Les deux études CEDRE 2013 publiées par la Depp (direction des études du ministère) montrent que le niveau des écoliers et des collégiens en sciences n’a pas baissé depuis 2007. Les élèves manifestent un intérêt certain pour ces enseignements. Un seul changement notable depuis 2007 : le niveau des écoliers du privé s’est détérioré.
A l’école
A l’école, » un premier constat est celui d’une grande stabilité entre les deux moments (2007 et 2013) de mesure, que ce soit pour le score moyen ou pour la répartition des élèves dans les groupes », note la Depp. Comme en 2007, les taux de réussite par domaine sont très proches. La moyenne des taux de réussite aux items communs aux deux enquêtes est de 65 % à chaque époque, avec une progression régulière. Le seul changement notable est la baisse des résultats des écoliers du privé où on observe un glissement vers le bas de la répartition des élèves entre les groupes. Ainsi on passe de 8 à 14% d’élèves faibles de 2007 à 2013.
« Les réponses des élèves au questionnaire de contexte révèlent une appétence assez développée pour les sciences à l’école. 82 % des élèves ont compris que faire des sciences à l’école signifie se poser des questions sur le monde qui les entoure. Plus de 80 % des élèves évalués considèrent les sciences comme une discipline facile et accessible et environ trois quarts d’entre eux s’estiment confiants quant à leur niveau en sciences », affirme la Depp. « Les élèves les plus faibles en maîtrise de la langue étant pénalisés en sciences par leurs difficultés de compréhension et de production de l’écrit. Ce phénomène avait déjà été décrit dans la précédente évaluation CEDRE en histoire-géographie et éducation civique ».
L’enquête CEDRE permet aussi d’observer comment les professeurs des écoles travaillent. « Un tiers des enseignants déclare ne pas avoir bénéficié de formation spécifique à l’enseignement des sciences au cours des dernières années, mais cette carence n’est pas évoquée comme un obstacle à l’efficacité de l’enseignement. Ce sont les conditions de mise en oeuvre qui sont perçues comme un frein par près de 8 enseignants sur 10. En termes de préparation de classe, 60 % des personnes interrogées ont prioritairement recours à Internet et croisent les données collectées avec des supports classiques dont les documents institutionnels. Les enseignants affirment que la mutualisation des ressources, la conception de programmations et de progressions de cycle génèrent des interactions fréquentes entre collègues ».
Au collège
« Le score moyen est stable entre 2007 et 2013 mais la distribution des scores se resserre légèrement », affirme la Depp. On a un peu moins d’élèves très bons (-2%) alors que le taux des très faible diminue aussi mais plus légèrement (-1%). Enfin le score en physique baisse aussi sensiblement passant de 250 à 245.
» Les élèves sont plus compétents pour « Montrer des connaissances » et « Exprimer et exploiter des données ». Il est plus difficile pour eux d’utiliser des connaissances dans différentes situations (« Mobiliser des connaissances ») et de pratiquer une démarche scientifique (« Mener une démarche ») », note la Depp. Plus intéressant, le lien entre niveau et origine sociale est confirmé dans l’enquête 2013. Mais il n’y a pas de décrochage des classes des quartiers populaires sur la période.
La vraie ombre au tableau de cette étude c’est le manque d’investissement des élèves en dehors de l’école. « Une grande majorité des élèves (88 %) approuvent l’idée que « l’enseignement des sciences est important pour comprendre le monde qui nous entoure ». Trois sur quatre disent être intéressés par ce qu’ils font en sciences mais un quart d’entre eux estiment que les matières scientifiques sont trop difficiles », note la Depp. « Un tiers des élèves aimeraient exercer une profession dans le domaine scientifi que. Cependant, cet intérêt pour les sciences ne se concrétise pas dans le temps que les élèves y consacrent. Ainsi, en dehors des cours, le temps de travail personnel a diminué par rapport à 2007. En effet, en 2013, 27,9 % des élèves travaillent moins de 15 minutes par semaine en SVT comme en physique-chimie, alors qu’ils étaient 22,6 %, en 2007. En 2013, 12,9 % des élèves travaillent plus de 30 minutes par semaine dans chaque discipline. En 2007, ils étaient plus nombreux : 17,7 %. Bien que la majorité des élèves se déclarent intéressés par les sciences, seulement 43,4 % d’entre eux aiment visiter des musées ou des expositions scientifiques et 30,4 % lire des livres ou des revues scientifiques. Malgré le développement du numérique, ils sont seulement 31,3 % à aimer chercher des informations scientifiques sur Internet ».