à l’émergence de pratiques spontanées issues de pratiques sociales qui rencontrent des pratiques scolaires et à ce titre permettent au jeune de comprendre le lien, la continuité, mais aussi les limites des usages en contexte scolaire et en dehors. Or ces pratiques sont un signe de « bonne santé » du corps enseignant qui, loin des cénacles et autres célébrations de l’innovation ou autre, mettent en oeuvre des pratiques ordinaires (ou pas) qui correspondent à de véritables besoins éducatifs. Il nous faut espérer que l’institution saura profiter de ce mouvement pour ne pas le scolariser et ainsi renvoyer ces pratiques à des règles, des normes qui pourraient être ressenties comme venues d’en haut, alors que là, elles émergent réellement de questionnement quotidiens ».
La classe
Changer le mobilier scolaire change-t-il l’école ?
Le mobilier scolaire peut-il soigner ? Peut-il améliorer l’attention en classe ? Les défenseurs d’un renouvellement du mobilier scolaire ont de nouveaux arguments à faire valoir avec la publication d’une étude américaine dans la revue International Journal of Environemental Research and Public Health. Elle demande plus de permissivité dans les positions des élèves en classe et le passage au bureau debout.
Le « scandale des exclusions de cours »
« Les exclusions abusives de cours sont un véritable fléau, une face noire de l’éducation nationale, une des causes importantes de perte des heures d’enseignement dues aux élèves » écrit l’inspecteur général Didier Bargas dans Administration & Education. Il estime leur nombre à 100 à 500 par an en collège, 500 à 1000 en lycée. Et autant d’heures de classes perdues. Voir plus car il n’est pas rare que l’exclu saisisse l’occasion pour disparaitre une demi-journée. D Bargas pointe alors le risque de décrochage et d’échec scolaire.
Classes sans notes au collège Montgolfier, épisode 2
Peut-on déjà tirer des enseignements d’une évaluation plus bienveillante ? Au collège Montgolfier qui s’engage dans le classe sans notes, Frédéric Jovi le tente. Pour lui, » l’attitude des élèves a changé ». Il reste à changer les pratiques des enseignants et les attentes des parents. Ce n’est pas mince…
Evaluer la participation orale des collégiens
Intervenir à tort et à travers, c’est pas bien. Mais se taire tout le temps c’est pire. Comment inciter les élèves à participer au cours de façon régulière et active ? Sans doute en rendant les cours plus chargés de sens et plus intéressants. Peut-être même en changeant le type de cours.. Mais le collège Camus de La Rochelle propose des pistes pour relever le défi de façon concrète dans le contexte scolaire habituel là où c’est le plus dur : en 4ème quand la puberté vient s’ajouter à la vie scolaire… Les documents invitent à réfléchir à la place que l’on fait à l’expression orale dans l’évaluation des élèves.
La procédure disciplinaire et le droit
Le temps où les établissements faisaient leur loi interne et appliquaient les sanctions selo leurs us et coutumes est révolu. Les décisions disciplinaires doivent non seulement être conformes aux instructions officielles mais répondre pleinement aux principes du droit français. A défait elles ont de fortes chances d’être cassées suite à l’intervention de familles qui de plus en plus souvent sont accompagnées d’un avocat. Le site Citoyenneté et droit de l’académie de Créteil vient de publier un guide pratique qui attire l’attention des personnels de direction et des enseignants sur ces aspects légaux.
Comment adapter son enseignement aux dys ?
Peut-on ignorer les « dys », ces élèves atteints de dyslexie, dyscalculie ou autres troubles ? Mieux détectés aujourd’hui que dans le passé, parfois sur détectés, ils ont obtenu de l’institution la reconnaissance de leur handicap. Pour autant beaucoup d’enseignants ne savent pas comment les aider et comment adapter leur enseignement à ces difficultés particulieres. Les « dysponibles », le site des formateurs dys de l’académie de Nice, répond à ces attentes en proposant des documents précis destinés aux enseignants des collèges. Par exemple, un document propose une relecture des programmes d’histoire -géo pour proposer pour chaque point du programme des réponses appropriées. Par exemple des exercices pour développer la pensée chronologique, ou des stratégies pour travailler la mémoire. Une bonne partie des exercices proposés sera utile aussi aux autres élèves… Alors n’hésitez pas à faire votre marché chez les dysponibles.
La Grande Lessive rêve des communautés éducatives
« La grande lessive donne l’impression de faire une oeuvre collective tout en exprimant ses sentiments personnels ». Tito, élève de 4ème au collège Alviset (Paris 5ème) résume très bien la nouvelle édition de La Grande Lessive. Depuis 2006, La Grande Lessive s’est imposée comme l’expérience pédagogique française la plus fréquentée, la plus ouverte sur la cité et la plus exportée. Le 16 octobre, l’événement a réuni une nouvelle fois des milliers de communautés à travers le monde dans une communions artistique unique.
Enseigner à l’étranger en 2015 ?
Une note de service publiée au BO du 16 octobre détaille les programmes d’échange d’enseignants avec d’autres pays par exemple avec l’Allemagne, le Québec, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, la Louisiane.
L’élève
Quand l’école est finie : Comment les jeunes s’insèrent dans la vie active ?
Trois ans après leur sortie du système éducatif que deviennent les jeunes ? Le Céreq pose régulièrement cette question et présentait le 23 octobre l’édition 2014 de ces « premiers pas dans la vie active » pour la génération sortie en 2010. A rebours de bien des lieux communs, le Céréq montre que le diplôme compte bien davantage encore dans l’accès à l’emploi et que les jeunes aiment leur travail. Il souligne aussi la montée des discriminations.
Accompagner les lycéennes enceintes ou mères
Encore aujourd’hui, très souvent tomber enceinte signifie le décrochage scolaire pour une adolescente. La région Ile-de-France met en place un partenariat avec les PEP de Paris pour accompagner ces élèves. L’objectif 2015 c’est d’aider une centaine de jeunes filles parisiennes dans leur suivi scolaire et leur orientation. Cet accompagnement sera étendu en 2015 en Essonne, Seine et Marne et Val de Marne.
Le CPE et les compétences sociales et civiques des collégiens
« Pour obtenir de bonnes conditions de travail dans les classes, les professeurs ont quelquefois tendance à demander une sous-traitance des élèves difficiles par les professionnels de la Vie Scolaire ». Massamba MBaye est chercheur en sciences de l’éducation. Depuis trois ans il consacre ses travaux à un collège de Paris, accueillant environ 545 élèves. L’établissement est classé en zone d’éducation prioritaire et offre de nombreux dispositifs de soutien scolaire. Les résultats au brevet sont d’environ 60% pour une moyenne académique de 83 %. Le taux d’orientation en seconde générale est de 50 %. Selon les critères du ministère, la part d’élèves défavorisés est de 49 % pour une moyenne académique de 19 %. La part d’élèves très favorisés est de 6 % pour un taux académique de 46 %.
Spécial vacances
Des sorties pour vos vacances
Peut-on réellement profiter des grisailles de la Toussaint ? Les vacances sont l’occasion de partager des activités ludiques et d’apprendre en s’amusant. C’est ce que le Café pédagogique vous propose avec ce Tour de France des bons moments en Ile-de-France et dans les régions…