Premier syndicat de l’enseignement secondaire, le Snes a partagé le 28 août ses interrogations aussi bien sur l’avenir du recrutement des enseignants que sur les réformes en cours. « Les perspectives ont changé », explique Roland Hubert, co-secrétaire général du syndicat. Le Snes compte demander à la nouvelle ministre d’aller au bout des chantiers ouverts par B. Hamon et de revaloriser la profession.
« Après Peillon on a ouvert toute une série de boites mais on ne voit pas quel contenu on va leur donner ». Pour le Snes, un tournant a été pris cet été avec la nouvelle politique gouvernementale et le remaniement ministériel. « Les perspectives ont changé, ça plombe l’idée que dans l’avenir ça va s’améliorer », estime R. Hubert. Dans cette atmosphère peu enthousiasmante, le changement de ministre remet en question les chantiers en cours.
La principale interrogation du Snes porte sur le recrutement des enseignants. En principe les 54 000 postes promis sont sécurisés. Mais le syndicat a calculé que déjà 7 000 postes ne sont pas pourvus depuis 2012. En 2015 on devrait atteindre les 10 000 postes vacants. « Bercy risque alors de les reprendre », craint F. Rolet, co-secrétaire générale du Snes.
Autre inquiétude : l’évolution des réformes. « Dans quel esprit la ministre va-t-elle reprendre ce qui a fait polémique », se demande-t-elle. « La ministre devra dépasser les querelles pédagogiques et écouter ce que diront les enseignants ». C’est que bien des chantiers sont engagés mais pas bouclés ou même n’ont pas été jusque là abordés. Le syndicat relève aussi ce qu’il estime être des dérapages dans l’application des nouveaux textes dans les Rep+. Que vont devenir les textes sur les copsys, les cpe par exemple, demande le Snes. L’évaluation des élèves, la réforme des lycées voici encore des exemples de dossiers suspendus qui inquiètent le Snes .
Dans l’immédiat, le Snes veut mobiliser en faveur de la revalorisation salariale. »Les enseignants partagent le sentiment d’une forte dévalorisation sociale. On souhaite construire une mobilisation commune pour obtenir le dégel du point d’indice ». A quelques semaines des élections professionnelles, la mobilisation commune ce ne sera sans doute pas tout de suite…
François Jarraud